Le suicide

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Vous rendez-vous vraiment compte de ce que c'est ? La personne ne pourra jamais plus rire, sourire, voir le soleil se lever ou même respirer. Et le pire c'est que ce sera son propre choix. Elle aura estimer que sa vie ne valait pas la peine d'être vécue. Elle sera partie avec l'espoir de trouver un monde meilleur dans l'au-delà.

Vous rendez-vous compte ce que ressentent leurs proches ? Une culpabilité hors norme, la culpabilité de ne pas avoir su redonner le goût de vivre à la personne, de ne pas avoir su la protéger du monde et d'elle-même, la culpabilité de ne pas avoir fait plus pour elle. Et cette culpabilité restera dans leur cœur pour le restant de leur vie. Le suicide détruit bien plus qu'une vie. Il peut en détruire plus d'une dizaine.

Oui, c'est vrai, la vie peut être une connasse. Mais je refuse de croire qu'elle n'a rien à offrir.

Ci-dessous un texte sur le suicide écrit par mes soins.

Je contemple le vide devant moi. 

Ma vie défile devant mon regard éteint depuis bien longtemps. Les bons souvenirs comme les mauvais. Et les mauvais sont nombreux. Beaucoup plus nombreux que les bons. 

Devant mes yeux rougis par des larmes de plusieurs années, des réminiscences teintées du noir de l'incompréhension, de la peine, de la haine. 

Sous mes yeux à la lueur morte, une petite fille se fait renverser par terre avant d'être rouée de coups par une bande de pestes un peu trop orgueilleuses. La petite se recroqueville sur elle-même, jetant des regards suppliants aux autres élèves, mais ces derniers détournent le leur avec impuissance, ou bien ricanent d'un air moqueur. Et à travers les années, la scène reste presque inchangée. La petite fille grandit, sa détresse aussi. 

Et puis, au bout du compte, elle n'en peut plus. 

La détresse l'a rongée. 

Elle a fait disparaître sa confiance en elle et en les autres, elle a dévoré son bonheur. Et puis elle a mené la coquille vide que je suis désormais sur le bord de la fenêtre. 

Et à présent, je réfléchis à ma décision. 

J'ai peur. 

Oui, j'ai peur de la mort. Pour tout dire, l'angoisse me tord violemment les entrailles.

Mais après tout, qu'est-ce qui peut être pire que ma vie actuelle ? De toutes manières, ce sera mieux pour tout le monde. Si je meurs, je rendrais service à tous ceux pour qui je ne suis plus qu'un fardeau.

Je garde en moi l'espoir d'une vie meilleure dans les cieux. 

Je jette un dernier regard à ma chambre, à mon oreiller trempé par les larmes et aux mouchoirs qui emplissent le sol et la poubelle. J'ai laissé un mot à mes parents. 

Ils comprendront. 

Ou peut-être pas. 

Le moment est venu. Je m'apprête à partir pour un long voyage. Un aller simple pour le royaume des esprits. 

Je prends une profonde inspiration.

Et je me laisse tomber dans le vide. 

Des larmes coulent sur mes joues, des larmes de bonheur et de douleur mêlées. J'ai une possibilité d'enfin trouver la paix, je vais aussi abandonner la poignée de personnes que j'aime.

La délivrance éternelle approche à la même vitesse que le sol. 

Et j'éclate de rire, ce que je n'ai pas fait depuis des années. Il est rauqe ne pas s'être fait entendre durant tout ce temps, rauque des larmes qui dévalent mes joues.

Les gens qui me jettent des regards horrifiés en contrebas doivent apercevoir en moi un volatile aux ailes brisées. 

Mais moi, je me sens comme un magnifique oiseau qui va enfin déployer ses ailes.

Juste un peu d'humanitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant