Dans les étoiles et sur Terre.

5 : Se sera mon oeuvre.

Un an que les deux femmes étaient ensemble. Ce n'était clairement pas de tout repos, entre les problèmes d'emploi du temps, leurs forts caractères qui les poussaient à souvent se disputer, la pression dans leurs travails, et la possessivité de Gabrielle, elles avaient de quoi faire. Malgré tout elles savaient aussi se montrer à quel point elles s'aimaient, elles avaient des points de désaccords, mais aussi beaucoup de points communs. Cela faisait cinq mois maintenant qu'elles vivaient ensemble, et quelques rituels s'étaient mis en place. Les soirées télé dans le salon, avec le plaid, le grand et chaud pour elles deux, tout les dimanches soirs, pour bien finir le week-end et avoir la force pour le lundi. Les douches communes quand l'envie leur prenait le matin avant le travail. Les soirées avec Abby et Joyce. L'atelier de Muse, dans lequel la brune venait pour l'embrasser chaque soir en rentrant du travail. Toutes ces petites choses qui faisaient que les disputes qu'elles pouvaient avoir n'étaient pas destructrices, elles les aidaient à avancer et construire leur monde. Gabrielle avait tenu promesse et prit un peu moins de dossiers au travail, ce qui lui permettait d'être plus à la maison, d'avoir plus de temps pour Muse. Cette dernière en profitait pour l'emmener au cinéma, ou au restaurant, ou faire des expositions, ou aller boire un café, elle la faisait sortir avec elle souvent. Gabrielle qui n'avait pas pour habitude de faire autre chose que travail-maison, maison-travail, prenait goût à ces sorties organisées par sa compagne, surtout que pendant chacune d'entre elles, Muse la tenait dans ses bras, ou lui tenait la main, lui souriait tout le temps, et parlait avec elle sans jamais perdre sa joie de vivre. Rien que pour ça Gabrielle aurait fait toutes les sorties que la blonde désirait, juste pour voir son sourire, sa jovialité, sa douceur et sentir ses baisers. Auprès de Muse, elle se sentait bien, elles construisaient leurs avenirs, et chacune pour la première fois de leurs vies sentaient que ça pouvait duré très très longtemps.

En ce dimanche matin d'été -caniculaire et épuisant- Muse était dans la cuisine. Gabrielle était encore au lit, endormie, alors elle s'était levée pour préparer le petit déjeuner. Elle avait préparé une salade de fruits, des pancakes -quelque soit le temps, la température, les pancakes étaient indispensables-, des jus de fruits, et du thé glacé. Elle aimait prendre le temps de tout préparer de dresser la table joliment, avec des fleurs, et de la musique en fond pour faire la surprise à la brune. Elle aimait la voir le matin débarquer en culotte et teeshirt, les yeux entrouverts, son carré court dans tout les sens, à peine réveillée et sourire grandement quand elle remarquait que Muse avait tout fait pour elle. À chaque fois elle venait la remercier d'un long baiser, et même de plusieurs, avant de passer à table pour se régaler en la remerciant tout le temps. Alors ce matin encore elle avait hâte de la voir arriver, la table était déjà mise, tout était sur la table et elle avait presque fini les pancakes. Elle finit par entendre les petits pas arriver.

-Muse? Appela la brune, arrivant en se frottant les yeux.

-Bonjour mon amour. Sourit Muse, avant de se tourner pour la regarder.

Ce matin Gabrielle ne portait que sa culotte et un soutien gorge en dentelle, ses cheveux bien bouclés -puisqu'elle ne les avait pas lissés depuis une semaine- lui donnait encore plus de charme. Muse n'en revenait pas que cette femme soit si belle, si bien foutue et surtout sienne. Elle l'aimait toujours plus, elle en était chaque jour plus folle amoureuse, et très faible devant son petit air au réveil.

-Tu as encore tout préparé, tu es parfaite mon artiste. Souffla Gabrielle en venant vers elle.

Muse sourit doucement. Depuis un an Gabrielle était sa muse, elle avait d'autres modèles, mais celle qui l'inspirait c'était la brune, toujours. Quand elle avait une panne d'inspiration elle la regardait et les idées venaient. Gabrielle était parfaite, elle l'aimait tant. Elle passa un bras autour des épaules de sa compagne et lui rendit son baiser. La brune lui souriait avec beaucoup de reconnaissance. Mais depuis sont arrivée, Muse était ailleurs, elle venait de réaliser quelque chose de fort, d'important, quelque chose qu'elle soupçonnait depuis des semaines mais qui se confirmait en un coup d'oeil ce matin.