Amara

chapitre 3 : l'ombre

Le lendemain matin, je me réveille avec un sentiment d'appréhension qui flotte dans l'air. Les événements de la veille ont laissé une empreinte indélébile dans mon esprit, et je me sens toujours observée, traquée par cette ombre mystérieuse. Chaque bruit semble amplifié, chaque ombre semble plus sombre, et je ne peux m'empêcher de me demander si elle est toujours là, invisible, tapi dans les recoins les plus sombres de ma vie.

Je tente de vaquer à mes occupations quotidiennes, de me plonger dans mes études et d'interagir avec mes camarades de classe, mais l'inquiétude persiste. Les regards des autres me semblent plus insistant, leurs chuchotements prennent une signification différente dans mon esprit.

Durant la journée, je ressens constamment cette sensation d'être surveillée. Je jette souvent des regards furtifs autour de moi, espérant apercevoir quelque chose qui justifierait cette paranoïa grandissante. Mais chaque fois, je ne trouve que le visage innocent de mes camarades de classe, ignorant les tourments qui m'assaillent.

Les heures passent lentement, et je me sens de plus en plus épuisée. Les pensées tourbillonnent dans ma tête, alimentant ma méfiance envers mon environnement. Je me demande si l'ombre est réellement là, ou si c'est le fruit de mon imagination qui me joue des tours.

Nous voilà enfin à la récréation de midi, un moment tant attendu pour se détendre et s'échapper un instant des tracas de la matinée. Je me dirige vers la cour, cherchant un endroit tranquille pour me ressourcer.

Cependant, à peine ai-je posé un pied dans la cour que je remarque une tension inhabituelle. Des groupes d'élèves s'agglutinent près du préau, formant un cercle serré. Mon instinct me dit de rester à l'écart, mais ma curiosité l'emporte et je m'approche discrètement.

Au centre de cette assemblée, je distingue deux élèves : Ethan, un grand garçon au cheveux blanc et Alex, un garçon de ma classe. Leurs visages sont crispés, et leurs voix montent de plus en plus dans une dispute qui semble s'intensifier.

Je tente d'entendre ce qu'ils disent, mais les mots se perdent dans le brouhaha ambiant. Les autres élèves observent la scène avec avidité, certains encouragent l'un ou l'autre des protagonistes, tandis que d'autres cherchent à calmer les esprits.

Soudain, une bousculade éclate. Les insultes fusent, et avant que je ne réalise ce qui se passe, la situation dégénère en une bagarre chaotique. Les élèves se poussent, se bousculent, certains s'empoignent violemment.

Prise de panique, je recule instinctivement, cherchant à m'éloigner du tumulte. Mais mon mouvement précipité attire l'attention de certains, et bientôt, je me retrouve prise dans la mêlée, des épaules qui me bousculent, des cris qui résonnent dans mes oreilles.

La peur m'envahit alors que je me fraye un chemin à travers la foule en furie. Les coups et les insultes volent dans toutes les directions, créant une atmosphère explosive. Je cherche désespérément une issue, un endroit où me réfugier, loin de cette folie.

Je me retrouve malgré moi au milieu du cercle d'élèves qui entoure Ethan et Alex, les deux déclencheurs de cette émeute. Leurs visages sont rouges de colère, leurs poings se lèvent, prêts à se déchaîner l'un sur l'autre.

La tension est palpable, et je me sens comme une intruse dans cet affrontement. Je tente de me frayer un chemin pour m'échapper, mais les élèves se pressent autour de moi, m'empêchant de trouver une issue.

Dans le coin de mon oreille, j'entends la voix d'Alex qui s'adresse à Ethan d'un ton accusateur : "Tout est de ta faute, salaud !"

"Ma faute ? C'est toi qui l'as poussé à faire ça !" rétorque Ethan d'un ton enragé, pointant un doigt accusateur vers Alex.