15 novembre 1992. 19h21
Cela fait déjà plus de deux heures que je me suis réfugié dans la forêt...je marche, sans but précis, ratissant le moindre millimètre de ces bois à la recherche de ma meilleure amie.
C'est incompréhensible, impossible, Dolce ne peut pas avoir disparu. Tout ceci n'est pas logique.
L'hypothèse qu'elle se serait potentiellement perdue dans les bois a été facilement écartée puisque je le sais, tout le monde le sait, elle connait ces lieux comme sa poche.
Chaque clairière, chaque ruisseau.
Elle sait aussi où il est déconseillé de s'aventurer.Le coin nord de la forêt est vraiment très dangereux, de plus l'année dernière un nombre très élevé de suicides a été recensés dans cette partie là, nous n'avons pas forcément d'explication logique au pourquoi ces personnes se sont donnés la mort dans ce lieu là précisemment et c'est cela qui fait vraiment froid dans le dos.
Des histoires morbides comme j'aime en lire. Des faits divers mystérieux et douteux, et surtout irrésolus.
C'est pourquoi personne n'a vraiment envie de s'y aventurer. Et je sais que Dolce ne serait pas assez stupide pour s'y rendre, à moins d'y avoir été forcée. Même sous la force je doute qu'elle coopère sans riposter un minimum.Il fait froid, la nuit est tombée depuis plus d'une heure à cette période de l'année. Je ne vois pas grans chose, j'avance en regardant attentivement où je mets les pieds. Ce serai dommage de se prendre les pieds dans une racine..
Seul le clair de lune m'aide à voir un semblant de feuillage au sol. Toutes ces feuilles recouvrant la terre m'empêchent de distinguer la moindre forme de trace de pas..Je ne risque pas de la retrouver à cette allure et dans cette pénombre.
Contrairement à Dolce je ne viens pas ici souvent, la forêt ce n'est pas vraiment mon élément, le silence et le bruit du vent dans le feuillage des arbres me mettent mal à l'aise.
J'ai l'impression d'être espionné.
Je ne cache donc pas mon malaise face à la situation dans laquelle je suis actuellement.Malgré tout, j'ai un bon sens de l'orientation, je le sais.
Quand j'ai eu 11 ans Dolce et moi avions décidé de faire un cache cache en forêt, nous avions marché plus de 16 km pour en trouver une que nous n'avions pas encore exploré. Tout se passait bien jusqu'à ce que je l'entende crier au loin. J'ai donc courut vers sa voix, tout en observant bien chaque détail des passages que j'empruntais. Je l'ai retrouvée, plus de peur que de mal.
Je n'ai eu aucun problème à revenir sur mes pas, ayant mémorisé chaque détail qui me marquait.J'essaie alors de garder la tête froide, de mettre mon chargrin, ma colère et mon incompréhension de côté et je rebrousse chemin.
Il est évident qu'elle n'est pas ici. Je reviendrai donc demain continuer mes recherches. Au diable l'école, mes parents n'auront pas leur mot à dire cette fois.
Je continue mon chemin, les larmes aux yeux. Une boule s'est formée dans mon estomac..j'ai un mauvais préssentiment. Cela ne présage rien de bon.21h57
Cela fait maintenant 1h30 que je suis sorti du bois, j'ai choisis de ne pas rentrer immédiatement chez moi.
Je sais que mes parents doivent être morts de peur mais je m'en fiche. Je sais qu'ils n'ont pas demandé à la police de partir à ma recherche. Ils savent que Dolce est comme ma soeur et pour rien au monde j'aurai abandonné l'idée de la retrouver. Il faut que je la cherche..Il le faut.
Sinon à quoi bon renter? Je ne serai pas utile chez moi et encore moins tout seul dans ma chambre à ruminer que c'est de ma faute.
Je ne peux pas me résoudre à l'idée que je ne la reverrais plus jamais, que nous ne ferons plus nos week-ends films ensemble, nos fêtes de fin d'année dans la même maison, notre trajet pour aller à l'école tous les deux. CE N'EST PAS POSSIBLE !
Je n'abandonnerai pas mes recherches.Je lève le menton vers le ciel, inspire toute l'air que mon corps peut en ingérer et hurle à gorge déployée et avec conviction:
"JE TE RETROUVERAIS DOLCE, JE TE LE PROMET !!"
23h30
Pendant une heure et demi j'ai continué de cherché ma meilleure amie...Je me suis rendue à notre squat près de l'école.
C'est une petite cabane cachée dèrrière une haie que nous avons trouvé lors de notre première année de collège. Personne d'autre que nous ne venons ici.
Nous y avons installé des posters, un poste de radio, des photographies de nous deux prises à plusieurs périodes de nos années collège.
Que de bons souvenirs qui me marquerons pour le reste de ma vie...Lorsque je suis arrivée dans notre cachette, à contrecoeur j'ai du me faire à l'idée qu'elle n'était pas là. A l'évidence cela fait bien trop longtemps que nous n'étions pas venus..
L'herbe à l'entrée de la cabane a atteinte une hauteur plûtot impressionante. Je peine presque à distinguer la poignée de la porte. Je me ravise donc à fouiller davantage les lieux.
Si elle était venu il serait clair qu'il y aurai une trace..Je tourne les talons, ne souhaitant pas ouvrir la porte davantage, le chagrin deviendrai trop pesant en voyant notre mini "chez nous" vide..mais avant de m'en aller pour de bon, je marque une pause puisque un gresillement persistant se trouvant à l'intérieur de notre cabane attire mon attention.
Je tend l'oreille.
Le poste radio est allumé. J'en suis sure.
Un bruit cinglant et strident s'en echappe tout à coup.
Je me bouche les oreilles. Malgré la pression que j'exerce autour de ma tête pour éviter de finir sourd, j'entend un mot s'echapper de toute cette agitation radio."LOULOU!"
Dolce..Je sais que c'est elle. Personne d'autre ne m'appelle de cette manière.
Je n'hallucine pas.
Elle est en vie, elle va bien, je le sais...
JE LE SAIS.---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Et voila ce deuxième chapitre terminé.
J'espère qu'il vous a plu autant qu'il vous a intrigué!N'hésitez pas à donner votre avis, toujours de manière respectueuse hihiii
LOVE YOU ALL <3
L.

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The wood
Misterio / SuspensoElyo Miller 15 ans et sa meilleure amie Dolce sont inséparables depuis leur plus jeune âge. Mais alors que tout allait pour le mieux, Dolce disparaît du jour au lendemain lors de sa promenade hebdomadaire dans la forêt, sans laisser aucune trace de...