Comme au bon vieux temps

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Ring ring

-J'arrive. Dit Robin

Pyjama bleu, babouches beiges, il se dirigea vers la porte, regarda le petit écran connecté à la caméra de derrière la porte, et vit qu'il s'agissait de son ami de longues dates. Il fit un léger sourire, et ouvrit
-Oscar Delacroix ! Lança t-il

L'homme vêtu d'un jean denim noir, des bottes, et une chemise rayée bleu-blanc entra dans le salon

-Salut Robin, ne me dis que jusqu'à 7h tu étais encore sous ta couverture dis donc

Robin lui tourna le dos, se dirigea vers un fauteuil et s'assit

-J'ai passé une soirée de dingue mon vieux, et ferme la porte. Dit-il

Oscar ferma la porte avant de lancer

-Et je parie que tu ne l'as pas passée seul cette soirée de dingue comme toujours

Robin sourit sans dire un mot.

Les deux amis s'étaient rencontrés pour la première fois en première année à Elite Students College dans le réfectoire de l'établissement. S'étant rendus compte qu'ils partageaient la même passion pour l'art et les littératures, ils devinrent très vite de très bons amis, avaient terminé l'université avec brio et surtout fait fortune ensemble. La seule différence, Oscar avait opté de devenir professeur en lettres dans la même université, ce qui faisait de lui le plus jeune professeur du pays à 29 ans. Toutefois, Oscar lui était plutôt philanthrope, ouvert et sympa, le parfait opposé de son ami.

-Tu veux un verre de whisky ? Demanda Oscar

-Du Pelforth oui ! Répondit Robin

Oscar remplit à moitié deux verres de whisky et se dirigea vers son ami en lui donnant un.

-Merci !

Robin sirota un peu et déposa le verre sur la table

-Alors raconte, lança Oscar

-Que veux-tu savoir ?

-Avec qui étais-tu ce soir ?

-Maria

-La servante de la boîte de nuit non loin de tes locaux ?

-Oui ! Dit Robin

Oscar éclata de rire, ce qui donna un air étonné à son ami

-Le grand Don Will a recouché avec la même fille, c'est rare ça. Tu m'expliques ?

-Cette fille est une vraie bête sexuelle bro, elle sait te toucher où il faut et exauce tes désirs sans même que tu ne te prononces.

Son ami éclata de rire une fois de plus

-Tu essaies de me dire qu'une fille a plus de prouesses sexuelles que toi le grand Robinson Williams ?

-Non ! C'est juste qu'avec elle je n'ai pas à faire beaucoup d'efforts comme avec d'autres

Son ami fit un sourire narquois, vida son verre et demanda

-Alors quel est ton programme aujourd'hui ?

Robin vida aussi son verre, se leva et se dirigea vers la fenêtre

-Nous sommes Vendredi mec, day-off.

-Alors habille-toi, je t'emmène quelque part, dit Oscar

-Bon Dieu ! Je plains déjà ma journée, dit Robin avec un air moqueur.

-Tu me remercieras plus tard Rob

-Ouais comme toujours. Répondit Robin en se dirigeant vers sa chambre.

La demeure de Robinson Williams était loin d'être une simple. C'était plutôt un domicile royal. Vitres en marbre, tableaux de grands peintres accrochés aux murs, des cadres photographiques de lui ici et là, des fauteuils en cuir norvégien, des balustres en diamant, et bien d'autres. Cambrioler chez lui était mille fois meilleur que faire un hold-up à la banque d'État. Toutefois, son salon n'était pas plus luxueux que sa chambre. Un vrai endroit paradisiaque son lieu à coucher. Un grand lit royal, car les couvertures avaient des images de couronnes dessus, un petit salon avec deux grands canapés en cuir italien, un écran plasma dernier modèle posé au mur, une petite bibliothèque bien riche en grands noms de la littérature (Tolstoï, Hugo, Levy, et bien d'autres), même si son auteur préféré reste Machiavel. Si sur son dernier diplôme universitaire était inscrit "Master en Psychologie Générale", son cerveau lui contenait bien des pages de Mao, Staline, Lénine, Verlaine et Eluard, de vrais révolutionnaires de leurs temps.

Après quelques instants à se préparer, Robin apparût au salon avec un colle roulé bleu marine, un pantalon tissu noir, des chaussures Cardin noirs, et un manteau noir dessus. Son collier de couronne ne quittait presque jamais son cou, de même que sa Rolex sur sa main droite, et des bracelets sur la gauche.

-Je me demande toujours comment tu fais pour porter ta montre sur ton poignet droit, demanda Oscar

Avec un sourire naturel, Robin répondit

-Tout est question de personnalité Oscar, les aigles ne se comportent pas comme des vautours bien qu'elles soient toutes des rapaces.

-Et je suppose que c'est toi l'aigle, demanda Oscar avec un air moqueur

-Il y a une grande différence entre ce que tu supposes et ce qui est concret mon ami, répondit Robin l'air confiant

-Egocentrique et narcissique comme toujours, dit Oscar

-Ce n'est pas ma faute si je suis beau et élégant frère, va falloir blâmer Dieu pour ça. Lança Robin avant d'enjamber le pas vers la porte.

Les rues de Hopeville étaient mouvementées, la circulation n'était pas assez calme à cette heure de la soirée. Ce n'est pas pour rien qu'elle était dénommée la ville du plaisir. Les deux amis avaient fait la fête toute la journée, et c'était loin d'être finie, ils venaient, malgré l'embouteillage monstre sur Jam Street, d'arriver devant une boîte de nuit "Carte Blanche" à quelques pâtés de l'hôtel de ville. Le grand musclé et barraqué qui assurait la sécurité à l'entrée de la boîte reconnu rapidement l'homme au manteau

-Bonsoir Don Will, fit-il

-Bonsoir Elijah, comment vas-tu ce soir ? Demanda Robin

-Comme tous les soirs Monsieur, énergétique et prêt

-Ça se voit !

-Votre installation est déjà prête, Bernard va vous y conduire

-Merci Elijah!

-De rien Monsieur !

Le Disc Jockey, un jeune homme de la vingtaine, annonça l'arrivée des deux amis, un bruit d'applaudissements couvrit la salle, les lions avaient atterri et donc le respect se forçait. Les deux hommes furent guidés par Bernard, un homme de la trentaine, veste noire, chemise blanche, noeud papillon noir, dans une sorte de pièce séparée donnant une vue entière sur la piste de danse à travers un vitre en glace.

-Comme d'habitude Messieurs ? Demanda Bernard

-Oui merci ! Répondit Oscar

-Je vous apporte celà ! Dit Bernard en sortant de la pièce.

Après avoir ôté son manteau, Robin prit place sur le sofa et fit rejoint par son ami juste après

-Comme au bon vieux temps Rob, fit Oscar

-Comme au bon vieux temps, répondit Robin.

Père malgré lui Où les histoires vivent. Découvrez maintenant