Inspiration d'une nuit

Mon héroïne

« Elle va nous faire une overdose...»

Des bruits de pas inconnus résonnent dans ma tête, ça s'approche, je le sens.
Pourtant je ne peux rien faire, tout est flou, étouffant, aéré, libre...tout est trop et pas assez, et mon corps ne bouge pas.

Le sol me lâche, je tombe. Ou plutôt je vole ? J'en sais rien, mais c'est pas agréable. C'est comme une chute qui ne m'attire ni vers le bas ni vers le haut.
Je tombe, là, clouée au sol qui tente de disparaître sous mes pieds, assise contre un mur qui n'en est plus un, la tête tournée vers le ciel qui ne m'offre aucune aide.

Les étoiles m'aveuglent, elles me crient dessus de me réveiller, mais je n'écoute pas. J'ai pas envie de les écouter.
Elles, elles ne m'ont pas écoutées quand je les implorais de me laisser en vie.

Personne ne m'a écouté quand je voulais vivre, et maintenant tout le monde me parle quand je ne veux plus. Alors je souris juste, je nargue les étoiles en leur disant "Eh eh, vous vouliez pas de moi sur Terre, eh bah bientôt je viendrai vous faire chier en haut !"

Elles crient toujours plus fort, elles s'approchent de moi pour me secouer par le bras, pour me donner des claques et me dire "Allez putain, reste avec nous !" Je les repousse, j'ai mal. Mais je ne peux pas les atteindre, c'est des étoiles. Alors je frappe le ciel, je pleure sa distance et je crie.

J'en veux à la voûte céleste de n'habriter aucune entité voulant bien de moi. Les autres ils ont tous dieu, pour guider leurs pas, mais moi personne ne m'aide à avancer.

Je lui ai pourtant bien demandé de me redonner la force de vivre, mais à la place on m'a virée de mon travail et jetée à la rue. Alors me voilà, seule sur les pavés froids d'une ruelle sombre, à envier les étoiles d'être aussi paisibles, loin des horreurs humaines, se contentant d'être brillantes et admirées de tous ici bas.

J'ai envie de les rejoindre, mais je sais pas voler. Alors je demande à une amie de m'aider à m'approcher un peut de ces astres brillants, une dernière fois avant la descente en enfer.

Mais voilà qu'elles ne veulent pas de moi, encore. J'ai tellement mal, mon coeur se compresse. J'ai l'impression que de l'acide me brûle la gorge, que mes membres sont écrasés par les maux de l'humanité. Mais mon amie m'aide à passer outre la douleur physique, bien qu'elle accentue celle mentale.

J'aimerais bien lui faire un câlin, à mon amie. Lui dire merci d'être restée pour moi, jusqu'au bout, bien que ça me coûte cher. Mais je ne peux pas parce que, cette amie, elle n'aime pas les marques de tendresse. Non, elle elle me prouve que je suis soutenue en s'insinuant dans mon sang, en le peuplant de rêves et de mirages pour la dernière fois.

Je n'entends presque plus les étoiles, peut-être ont-elles compris que j'étais déterminée à les rejoindre ? Elles me tendent maintenant les bras, m'incitent à m'approcher. Et, étrangement, j'arrive à me lever, moi qui était pourtant figée dans une coquille vide il y a quelques secondes.

Je leur demande de l'aide, et d'un geste gracieux, elles m'aident à déployer mes ailes. Je vole ! Je peux enfin partir avec elles, ça y est. Mon esprit s'envole dans la nuit, comblé.

Et derrière lui, est laissé un corps allongé au sol, entouré de deux inconnus qui lui crient dessus. Je crois que ce corps, c'est le miens. Et, entre mes mains sales, j'apperçois mon amie qui m'a aidée à voler, reposant misérablement au sol.

Une seringue d'héroïne, dosée beaucoup trop fortement pour mon métabolisme.

Ça y est, j'ai réussi, je pars.

Fin.

Que dire, que dire...je ne sais pas, j'avais envie d'écrire sur cela, peut-être pour toucher quelqu'un, qui sait. Peut-être que cet écrit tombera sous les yeux de la bonne personne au bon moment, peut-être ne sera-t-il jamais lu, l'avenir nous le dira...

Encore un monde de plus, celui d'une personne brisée. J'avais envie d'écrire la fin de ce monde là, celui dans lequel elle a du vivre sans le vouloir...en espérant que je n'avoir blessé personne, au revoir ;)