ᴛʜᴇ ǫᴜᴇsᴛɪᴏɴ

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Depuis la fameuse gifle, le fameux baiser, les fameuses larmes, il remplit ma tête. Il me remplit de honte, de pensées, d'envie. Et ça m'insupporte.

-Vovo, faudrait sortir de là, quand même !

Ma tante me voit nuit et jour clouée dans mon lit. Tellement clouée, que je ne me suis pas changer depuis le jour de dégringolade.

-J'ai pas faim.
-Faut changer tes pansements. Tu veux que Jurie te rende visite ?
-Non.

Elle se lève, et va chercher une trousse contenant des compresses.

-Donne moi t'es mains.

Je lui obéis. Elle fut ahuris lorsqu'elle remarque que j'ai enlever les croûtes, et est creusée les faussés de mes mains.

-Violette la ça va plus. Me gronde Rose.
-Je suis nulle.
-Non, tu es juste un peu-
-Rose ! Il m'a repoussé ! Dis-je en lui tournant la tête.
-Il est con-
-Non, il a raison. Je suis nulle. Me rabaissai-je.
-Bon. Tu sais quoi ? Je vais aller lui démonter la tronche, à ce Yuro de mort ! Ironise t-elle.

A la vue de sa blague pas drôle, je prend mon téléphone malgré la blessure que m'inflige mes mains, et commence à pianoter.

10:21
T'étais obliger de te jeter sur lui ?

10:22
Il allait t'embrasser.

10:23
ON allait s'embrasser.

10:24
Pas sous mes yeux.
Tu tenais à ce que j'intervienne.

10:25
Plutôt crever qu'un con
intervienne dans ma
situation amoureuse !

10:26
Tu parles de situation amoureuse, tu ne sais même pas ce qu'est l'amour.

10:27
Ferme là.

10:28
Ne me dis pas comment tu aimerais
que je réagisse. Ça ne fonctionnera pas.

10:29
Légèrement narcissique,
Winnie L'ourson.

10:30
Légèrement colérique,
Mulan Hua.

10:31
Va te faire foutre,
raciste.

10 minutes qu'on s'est écrits. Et malgré tout, je continue de le haïr un peu plus que la seconde précédente. Une vraie ordure.

-Lâche ça ! Se plein Rose. Elle est encore là, elle ?
-Non ! Rend-le moi ! Ralais-je.

Elle lut la conversation tout en lâchant des ;
"OH LALAAA", "LETLET, EST-CE TOI?"
et j'épargne les "oh my god", et les expressions faciales ahuries. Je souris à ses stupides surnoms remixer a l'aide de mon long prénom ; Vovo, Letlet, vivo, tété, êtête, et j'en passe, bordel !

-Violette.
-Rose ?...
-Tu es une vraie BAD BITCH !!!! Dit Rose toute excitée.
-Quoi ?
-La façon que tu as de repousser un mec que tu kiffe depuis la rentrée avec tant de vulgarité, je suis fan.

Elle va s'étouffer sans prendre d'aire en aussi tant de temps, avec ses phrases à rallonges !

-Je suis loin d'être une bad bitch. Je suis plus proche de la case bitch qu'autre chose. Et putain, Rose ! Respire pendant que tu parle ! Tu vas faire une syncope ! Dis-je, tout en mettant la main sur le cœur pour imiter ma tante.

-EHHH ! Excusez-moi, jeune fille si j'essaye de donner conseil ! C'est toi la syncope, d'abord !

Je me plonge dans un long fou rire, à la vue de son "insulte" débordant de haine. Elle me lâche une tête boudeuse, avant de prendre ma main et de désinfecter.

-Tu sais, Violette... Je veux te voir heureuse, et tomber amoureuse.

Elle fait une courte pose, sûrement pour reprendre sa respiration tout en passant un coton sur le produit qu'elle m'a appliquée, ce qui me fit me tordre de douleur face au produit piquant au contacte de ma blessure sale.

-Même si parfois je préférerais te protéger... Je t'aime, ma tartiflette.

Je ris face au surnoms ridicules qui défilent, m'arrête net et lui dis ;

-Tu piques les paroles de Louane, là! Mais moi aussi, je t'aime Rose.

Je l'étreint tout en la serrant plus fort.

-Arrête, stop, tu m'étouffes, là!

Je ris tout en la relâchant. Elle affiche une mine sérieuse tout en relevant la tête et me lance ;

-C'est qui, Louane ? Dit-elle tout en enroulant un nouveau bandage autour de ma plaie.

J'explose de rire, et brandis mon téléphone.

-Tiens, regarde.

Je lui fais écouter la musique "Secret" de Louane, et elle jacasse au passage des paroles qu'elle a piquer.

-Je ne savais pas ! Je le jure !
-T'inquiète, j'te crois !

Nous pouffâmes, et elle partie de ma mezzanine. Sur son chemin du retour je lui lance ;

-Rose ! Au faite, qui est l'heureux élu?
-De quoi tu parles ?
-La capote, Rose !
-OH NONN... TU L'AS VUE??
-Pff, évidemment ! La discrétion et toi, ça fait deux !
-C'est Marc.
-MARC ? Il s'appelle Marc ? Et ben con !
-Ça va, c'est pas vieux comme prénom !
-Annick, tu regardes la télé, ou pas ? Non mais là, je me le demande, hein ! Si tu permet !
-Amek ?? C'est quoi un Amek ?
-Et l'ouïe et toi, ça fait trois... dis-je dans un murmure.
-PARDON ?? Elle revient sur ses pas et me balance un coussin du canapé d'en bas, et me le lance à la tronche.

Et dire que cette personne, cette tante, cette deuxième meilleure amie, arrive à me faire rigoler et à oublier tout mes chagrins, c'est impressionnant. Je me suis toujours demandée comment mes parents étaient, si ils me ressemblaient.

-Rose ? Mes parents, ils faisaient quoi, comme travail ? Et... ils me ressemblaient ? Physiquement ?
-Violette...
-Oh ! Et est-ce qu'ils avaient les cheveux noirs, eux aussi ?
-Violette, je ne peux pas-
-OHH !! Rose, lequel de mes deux parents étaient Indien ? Ma mère, je pense. Je vois mal un Indien épouser une Albanaise... Mon père était Albanais, c'est sur !
-ILS SONT MORTS !

Je m'arrête net, et tourne la tête en direction de ma tante. Elle se calme, inspire, et reprend.

-Ils sont morts. Pourquoi tu t'y intéresses seulement maintenant ?
-Parce que je ne tais jamais posé la question ?... Demandais-je, perdue.
-Violette. Tout ça, et derrière nous. Je suis là, moi !
-Oui, mais je-
-Ça suffit, j'ai dis. Dors.

J'étais dans l'incompréhension totale. En 15ans d'existence, jamais je n'ai eu recourt à demander quoique ce soit à Rose sur mes parents biologiques. C'était la première fois que je voulais entamé la conversation. La première fois, et pourtant elle s'énerver. Elle est suspicieuse. Et si... elle me cachait quelque chose ? Non ! Elle ne ferait jamais ça.
Pas vrai ?...

A suivre...

A desoriented childOù les histoires vivent. Découvrez maintenant