Chapitre 9 : Falaises ardentes.

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CHAPITRE 9

Je me réveillai grâce à la lumière du jour.

Je m'étais endormie près du feu. Il avait arrêté de crépiter et s'était éteint dans la nuit, sans un bruit. Il devait être tôt car le ciel était encore sombre, alors je décidai de rester allongé sur l'herbe humide, blotti dans mon plaid. J'attendis quelques minutes et le soleil se leva.

Ce fut incroyable, la lumière transperçait les arbres de la forêt et le soleil se réveilla doucement. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu le soleil se lever.

Les hautes lueurs, comme je les appelai.

Je regardai autour de moi et je vis le carnet de Max, ouvert là où je l'avais posé, livre ouvert. Il était un peu humide à cause de la rosée du matin, mais pas trop abîmé, heureusement, malgré quelques bribes de mots effacés. Je le pris avec moi et j'allai ranger ma couette dans le salon.

On était le 23 décembre, voilà déjà plus d'un mois que j'étais dans cette maison, mais j'avais l'impression qu'il s'était passé seulement quelques jours. Le temps passait si vite. Demain c'était Noël. Noël que je redoutais tellement. Un jour de fête sans amour ni compassion.

Personne n'était là, moi. Personne. Ce mot résonna encore et encore dans ma tête, avant d'être chassé par la pluie dehors.

Elle gâchait un peu mon programme, qui était d'aller chercher des provisions et de me promener, mais peu importe, car en voyant le carnet de Max, j'eus à nouveau envie de le lire. Je m'installai sur le canapé et me plongeai dans les lignes de ce récit

.

"Cher journal, Cela fait 3 mois que je n'ai pas écrit et j'en suis extrêmement désolée. Mais voilà, je t'avais expliqué ce qui s'était passé avec ma mère la dernière fois et après ça j'étais perdu, seul et déprimé.

Invisible.

Autant mon cœur que ma tête, tout avait arrêté de fonctionner, tout était VIDE de sens et de sentiment. Je ne voyais rien au loin, pour continuer à m'acharner.

Si j'avais eu quelqu'un pour me comprendre, ça aurait été plus simple, mais non, plus que personne n'est assez décalé pour m'aimer.

Même Zoé me laisse tomber pour ces fichues études. Elle travaille toute la journée et ça doit faire des mois que l'on n'a pas eu de vraies discussions, comme avant. J'aimerais que tout redevienne comme avant, que tout soit lisse et simple, limpide et calme.

Mais la famille a grandi, Zoé, Charlie et Milly, ont grandi, et moi, je suis le seul coincé dans un corps qui avance plus vite que mes pensées, dans une tête bloquée dans le passé.

On me demande d'aimer la vie, le monde, surtout ma famille et de me taire. On me demande de me satisfaire de ma petite vie au fond de cette forêt, toujours aussi calmeet inerte. Froide et plate.

Aimer, quel concept abstrait.

Pourquoi je ne pourrais pas aimer aussi fort la terre, le vent, les étoiles que ma famille et les choses qui sont censées compter ?

Pourquoi suis-je obligé de les aimer, ces monstres, ces humains détruisant tout, même ma vie ? Même mes rêves ?

Mon SEUL et UNIQUE rêve ?

Je me sentais comme...

Sans avenir ?

Mais j'ai promis que j'y arriverais. Je l'ai juré, et je n'ai qu'une parole. Je préfère mourir que vivre sans pouvoir réaliser ce rêve inadmissible."

Ces mots étaient profonds et directs.

Il avait beau parler doucement, bégayer, hésiter, il savait où il voulait en venir finalement. Je ne m'en étais enfin rendu compte.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 19, 2023 ⏰

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