MAUD
Le lendemain, 25 octobre 2023, 8h43. Los Angeles, État de Californie, États-Unis.Le jour qui a suivi, ma main balaye l'air alors que mes doigts délicats saisissent ma pilule. D'un mouvement vif, je la dépose dans ma bouche avant de l'avaler rapidement avec de l'eau.
Depuis ce triste et douloureux épisode de mon premier viol, j'avais été consumée par une sombre mélancolie qui m'avait poussée à m'enfermer dans l'intimité oppressante de ma chambre. Les rayons du soleil ne parvenaient plus à percer les épais rideaux qui recouvraient les fenêtres, et les joies de la vie semblaient s'être évanouies.
Chaque jour qui passait, je me perdais un peu plus dans les méandres de ma souffrance. Les rires des enfants qui jouaient dehors, les douces mélodies des oiseaux, tout cela ne parvenait qu'à accentuer ma solitude. Les repas n'étaient plus que des corvées insipides, les saveurs autrefois délicieuses n'évoquaient plus en moi le moindre frisson de plaisir.
J'étais devenue une ombre, une silhouette fantomatique qui se mouvait sans but. Le monde extérieur m'effrayait et j'en avais perdu la foi en la possibilité de guérison. Les jours et les nuits se succédaient, monotones et vides de sens.
Pourtant, un jour, une lueur d'espoir étrange et inattendue a surgi de mon cœur meurtri. Un sentiment d'une intensité inouïe m'a envahi, comme si une force mystérieuse cherchait à me sortir de ma torpeur. Je me suis rappelée l'existence de cette petite pilule, cet allié discret et protecteur qui avait su préserver mon corps des conséquences douloureuses d'une grossesse non désirée.
Ce fut un moment de lucidité rare, une prise de décision marquée par le courage et la volonté de reprendre le contrôle de ma vie. J'ai choisi de prendre cette pilule salvatrice, consciente qu'elle me préserverait des épreuves supplémentaires durant cette année déjà trop chargée en souffrance.
Pour autant, je me force à dégager ce flot d'affliction lorsque mes jambes me guident sur mon balcon. Je distingue proprement que de la terre de ces roses blanches est humide. Puis, je me rappelle de la verse d'hier soir. Un sentiment d'impuissant se place dans le fin fond de mon être, j'ai la sensation d'être inutile même pour cette ridicule tâche.
Mais, aussitôt mon souffle expiré, mes jambes me mènent dans mon salon or je ne m'arrête pas. Mes pieds me dirigent rapidement vers ma chambre au moment où un son résonne dans la pièce. Je me stoppe net.
Je reconnais facilement la sonnerie de mon téléphone avant qu'un second son de lui retentit. Soudainement, je me retrouve à faire demi-tour quand je m'approche de la table basse.
L'écran de mon téléphone se montre éteint lorsque j'arrive devant celui-ci. Mais promptement, mes mains le saisissent, allumant l'écran par la même occasion.
Deux messages s'affichent. Tous d'Aaron.
« Descends. »
Puis.
« Ne me laisse pas en remit. »
Un soupir de frustration quitte les bords de mes lèvres pendant que mes yeux restent fixés sur l'objet. Je croyais que c'était l'un de mes parents. La dernière fois que je leur avais parlé remonte à trois jours maintenant. Trois jours interminables de silence radio, sans un seul message ou appel.
De plus, je sais que l'angoisse me ronge en ce moment même, c'est la première fois qu'ils me laissent dans l'ignorance aussi longtemps que je m'en souvienne. Toutefois, cette pensée se fait dégager brusquement quand mon téléphone sonne une troisième fois dans mes mains.
« Et ne me laisse plus en vu. »
Je perçois à travers mon écran, son ton autoritaire. Pourtant, au lieu de me fâcher, ça a le don de me rappeler qu'il m'attend en bas. Alors d'un pas pressé, j'attrape hâtivement une veste dans l'entrée de mon appartement avant d'enfiler mes chaussures et d'empoigner mon sac de cours.
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Love Choice (EN PAUSE)
Teen FictionUne jeune femme, écrasée par le désespoir de son harcèlement sexuel, voit sa vie basculer lorsqu'un crash d'avion emporte tragiquement ses parents. Héritière d'un secret inattendu, elle se retrouve plongée dans une mission d'espionnage au cœur d'un...