Chapitre 8 : Avancer.

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Le matin s'était levé aujourd'hui et j'avais été surprise de voir de la neige tomber dans le jardin. C'était extraordinaire de vivre cela, surtout avec les saisons de plus en plus chaudes. Alors j'avais enfilé mon plus gros manteau blanc à capuche en fourrure, des bottes montantes en cuir noir, un bonnet à pompon blanc et des gants assortis.

Ces derniers jours avaient été intenses et difficiles, mais alors que je m'enfonçais dans la neige, mes problèmes semblaient s'envoler, ne serait-ce qu'une seconde, et ma peur constante se calmait.

Le soleil dans le ciel m'avait donné une sensation de bonheur idéal qui n'attendait que moi. La solitude pesait sur moi, bien sûr, mais c'était cette même solitude qui guérissait mes blessures une à une.

Elle m'apprenait, certes avec sacrifice et effort, à changer.

On aurait pu croire qu'aucun animal ne pouvait célébrer cette immense joie avec moi, mais c'était faux.

Alors que je profitais, paisible, de cette saison magique, j'avais aperçu des lièvres courir dans la neige, plus heureux que jamais, et j'avais observé dans le ciel un aigle si grand, si incroyable et si majestueux qu'il m'avait fait rêver de voler.

Mais ce qui m'avait le plus marquée, parmi toutes ces belles choses, c'était ce groupe de cerfs, à l'autre bout du jardin.

Des biches, des faons et des bichettes étaient regroupés ensemble, peureux. Cette nuit-là, l'élément le plus marquant que j'avais pu contempler avait été ce grand cerf au milieu de tous, le plus majestueux.

Je n'avais jamais vu un animal aussi grandiose. Sauvage, il avait gardé ses distances. Seul le mâle avait fait quelques pas.

Lui, il n'avait pas eu peur.

Il était simplement calme, serein.

Et puis avec ses bois divinement féeriques, il avait pu bien se la jouer. L'affection des biches pour leurs faons avait rempli mon cœur de joie.

Je me demandais si ce n'était pas simplement un signe, même si je ne discernais pas encore clairement ce qu'il avait à me dire.

Et puis, quand j'avais essayé de m'approcher, il avait disparu dans la forêt, et en fait, je n'avais pas été vraiment déçue. Comment aurais-je pu l'être ?

Je venais de vivre l'expérience la plus honnête, tout simplement, de ma vie. J'étais restée là, bouche bée, quand mon ventre avait crié famine.

Il n'y avait plus de champignons maintenant que la neige avait pris le dessus sur l'automne, et puis je n'avais plus beaucoup de réserves, alors j'eus l'idée d'aller pêcher à la rivière, comme j'avais furtivement observé des poissons lors de ma dernière baignade.

Seul problème, je n'avais pas de canne à pêche, mais je savais où en trouver.

Mon cousin, Max, dont je ne vous ai encore jamais parlé, en avait une.

En fait, je ne l'avais pas énormément connu, seulement pendant deux ans.

Il était venu avec sa mère et sa sœur, donc ma tante et ma cousine, après le divorce avec son père. Je ne sais rien de ce dernier, à part qu'il était plutôt violent et qu'il était resté au Portugal, dans leur ancienne maison.

Moi, je passais tout mon temps avec sa sœur, Milly.

Elle avait un an de moins que moi, mais on était très amies.

Elle rayonnait, pleine de vie, comme je l'étais à l'époque, et on s'amusait souvent toutes les deux dans le jardin, on créait des jeux, tout originaux et créatifs. Métissée et brunette, elle attirait l'œil, exceptionnellement belle.

Les étoiles Solitaires Où les histoires vivent. Découvrez maintenant