Épilogue

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Un mois plus tard...

Nous continuons de sillonner les villes d'Espagne à la recherche du gamin. Dans les écoles, les familles d'accueil et les centres mais toujours rien. Parfois on se fait suivre par des types inconnus, mais on arrive toujours à les semer. J'avoue être plus concentré sur notre mission que sur n'importe quoi d'autre et Dom est sur les nerfs très souvent. Il sait que son ennemi est proche et il est effrayé à l'idée qu'on se fasse attaquer par surprise. Il devient parano, et discute avec Hank très souvent dans l'espoir de démasquer le type.

On roule actuellement en direction de Salamanque, peut-être qu'ils l'ont placé près de la ville où il vivait. On s'est pas directement dirigé vers là-bas car on trouvait ça trop évident. Puis après réflexion, on a changé d'avis.

-On arrive bientôt ? Je demande au tatoué.

-Encore quelques heures petit coeur, ne soit pas si impatiente, il répond avec un sourire en coin.

Nous n'avons pas vraiment mis de mot sur la relation que nous avons, et ça semble nous convenir à tous les deux. Je dois avouer que quand une blondasse l'a draguer ouvertement devant moi sur une plage de la côte, j'ai légèrement agressé la fille mais elle l'avait mérité. Par la suite, j'ai marqué Dom, avec mes dents sur une partie visible de son cou. Il était mort de rire, mais la jalousie m'a légèrement emporté et il avait l'air amusé que je ne laisse pas faire cette blonde de merde.

Je lui ai dit que sa présence me faisait du bien, la première nuit que nous avons passée ici et il m'a enlacé jusqu'au matin. Je pense qu'on est tout les deux d'accord intérieurement pour parler de ça quand son ennemi sera éteint et qu'il sera sûr que je ne risque aucun danger. Sa protection me réchauffe le coeur, même si je sais très bien me défendre seule et il le sait pertinemment.

Après de longues heures à peser le pour et le contre dans le bateau, je ne regrette pas qu'il soit venu avec moi, je me serais sûrement fait chier sans personne à menacer. Ne croyez pas que ce petit jeu ne continue pas, il anime toutes nos journées.

                                     ♠

Je descends de la voiture et un frissonnement me parcourt. Le parking de l'hôtel est assez lugubre et la pénombre n'aide pas mes yeux à observer correctement les environs. J'ai un très mauvais pré-sentiment. Comme si la mort régnait sur le parking. Quand je me retourne pour attraper mon flingue dans la boîte à gants Lazuli a déjà sorti son arme. Son visage est de nouveau glacial et sa carapace vient de reprendre position. Ça faisait longtemps et sa froideur me percute de plein fouet.

-Dom.

-Je sais.

-On devrait partir.

-C'est trop tard, il murmure en pointant le bas de ma jambe.

Je me penche pour regarder et un point vert scintille sur ma jambe gauche.

-Ils sont déjà là, il termine en sortant complètement de la voiture.

Il sort sa deuxième arme et tire à l'aveugle autour de nous, je prends sa suite et vise au hasard. Plusieurs corps tombent lourdement au sol mais ils ont l'avantage sur nous, nous sommes sous la lumière d'un lampadaire qui éclaire à peine, mais suffisamment pour être à découvert. Il gémit de douleur et me hurle de retourner dans la voiture. Je le vois du coin de l'oeil démarrer la voiture en tirant par la fenêtre, son épaule est en sang. Je vois un homme au loin qui s'approche. Ni une ni deux, je cours vers lui malgré l'arme qu'il pointe sur moi. Je tire dans sa jambe et plusieurs balles viennent en ma direction. J'attrape son gilet par balle et le frappe plusieurs fois au visage. J'entends la voiture derrière moi s'approcher et Dom qui me hurle de rentrer. J'ouvre la portière arrière, et tire à nouveau dans la jambe du type. Je le soulève tant bien que mal et le pousse à l'arrière. Dom continue de me dire de rentrer et qu'on s'en fout mais on doit avoir un otage, on doit faire parler ce type, on doit avoir des infos. Les balles fusent toujours derrière moi, et quand je referme la porte, le métal traverse ma jambe, m'arrachant un cri de douleur. Je m'empresse de monter dans la voiture, mais alors que je tire à l'aveugle pendant que Dom quitte le parking, une deuxième balle me percute une balle qui traverse le haut de ma poitrine du côté droit. Mon arme m'échappe des mains, et alors que je tente de calmer ma respiration, je tombe peu à peu dans le néant, bercé par les hurlements de Dom dans mon oreille.

Quatre jours plus tard...

Un murmure dans ma tête me demande de me réveiller, mais c'est difficile de lutter contre la lumière qui m'appelle. Je me sens paisible là où je suis, et la petite voix dans ma tête m'invite à la rejoindre, m'assurant enfin un endroit heureux pour vivre. Une autre voix chante sur celle que j'entends déjà, une voix roque qui me dit quelque chose. Une voix qui sanglote et une pression sur ma main me fait baisser la tête sur moi-même. Dominic. Mon coéquipier, mon mercenaire, mon Dom. Sa voix m'appelle à lui et alors que j'allais sombrer elle me ramène à la réalité. Mes paupières s'ouvrent difficilement et mon corps engourdit me fait un mal de chien. Mes iris s'habituent à la lumière violente de la pièce blanche dans laquelle je me trouve, et j'aperçois le tatoué assis à côté de moi, la tête entre les mains.

-Le grand Dom pleure, ça va rester dans ma mémoire toute ma vie, je murmure en attrapant sa main.

-Bordel Jade ! J'ai eu si peur, il se redresse et me presse contre lui.

-Doucement, je grimace. On est où ? Depuis combien de temps je dormais ?

-On est dans un hôpital et depuis quatre jours. J'ai fais parler l'autre fils de pute, il a perdu beaucoup de membres d'ailleurs mais je sais où ils se cachent.

-Où est-il ?

-Le gamin va devoir attendre, on part à Madrid petit coeur. Ce connard va crever une bonne fois pour toutes et rejoindre son connard de mari.

CHAOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant