Elle est la mort vive et il est la mort douce.
Tout deux se connaissent plus qu'ils ne le pensent.
Thea Clark est étudiante en économie. Résidant seule dans un petit appartement de Toronto, où elle ne passe que très peu de temps. Afin de gagner sa v...
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Thea Clark
Meng roulait tranquillement sur l'autoroute 401 pour arriver jusqu'au centre-ville de Toronto. Le soleil était désormais couché depuis bien longtemps, et on n'entendait plus que le moteur en marche, et les changements de vitesse.
La musique tournait toujours en fond, le volume désormais plus bas qu'auparavant, je regardais la voie défiler derrière nous dans le rétroviseur. Il n'y avait que très peu de voitures, qui nous dépassait ou qui roulait derrière nous.
Meng ne prononçait plus un mot, il me connaissait et savait pertinemment que j'appréciais le calme après une mission comme celle-ci. Le temps de me confronter avec mes propres pensées. Bien que j'ai toujours baigné dans le monde des tueurs à gages et que tuer avait toujours été une banalité jusqu'à aujourd'hui pour moi, je ne peux pas dire que ça soit quelque chose de bien.
Il est évident que je ne tue personne sur un coup de tête, parce que j'en ai envie, juste comme ça. J'obéis aux ordres qui me sont donnés concernant la cible, et si je refuse d'ôter la vie à la personne désignée, quel qu'en soit le motif, elle mourra quand même des mains de quelqu'un d'autre.
Par conséquent, toutes les cibles qui m'avaient été attribuées finissaient toujours par être mes victimes. Elles n'étaient jamais innocentes, elles perdaient la vie car elles avaient détruit celle de quelqu'un d'autre ou simplement parce que le patron le souhaitait.
Le moteur se coupait alors que Meng se garait devant notre petite supérette de prédilection. Je sortais de mes pensées, me redressais et arrangeais ma robe.
-"Tu veux que je te rapporte quelque chose ?" le sollicitais-je.
-"T'en fais pas pour moi, j'ai besoin de rien." dit-il.
-"D'accord, des chamallows c'est ça ?"
-"Bordel, tu me connais vraiment bien !"
-"Encore heureux" réfutais-je en riant.
J'ouvrais la portière et sortais de la voiture. Un homme habillé tout en noir s'arrêtait devant moi, et me tapota sur l'épaule.
-"Veuillez m'excuser mais est-ce que vous auriez du feu ?" me questionna t-il.
-"Pardon ?" lui demandais-je sans l'avoir vraiment écouté.
-"Un briquet ? Vous savez ce petit truc pour allumer les cigarettes ?"
-"Oui oui pardon" répondis-je en sortant le mien de mon sac à main, frictionnant la molette de ce dernier afin que la flamme apparaisse.
A ma surprise, l'inconnu s'inclina vers moi, sa clope au bord des lèvres, jusqu'à ce que le tabac commence à brûler. Il se redressa alors, me fixant dans la nuit avant de m'adresser un signe de tête pour me remercier.
