28) Si-Won

205 30 4
                                    

Je ne sais pas combien de temps je reste contre lui à sortir tout mon chagrin, mais plus je pleure et moins j'ai envie de relever la tête pour affronter son regard. J'ai vu toute sa douceur et son inquiétude pour moi. J'ai mal et je sais que je me suis renfermé cette semaine, je me suis laissé enfoncer par toutes ces mauvaises critiques, et j'ai été égoïste... A aucun moment je ne me suis demandé si Nicholas allait bien, parce que j'étais trop mal pour me questionner. Sa chaleur, son odeur et son contact m'avaient manqué, et je réalise que cette semaine aurait été tellement différente si nous avions été ensemble à la surmonter. J'ai besoin de lui, et j'espère que lui aussi a besoin de moi. Lorsque j'arrive à reprendre mon souffle et me calmer, j'ose prendre la parole. Ma voix est horriblement cassée ou plutôt rouée d'avoir autant pleuré cette semaine et surtout d'être horriblement épuisé.

— Je suis tellement désolé.

Malgré moi les mots semblent presque soufflés une fois sortis d'entre mes lèvres. Nicholas se recule et il attrape mon menton pour que je relève la tête vers lui, il passe doucement ses pouces sur chacune de mes joues, essuyant l'humidité de mes larmes.

— Tu n'as rien fait de mal, tu n'as pas à t'excuser.

— Si parce que je t'ai laissé tomber cette semaine... J'ai vu les photos des paparazzis qui sont venus te suivre jusqu'à ton travail à l'hôpital, et je sais que c'était tout ce que tu voulais éviter.

— Je ne m'y ferai sans doute jamais. Je ne comprends pas comment on peut s'intéresser à ma vie banale juste parce que soudainement je sors avec une personne extraordinaire.

Un sourire s'immisce sur mon visage. Je ne sais pas comment j'ai fait pour atterrir sur son chemin, mais je suis heureux que ça soit arrivé.

— Je suis désolé parce que... Je ne pensais pas que ça allait m'atteindre autant, avec toi tout me parait possible et merveilleux. Et je me suis fait rattraper par la haine et les réseaux sociaux, j'ai vu le nombre de personnes qui me détestaient et les médias aussi qui me critiquent... Ça m'a blessé, ça me blesse qu'on me juge sur qui je suis réellement, qu'on me juge sur mon bonheur, qu'on parle plus de ma vie privée que de notre musique.

— Si-Won, tu portes bien trop d'attention à ce que peuvent penser les autres. Regarde ta famille, tes parents sont fiers de toi et ils te suivent dans tout ce que tu fais. Regarde les garçons, tu es dans un groupe fabuleux et ils tiennent tous à toi, ils t'aiment pour qui tu es. Regarde-nous, regarde-moi... J'ai horreur de savoir que toutes ces personnes insignifiantes réussissent à te faire du mal, je suis tellement impuissant face à tout ça, moi aussi je suis démuni, mais tout ça je peux le surmonter si c'est pour être avec toi. Je t'aime, et j'ai le cœur en miettes de savoir que tu vas mal et que moi... Je n'arrive pas à te faire aller mieux.

Il a tellement raison, je me renferme sur tout le négatif, je me laisse obscurcir par la méchanceté et la haine, au lieu de me focaliser sur l'amour et le soutien dont je dispose. Mes yeux sont fixés dans les siens, et je sens mon cœur battre à nouveau, comme si toute la noirceur de la semaine semblait se dissiper doucement.

— Je suis désolé Nicholas, d'avoir été égoïste et de m'être laissé emporter dans toute cette négativité. Tu as raison, l'avis des autres m'importent trop et il ne devrait pas. J'ai tendance à donner trop d'importance à ceux qui ne le méritent pas au détriment de ceux qui le méritent amplement. Tu arrives à me faire aller mieux, nous aurions dû passer la semaine ensemble. Tu es le pilier qui me manquait pour tenir bon. Je t'aime Nicholas Cooper et je veux que tu m'aides à surmonter ça en restant à mes côtés.

Il me sourit tendrement et il se penche sur moi mais je me recule et je détourne la tête en rougissant.

— Je suis horrible. J'ai un peu honte que tu m'aies vu comme ça.

De Toi à MAR5 [MM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant