Danse sur la glace

Chapitre 2

J'avoue j'ai dû demander mon chemin plusieurs fois avant de trouver la patinoire. Comme vous avez pu le comprendre, je n'ai pas du tout le sens de l'orientation. Je réussi toujours à me perdre, le nombre de fois que les caissières ont appelés au micro : « la petite Alexis attend son papa à l'accueil, la petite Alexis attend son papa à l'accueil, merci », des années de honte, au point qu'aujourd'hui je refuse toujours d'aller faire les courses avec mon père... traumatisme.

Revenons à cette patinoire que j'ai ENFIN trouvée : d'extérieur elle a l'air très bien, grande et plutôt imposante et tout ce qu'il y a de plus moderne, de quoi ravir les fans de glace ! La devanture est rouge brique et la porte d'entrée est immense, en verre et couverte de quelques affiches : quelques pubs mais surtout des informations pratiques :
Entre autres les horaires que je prends en photo :

Lun ouvert de 17h30 a 22h
Mar ouvert de 17h30 a 22h
Mer ouvert de 9h30 a 12h30 et de 14h30 a 23h
Jeu ouvert de 17h30 a 22h
Ven ouvert de 16h à minuit
Les samedi sont réservés aux cours.

Je rentre à l'intérieur pour me renseigner sur les inscriptions pour le patinage artistique. L'entrée ressemble à un grand couloir avec quelques distributeurs à boissons et nourriture. Il y a deux tables hautes avec les chaises assorties et une plante verte. Je m'avance dans le couloir, passant devant les portes annotées « privé ». Je finis par déboucher sur une sorte de SAS que je devine être l'accueil.
Quand finalement j'y arrive quelqu'un me passe devant. Je suis sans voix, moi qui pensais qu'il n'y avait que les français qui étaient malpolies, visiblement c'est aussi le cas de certains australien. Je me ressaisie :

"Ça va t'as pas l'impression de doubler" m'exclamais je

Le jeune homme se retourne, brun, les yeux verts, les cheveux en bataille, jeans noir, vans rouge et sweat à capuche noir. Bon ok plutôt pas mal mais ça n'empêche qu'il m'a doublée.
Il me fait un petit sourire en coin et un clin d'œil et se retourne vers l'hôtesse d'accueil comme si de rien était.
Je rage intérieurement et me retiens de l'étriper quand il rentre dans la patinoire. Il se fout vraiment de ma gueule celui-là.

"Bonjour" saluais je poliment la femme dans le box de l'accueil.

Celle-ci me regarde bizarrement et attend que je continu.
D'accord ils ont l'air super aimable dans cette ville !!! Je suis mal à l'aise mais je prends mon courage à deux mains et je continu sur ma lancée :

" Je voudrais m'inscrire au cours de patinage artistique pour cette année "

Elle me regarde de haut en bas comme si j'étais du bétail, mâche nonchalamment son chewing-gum, recule avec sa chaise de bureau vers un tas de papiers. Elle m'en tend un avec un stylo :

" vous pouvez le remplir là-bas" me dit-elle en me désignant un coin ou sont installés des petits salons de jardins en face de la glace. Elle essaie de se débarrasser de moi mais bon...

J'hoche la tête, prend ce qu'elle me donne et me dirige vers une des petites tables désertes. Je m'assois sur la chaise, pose mon sac et regarde la piste. Il n'y a personne sauf le petit prétentieux qui patine. Il glisse à une vitesse hallucinante, je suis à la fois impressionnée et agacée qu'il se débrouille aussi bien.
Il me lance un petit clin d'œil victorieux ce qui me fait revenir à la réalité.

Moi rager intérieurement ? non jamais !

Je fouille dans mon sac et sort mon carnet d'inspiration pour y inscrire les mots suivants : « Perdu dans ce vert, le flou. La vitesse m'attire mais je sais que ce tourbillon va m'emporter, résiste et fais toi confiance »

Je médite tout en regardant le jeune homme patiner, mes yeux regardent dans le vide, je sens que quelque chose en moi se passe mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Je suis perdue.

Je reprend mes esprits et me concentre sur la feuille que la gentille dame... m'a donnée.