Le Labyrinthe des Étoiles

Chapitre 1 : Les Petits Prodiges

C'est en binôme que pendant deux années notre couple de jeunes comédiens avançait dans ce qui semblait être une carrière prometteuse dans le théâtre. Enzo rédigeait toujours des pièces dont les univers étaient de mieux en mieux construits et où tout le monde pouvait s'identifier. Julie jouait toujours comme si sa vie en dépendait. Nos fleurons du théâtre français continuaient leurs périple dans ce champ, d'art et de passion.

Dans l'ombre des projecteurs, nos talents en herbe menaient une vie scolaire assidue, ponctuée de sessions de devoirs partagées. Entre les représentations, des offres étaient proposées aux parents pour permettre à leurs enfants de se produire sur des scènes de plus en plus vastes et prestigieuses. Jamais en reste pour saisir les opportunités d'ascension, Enzo donnait son accord, et Julie, inébranlable, l'accompagnait.

Cependant, malgré un engagement indéfectible et un travail acharné, les résultats scolaires d'Enzo n'atteignaient pas les niveaux espérés. À l'inverse, Julie brillait dans tous les domaines qu'elle abordait, entrevoyant ainsi une alternative si jamais le théâtre cessait de l'accueillir. Ici, candide, Julie souhaitait voir Enzo réussir plus que tout, proposa son aide, mais les 2 années les séparant fit qu'elle était impuissante face à des notions qui lui étaient inconnues.

Trois ans s'écoulèrent et Enzo, désormais âgé de 13 ans, parvint à combler son retard académique grâce à des cours particuliers et un accompagnement scolaire renforcé. Cette période fut marquée par une mise en suspens de sa montée en puissance sur les planches du devant de la scène.

Un matin, une enveloppe atterrit dans la boîte aux lettres des parents d'Enzo. Sa situation familiale, toujours aussi complexe, connaît des hauts et des bas, laissant parfois entrevoir une lueur d'espoir quant à la possibilité d'une communication sincère au sein de leur foyer. L'enveloppe porte le nom d'Enzo. Dans une coïncidence parallèle, une lettre arborant le même sceau arrive à la résidence de Julie. Elle lui est adressée. Les parents voient leurs coeurs battre, leurs émotions qui fusent, une annonce est imminente.

Julie et Enzo sont conviés au plus grand rassemblement du théâtre français, nos deux talents, pourront représenter la scène qu'ils veulent devant quinze mille personnes. Leurs cœurs s'emballent, leurs émotions sont au plus haut, ils vont participer dans la catégorie des "Promesses d'Avenir". La scène doit être jouée entièrement à deux et n'a aucune restriction scénaristique.

Enzo, accoudé à son bureau, était plongé dans un monde à part. Les bruits de la maison disparaissaient, l'agitation de la vie quotidienne se dissolvait pour laisser place à une bulle de tranquillité où son esprit pouvait voguer librement. Il imaginait un univers sur la scène, un endroit qui pourrait être un pont entre lui et Julie, un lieu qui incarnerait leurs liens invisibles et profonds. Il ne s'agissait pas de créer une romance, mais de dépeindre un lien si intense, si pur qu'il ressemblait à une danse intemporelle entre deux âmes.

Il visualisait une forêt enchantée, éclairée par la lueur douce et sereine de la lune, des arbres majestueux aux feuilles scintillantes sous les étoiles. Cet espace serait un sanctuaire, une oasis de tranquillité et de paix, un monde à l'abri des tumultes extérieurs. Les personnages se rencontreraient ici, non pas en tant qu'amants, mais en tant qu'âmes qui se reconnaissent, qui comprennent la danse silencieuse de l'autre. Chaque mot prononcé, chaque geste effectué serait un écho de leur connexion profonde.

Au fur et à mesure que la scène prenait forme dans son esprit, Enzo sentait une excitation grandir en lui. C'était comme s'il tissait un fil invisible entre lui et Julie, un lien qui ne pouvait être brisé par aucune distance ni aucune réalité. Il ne savait pas encore comment la scène se déroulerait, comment les mots seraient prononcés, ou comment le public réagirait. Mais il savait une chose : cette scène serait un miroir de leur relation, un reflet de leur amitié unique et précieuse. Dans ce monde qu'il avait créé, ils seraient libres d'être eux-mêmes, libres de partager une partie de leur âme avec l'autre, et peut-être, juste peut-être, libres de découvrir quelque chose de nouveau sur eux-mêmes et sur leur connexion.