Le sourire sans nom - Levi Ackerman

26

Plusieurs personnes se tournaient vers les deux adultes à cause des cris de détresse de la capitaine.

Il monta sans même s'en rendre compte jusqu'au couloir où se trouvait sa chambre. Il comprenait ce besoin de retirer le sang et les peines de son corps sali et aurait fait n'importe quoi pour qu'elle se sente mieux.

Il l'a déposa dans sa douche, la déshabilla doucement complètement, comme on pourrait le faire à un nouveau né.
Il entendait Hanji toquer à la porte frénétiquement et demander ce qui se passe sous les cris de la jeune femme mais il n'en avait rien à faire.

Il avait enlevé sa chemise et son pantalon pour s'asseoir sous le jet d'eau chaude et coincer le corps meurtri de Lyanne dans ses bras au sol.
Il la bercait doucement alors que la crasse libérait doucement son corps.
Ses cris se stoppèrent et elle se laissait aller dans des sanglots terribles.

Levi lui embrassait le front qu'il bloqua ensuite dans son cou pour la protéger du monde entier.
Il restait la sous cette eau salvatrice le temps qu'il fallait à la femme pour ne plus pleurer, il enlevait avec un essuie les taches sur son corps nu sans dire un mot.
Il l'enveloppa ensuite délicatement dans un essuie sec contre lui hors de la douche.
Une fois tous les deux secs il observait mieux sa jambe qui semblait être cassé et son bras ouvert à différents endroits.

Elle avait les yeux grands ouverts mais ne réagissait plus comme si son âme était resté sur le champ de bataille.
Il lui fit enfiler un t-shirt et un short à lui et se rhabilla également les cheveux encore trempés puis ouvrit enfin la porte à hanji qui tapait le bois de la porte depuis 20 minutes.

"Un médecin. Maintenant."
Puis il referma la porte sur son nez
Il retourna s'asseoir sur le bord de lit, elle tremblait le front trempé, il lui frottait le visage avec son essuie et lui tenait la main.

"L-levi ?"
Sa voix était faible et cassée sûrement à cause de la fatigue et de ses cris.

"Je suis là,  le médecin va venir."

"Ils sont morts... tous... "

Levi ne répondait pas ne sachant simplement pas quoi répondre à la jeune femme.
Il serra plus fort sa main pour lui faire comprendre qu'elle n'était plus seule.

La médecin arriva peu de temps après suivi de Hanji dans la chambre.

"Qu'est-ce qu'il c'est passé ?" Demanda la cinquantenaire.

"Elle vient seulement de revenir de mission, elle est blessé à la jambe et son bras... elle est en état de choque aussi." Dit Levi se levant pour laisser place

"Pauvre enfant... " dit le médecin en se baissant sur le corps de Lyanne toujours couché dans le lit de son ancien capitaine.

"C'était elle les hurlements ?" Dit hanji a voix basse vers son ami.

"Hm.." dit-il pour confirmer ne quittant pas la blessée des yeux.

"Comment c'est possible?"

"Elle à un très bon cheval il faut croire... elle était presque évanouie sur son dos quand je l'ai aperçu être ramené par ici."

Hanji était si heureuse d'avoir retrouvé en vie son amie, elle avait pleuré maintes fois seule dans son laboratoire sa mort et celle de tous ses camarades mais l'état presque végétatif de la femme lui faisait peur, pouvait-elle se relever après ça? Elle qui était toujours si souriante n'était plus que l'ombre d'elle même.

"Son bras est bien amoché, je vais devoir faire une bonne vingtaines de point de sutures. Sa jambe n'a pas l'air cassé mais fissuré a la limite."
Dit l'aînée observant et tatant le corps de la femme.
"Pour ce qui est de son esprit... il va falloir attendre et voir, ne surtout pas la laisser seule, qu'a-t-elle subit ?"

"Je ne sais pas trop ... son escouade entière a été décimée, c'est tout ce que nous savons"

A ses mots des sanglots se firent à nouveau entendre chez Lyanne qui semblait malgré tout les entendre.

"Chhhh, ça va aller ..." dit le caporal en lui caressant les cheveux.

Elle se calma directement au contact du jeune homme.

Le médecin commença à sortir son file de suture ainsi que son aiguille.
"Je n'ai plus d'anesthésiant par contre.. Le nombre de blessés était trop élevé pour cette mission."

Levi et Hanji se crispèrent mais ne pouvait rien faire.

"Est-ce que tu sais aller prévenir Erwin ?"
Demanda-t-il à la femme à lunettes.

"Oui... tiens moi au courant si il y a du nouveau."
Elle fit un dernier regard inquiet vers son amie puis sortit de la chambre.

Le médecin commença doucement les sutures, Lyanne était tellement épuisée qu'elle ne sentait même plus le pincement de l'aiguille qui s'enfoncait.
Après 23 petits nœuds et une immobilisation à  l'aide d'une atelle de sa jambe, elle était enfin tranquille et endormie.

"Je n'ai plus de place à l'infirmerie"
Dit-elle en rangeant ses affaires.

"Je ne comptais pas te la donner de toute façon. Je veillerais sur elle et ses pansements.. elle restera ici avec moi."

"Bien merci, je pense que c'est le mieux à faire."
Elle semblait épuisé des derniers jours et de cette intervention tardive.
"Je m'excuse mais je vais essayer de me reposer un peu, si tu as un soucis n'hésites quand même pas."

"Hm, tracasse" dit-il en la raccompagnant à la porte.

Une fois la femme partit et la porte refermé ses jambes commençait à trembler, il n'avait rien mangé et n'avait presque pas dormi depuis longtemps, l'émotion qu'il avait subit ne l'aidait pas.
Il s'installa dans son lit, et l'observait dormir profondément.
Elle était si belle. Cette fois-ci il était hors de question pour lui de rejeter ses propres sentiments, même si elle le rejetait il ne pouvait plus se mentir à lui même.
Son cœur avait trop souffert pensant l'avoir perdu à jamais, il profiterait de chaque seconde que la vie lui permettrait encore d'avoir avec elle.

Il se permit de l'attraper dans ses bras et de la serrer contre lui doucement pour ne pas appuyer sur ses blessures encore fraîche.
Elle sentait son savon et portait ses vêtements, il espérait pouvoir sentir cette odeur sur elle aussi quand elle irait mieux, il avait les cartes en mains et ne devait pas se foirer.

"Je t'aime Lyanne.. je t'aime tellement"
Chuchota-t-il à l'oreille endormie de la femme.

Il s'endormit enfin après des jours de stress dans une chaleur douce et le bercement de la respiration de celle qu'il aimait.

Le lendemain matin il se réveilla en sursaut, la respiration haletante et en sueur.
Il avait rêvé qu'elle l'avait rejeté puis qu'un titan l'avait attrapé pour l'engloutir préférant mourir que d'aimer un homme comme lui.
En voyant la femme toujours endormie près de lui il se calma et souffla une longue fois pour reprendre sa respiration puis l'embrassa sur le front jouant avec quelques mèches de cheveux.
Elle ne réagissait pas et ne réagirait pas avant un bon moment.