Chapitre 1 : Les Étoiles Solitaires.

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— Nous n’étions pas des âmes seule, triste et perdu, Charlie mon âme sœur.

Nous étions Les Étoiles Solitaires.

Quelques mois plus tôt… Une soirée de novembre.

Je me tenais là, dans la chaleur de la nuit, à compter les heures, les minutes.

Encore une insomnie, rien de bien nouveau finalement. Le crépuscule filtré à travers la fenêtre de ma chambre, tandis que la colère montait en moi. Encore une journée à être épuisé, et tout cela à cause de mon esprit occupé, de mes souvenirs remontants.

Je fixais un point au plafond, essayai les innombrables méthodes pour réussir l’exploit de s'endormir.

Je dois dire que c’est dernier temps, ça allait mieux. En même temps, je ne m’étais pas rendu au lycée depuis près d’une semaine, la peur au ventre, les mains moites, sans vraiment savoir pourquoi. Je ne me s’entais à ma place, parmi les ombres des couloirs, les moqueries incessantes, l’atmosphère pesante de la compétition.

Je savais que je devrais bien y retourner un jour, que plus j’attendais, plus ça allait être dur.

Heureusement que Noé était là, pour m’empêcher de perdre totalement pied. Ma seule amie, ma seule étoile. Mon seul soutien. Un père suicidé, une mère internée et une sœur bien trop... Parfaite, pour mon monde. OK, j’étais un peu jalouse.

Je me tournais et me retournais dans mon lit double, à baldaquin, et aux draps blancs et roses.

Vous comprenez, maintenant, pourquoi la clef du sommeil ne m’avait pas rendu visite depuis des jours ?

Mais, demain, on est samedi. Je suis invité chez Noé avec ces autres amies, pour une fête. Oui, je serais la seule première, parmi les nouveaux du lycée. Pas grave, j’ai l’habitude de ne pas me faire d’amies. J’ai l’habitude de jouer un rôle, de rester la fille qui prend les photos. La fille au fond de la classe.

La seule solitaire, aussi. Ils ont tous des amies, et moi, je n’en ai qu’une. C’est déjà bien, ça n'a pas toujours était comme ça. Le collège a été une rude épreuve, pour l’enfant si différente que j’étais. À cause de ma famille, rongé par la folie. Mais, il vaut mieux cacher la vérité dans un petit tiroir, et l’enfuir aux plus profonds de son âme, j’imagine. C’est ce que ma famille a toujours fait, en tout cas.

“Préfère le mensonge qui empoisonne que la vérité qui tue” répétait ma mère, comme une parole fétiche. Je crois que je préfère mourir, que de succomber aux conséquences du mensonge.

La lueur du matin se lève, quand je me rends compte de l’heure. Neuf heures, déjà.

Je me lève et me prépare, coiffe mes cheveux noirs. Je vais voir ma sœur, qui prend déjà le petit déjeuner.

— Tu as mauvaise mine… C'est à cause de cette semaine au lycée ?

Si elle savait… Je lui fais un petit “oui” de la tête, prends mon téléphone, infuse un thé “menthe fraîche” comme chaque matin, puis disparais dans ma chambre.

— Attends ! Tu ne vas pas t’enfermer de bon matin, et pourquoi tu es déjà debout, d’ailleurs ?

C’est vrai, j’ai l’habitude de rester dans mon lit, seul, pendant des heures. Frustré de ne pas avoir pu dormir, de ne pas avoir trouvé la vie dans une insomnie, encore et encore.

-Je vais chez Noé, préparer une fête.

Je ne lui adresse pas plus d’un regard, et après avoir bu le liquide chaud, enfilé un sac, je désendit pas l’escalier de l’appartement.

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