De Toi à MAR5 [MM]

11) Nicholas

Qu'est-ce qu'il vient de se passer ? Je suis le pire des idiots ! Je passe ma main dans mes cheveux en me dirigeant vers l'ascenseur. Je n'aurais jamais dû laisser les choses tourner comme ça. Je n'aurais jamais dû me laisser envoûter par ses yeux dorés, ses jolies petites taches de rousseur sur son nez. Il avait l'air si innocent et en même temps il est incroyablement sexy. Je ne savais pas qu'il avait des tatouages sur le bras gauche.

Je rentre dans l'ascenseur et j'appuie sur le bouton pour accéder au rez-de chaussée. Ses lèvres étaient si douces, et son piercing à la langue m'a procuré des sensations exquises. Je n'ai jamais embrassé personne avec un piercing quelconque, ça m'a fait vibrer. Il sait parfaitement bien embrasser ! Je passe mes mains sur mon visage en soufflant, je sors de l'ascenseur. Je commençais tout juste à me changer les idées et à penser à autre chose, j'aime beaucoup les MAR5, j'ai aimé cette soirée, elle m'a fait du bien. Mais je ne peux pas faire ça à Si-Won. Ce n'est pas l'envie qui manque. Il est beau, c'est son métier d'être beau, il est extrêmement talentueux, il est aussi très connu, je ne veux pas me servir de lui pour faire pansement et apaiser la douleur que je ressens. C'est moi qui ai été trahi et trompé, c'est moi qui souffre, et pourtant quand il m'a embrassé et que j'ai répondu je me suis senti coupable. J'ai aimé ce baiser. Je l'ai tellement aimé que je m'en suis voulu d'avoir le droit d'apprécier. Ça fait seulement sept jours depuis la dernière fois que j'ai vu Sang-Min, sept jours depuis la dernière fois que lui m'a embrassé et pratiquement une quinzaine de jours depuis la dernière fois qu'on a couché ensemble et là en embrassant Si-Won j'ai eu l'impression de le tromper. C'est trop tôt ! Beaucoup trop tôt, je ne sais pas gérer ces émotions.

Je m'arrête avant de sortir de l'hôtel, je fais quelques pas en direction de l'ascenseur à nouveau. Je dois remonter pour voir Si-Won, je ne peux pas le laisser en plan comme ça une deuxième fois, je dois lui expliquer. Je m'arrête devant l'ascenseur, je ne peux pas monter... Je ne le connais, il a le monde à ses pieds qu'est-ce que ça pourrait bien lui faire que j'aille lui expliquer ma vie ? Il est peut-être vexé sur l'instant, mais finalement demain il aura déjà oublié. Je me retourne pour partir vers les porte de sortie, je pose ma main sur la poignée et m'arrête. J'ai l'image de la tête de Si-Won, il avait l'air terriblement déçu, je le revois essayer de me retenir. Il ne voulait pas que je parte et moi je suis parti comme un pauvre con !

Je regarde par-dessus mon épaule, je me décide d'aller à la réception pour leur demander un bout de papier. J'écris quelques lignes en donnant mon numéro de téléphone et en m'excusant, je ne voulais pas le blesser. Je lui explique que je ne suis pas au meilleur moment de ma vie que j'ai beaucoup apprécié cette soirée en leur compagnie, que j'aurais aimé la continuer avec lui, mais que je ne veux pas le faire souffrir à cause de la peine que j'éprouve en ce moment. Je redonne le stylo à la réceptionniste et je me dirige à nouveau en direction de l'ascenseur. J'appuie sur le bouton pour revenir à l'étage où je me trouvais quelques minutes auparavant. Arrivé au niveau voulu, je marche lentement jusqu'à la porte de la chambre de Si-Won, j'ai un instant d'hésitation puis je glisse doucement le papier en dessous de la porte. Je me relève et pars.

*

Je suis allongé au bord de la piscine chez mes parents, cela fait deux jours que j'ai vu les garçons, leur dernière date est ce soir, et je suppose qu'après ils vont retourner en Corée du Sud. Je n'ai pas eu de nouvelles, ni de Si-Won ni de So-Ri, et je ne me vois pas la recontacter pour venir assister au concert. Je n'en ai aucun droit, et je ne suis personne. J'estime qu'ils ont fait ça simplement parce que j'ai été gentil de leur offrir des bouteilles de vin l'autre soir.

Pourtant, je n'arrête pas de penser à Si-Won, à ce baiser que nous avons partagé, et plus j'y pense et moins je m'en veux. Enfin si, je m'en veux de l'avoir laissé en plan alors que j'avais l'occasion de passer une soirée incroyable. Oui, j'en suis persuadé, vu le baiser que nous avons eu, impossible qu'il en soit autrement.