Du monde, du monde, c'est noir de monde, me répétais-je en boucle, dans un coin de ma tête. Me voilà arrivé dans les couloirs de l'université de Santa Barbara.Et, pour l'instant, je ne me sens pas du tout à l'aise.
J'avance sans regarder autour de moi, répétant en boucle "amphithéâtre 5, amphithéâtre 5, amphithéâtre 5". Oh ! L'amphithéâtre 5, marqué en lettres d'or au-dessus de la porte.
Je me précipite à l'intérieur de la salle sans jeter un regard en arrière et trouve une place au fond. J'ouvre mon sac à dos, m'installe et enfin, j'ose lever la tête pour observer mon environnement.
Une salle basique remplie d'étudiants, rien de plus normal, sauf que ces étudiants se connaissent déjà et sont donc très bruyants.
Des accolades, des rires.
Je détaille tous ces jeunes de ma tranche d'âge qui profitent de leurs retrouvailles après les vacances avec leurs camarades.
Moi, contrairement à eux, je suis nouvelle et je n'ai donc personne à saluer.
En effet, lorsque l'on effectue un changement d'université pour sa troisième année, il est évident que l'on arrive dans une promotion qui a déjà vécu deux ans ensemble.
Donc, difficile de s'intégrer.
Je soupire en fermant les yeux pour me concentrer, mais un bruit me fait sursauter. Je relève le regard et vois une fille s'installer à ma droite. Elle me regarde et me sourit.
"Puis-je m'installer ici ?" me demande-t-elle.
Je lui réponds d'un hochement de tête, elle s'installe et je l'observe. Peau bronzée d'un retour de vacances, cheveux soyeux de couleur châtain, regard jovial et sourire parfait.
Elle doit être populaire, me dis-je dans un coin de ma tête.
Elle se tourne vers moi après s'être installée et me regarde de bas en haut, comme je viens de le faire.
"Tu es nouvelle ?" me demande-t-elle.
Je réponds par un hochement de tête.
"Non mais parce que je suis très observatrice et je ne t'avais jamais vue ces deux dernières années", dit-elle.
"Et, comme mes copines ont toutes des mecs, elles m'abandonnent ! Je me retrouve sans amies !"
Je l'observe attentivement et la laisse se perdre dans son monologue sur la nullité des hommes, affirmant que ses amies l'ont abandonnée à cause d'eux. Pendant ce temps, je balaye du regard l'ensemble de l'amphithéâtre et constate que tout devient silencieux, même ma voisine arrête de bavarder.
J'ai toujours eu du mal avec les personnes qui étalent leur vie dès les premiers instants.
Soudain, le professeur entre dans la salle, accompagné d'un silence apaisant. Il débute son cours sur la conception graphique et la photographie.
Je me concentre sur ses paroles, cherchant à absorber autant d'informations que possible. Ma voisine fait de même, manifestant un intérêt soudain pour la matière enseignée.
Alors que le professeur poursuit son monologue en expliquant le programme de l'année, la grande porte de l'amphithéâtre s'ouvre brusquement, attirant l'attention de tous, y compris la mienne. Je détourne brièvement les yeux vers ma droite pour localiser l'origine de cette interruption.
Un homme entre, sans s'excuser pour avoir perturbé le cours. Je remarque immédiatement sa veste renforcée portant le logo "Alpinestars". Un motard...
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The Reckless Biker
RomanceUn bruit assourdissant, un drame, un craquement, une explosion... Les bras ballants, criant à pleins poumons, n'entendant que les battements de mon cœur qui se déchirent peu à peu. Je me sens vide, dépourvu de sentiments, ne ressentant plus rien à c...