Chapitre 1 : Un environnement chaotique

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Cette histoire ne commence pas de façon heureuse, non. Septembre est censé être le meilleur mois de l'année pour moi. Vous ne savez sans doute pas pourquoi, mais je vais vous l'expliquer en me présentant. Je m'appelle Shayla et je suis née le cinq septembre mille-neuf-cent-nonante-cinq à Séoul. Oui, j'ai été adoptée lorsque j'avais 2 ans en Belgique et plus précisément à Bruxelles. Mes parents adoptifs ont toujours été incroyables avec moi et je les aime plus que tout au monde. Ah, oui, aussi, petit détail important, je suis fille unique.

Mais cette année, ce mois-ci, je ne suis vraiment pas d'humeur à organiser une fête pour mon anniversaire. Comme j'ai raté ma première année à l'université, rien ne se passe comme je l'avais espéré. En réalité, je ne suis pas vraiment malheureuse, simplement dépitée, car je ne sais pas trop quoi faire de ma vie. Je fais des études, car il faut en faire. Un peu comme tout le monde : suivre le train-train quotidien en phase avec la société. Mais, en réalité, je ne sais surtout pas vers quelles autres études m'orienter. Mais, comme j'ai commencé des études de communication l'année dernière, je me dis simplement que je vais les recommencer. Ma mère me dit souvent que lorsque l'on commence quelque chose, il est bon d'aller jusqu'au bout, de persévérer. C'est pourquoi je me suis réinscrite. C'est ennuyant car tous mes amis sont passés en deuxième année et je sens que je vais rencontrer des difficultés. Je vis toujours chez ma mère et l'université est littéralement à deux pas de chez nous. C'est sympathique et agréable d'être si près, mais cela me rend paresseuse lorsque je dois m'y rendre. J'arrive souvent en retard, manquant ainsi les premières dizaines de minutes du premier cours de la journée. De plus, je dois dire que la plupart des cours ne m'intéressent pas énormément.

L'année dernière, j'ai réussi seulement un cours : le cours de sociologie. C'était le seul dans lequel je me suis réellement investie, car, à vrai dire, j'aime vraiment cette matière-là, contrairement aux autres qui me semblent vraiment inintéressantes. Pour être sincère, je me rappelle très bien le premier jour où je suis arrivée. On m'a dit que le pourcentage de femmes qui arrivent à percer dans le journalisme est très très faible. Ça, c'est très motivant... Pourtant, je vais essayer de poursuivre mon rêve, car je rêve de devenir écrivaine. Un jour, j'écrirai un livre. Seulement, je ne savais pas que mon premier livre commencerait par cette histoire, mais elle est importante pour débuter mon récit. Que la vie est ironique, parfois.

Les premières semaines de cours, la motivation et l'investissement sont au rendez-vous. Je suis décidée plus que jamais à prendre ma vie en main et réussir enfin quelque chose.

Il faut savoir que plus tôt dans l'année, j'ai mis fin à une relation de deux ans et demi. Une relation avec un garçon que j'ai énormément aimé. Je l'ai rencontré lors d'une soirée. On s'est très rapidement mis ensemble. J'avais dix-sept ans et lui vingt-et-un. On a commencé une relation amoureuse qui se passait dans l'ensemble assez bien. Je suis très rapidement tombée amoureuse de ce Liam. Pour moi, les quatre premiers mois de ma relation avec lui furent idylliques. Mais, après ces quelques mois, il a rompu. Je ne comprenais pas réellement la raison, le pourquoi du comment. Et c'est là que les mésaventures ont commencé. On a recommencé à se voir mais on n'a pas arrêté de passer de "plan cul régulier", à "en couple", à "je t'aime, moi non plus". Pendant deux ans, nous sommes restés ensemble. Le vendredi, on se voyait. Le dimanche, je partais de chez lui, sans jamais savoir si nous étions encore ensemble. Je me demandais sans cesse s'il allait me rappeler le vendredi suivant. C'était une question qui restait sans réponse, très régulièrement, jusqu'au vendredi après-midi. Puis, un beau jour, il m'a avoué être bipolaire. Et j'ai compris son comportement. Cela ne m'a pas empêchée de rester, plus de deux ans, à vivre cette malheureuse histoire et à m'empêcher d'être réellement heureuse. Je l'aimais sincèrement. Je pensais, j'espérais, que cela finirait par aller bien.

Aujourd'hui, je peux affirmer que c'est sans aucun doute la personne que j'ai le plus aimée dans ma jeunesse. Il a réellement compté pour moi, comme personne n'a jamais compté. J'ai fait des concessions pour lui, que je n'ai faites pour personne d'autre. Et l'amour que je lui portais était si grand, que j'ai l'impression que plus jamais je ne pourrais aimer quelqu'un comme je l'ai aimé.

Cependant, sortir avec un garçon bipolaire est lourd, je n'arrivais juste plus à assumer ses changements et sautes d'humeurs. Sa maladie était trop difficile à gérer au quotidien. J'avais tant investi, trop porté la relation, lui donnait si peu en retour. J'ai besoin de me sentir réellement aimée, ce qui n'était pas le cas avec lui. J'ai ai donc décidé, à contre-cœur, de le quitter tant pour ma propre santé mentale que pour me donner la chance d'être mieux aimée en retour. Je me sentais mieux, mais je me sentais terriblement seule.

Heureusement que j'avais des amis sur qui je pouvais compter. Mais également ma famille, qui est toujours là pour moi. Cependant, le soir dans mon lit, je me sens seule, ne cessant de penser à quel point j'aimerais qu'un jour un garçon me dise qu'il m'aime et que je suis la plus belle chose qu'il lui soit arrivée dans la vie.

Souvent, le week-end, j'allais à Gand rejoindre des amis, j'y passais des soirées inoubliables, et parfois même je dormais avec un garçon, Noah, qui me permettait d'oublier mon ex. Il m'aidait à passer à autre chose, je n'ai jamais eu de sentiments amoureux, on était bien ensemble, cela me faisait du bien de recevoir un peu d'affection et de plaisir physique.

Le soir, dans ma ville, je rejoignais régulièrement un groupe d'amis avec qui je buvais beaucoup d'alcool. Ce groupe d'amis avec lequel on fumait également beaucoup de weed. Un beau jour, j'ai dormi chez l'un d'eux, un certain Maximilien avec qui j'ai entamé une histoire, enfin, je croyais.

Pendant une semaine entière, on s'est vus tous les soirs, je dormais chez lui. J'avais l'impression d'avoir trouvé peut-être celui qui me correspondrait. Seulement, après sept jours, il ne m'a plus jamais répondu. Je n'ai jamais su ni compris pourquoi il avait arrêté de me répondre. Je me suis sentie complètement désemparée. Qu'avais-je fait pour mériter cela ? Pourquoi étais-je tombée sur un "connard de service", qui avait juste voulu simplement profiter de moi ?

Malgré cela, j'ai continué à fréquenter la même bande, mais sans plus jamais croiser cet individu, heureusement. Et les très rares fois où je le croisais dans la ville, on s'ignorait complètement. Ce n'était pas plus mal comme ça. Ça ne sert à rien de regretter, ni même d'essayer de rentrer encore en contact avec des gens qui vous jettent comme ceux-là. J'avais simplement décidé de le bloquer sur les réseaux sociaux. Je mérite quelqu'un de mieux. J'ai réellement envie qu'on m'aime pour qui je suis vraiment. 

Cauchemar éveilléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant