L'Effet Dragon [NALU]

V

Si Lucy avait pu rester au lit, elle l'aurait fait. Malheureusement, elle s'était souvenue du rendez-vous que Natsu lui avait donné. Il voulait prendre le petit-déjeuner avec elle, quelque part, là où ils faisaient de bons milkshakes. Pour être honnête, l'idée de ce rendez-vous ne l'enchantait plus tant que ça. Certes, elle voulait revoir son coéquipier qui avait été distant avec elle pendant longtemps mais, d'un autre côté... Qu'allait-il se passer s'il subissait vraiment l'éveil des sens ? Devait-elle lui dire qu'elle avait fait quelques trouvailles à la bibliothèque de la guilde ? ou bien devait-elle garder le secret jusqu'à ce qu'il aborde le sujet de lui-même ? Elle ne savait pas trop sur quel pied danser depuis la veille. Pour tout dire, elle n'avait pas vraiment réussi à dormir tant elle n'avait pas arrêté de penser à lui à ce que disait ce maudit bouquin. 

Mais surtout, elle avait pensé à elle-même. Elle avait pensé à ce qu'il se passait en elle, à ce qu'elle ressentait au plus profond d'elle-même pour son coéquipier. Elle qui avait toujours repoussé cette étape, elle le faisait enfin. Peut-être que cela avait été inutile, après tout, Natsu avait peut-être tout simplement décidé de prendre ses distances, sans raison derrière. Mais si ce n'était pas le cas, elle se devait de réfléchir à ses sentiments pour lui. Car si aujourd'hui il lui annonçait qu'elle était sa compagne, cet être si particulier pour lui, alors elle se devait de lui donner une réponse sincère et venant du coeur. Elle le lui devait, lui qui avait toujours d'une aide et d'un soutien sans faille. Elle le lui devait réellement. Alors, elle avait longuement réfléchi, jusqu'à s'en donner mal au crâne, ce qui arrivait rarement lorsqu'elle songeait. 

Ainsi, elle avait passé des heures et des heures à se tourner et se retourner dans son lit en quête de réponse. Elle s'était remémorée tous les moments passés avec lui. Comment ils s'étaient rencontrés de manière improbable, comment il l'avait sauvé puis fait intégrer la guilde. Comment ils avaient formé une équipe, comment ils s'étaient débrouillés pour sortir vivants de situations désespérées. Comment il s'était battue pour elle, pour la protéger et faire en sorte qu'elle ne soit plus jamais triste... Elle se souvenait de cette fois où il avait déraciné ce pauvre arbre pour le faire passer devant son appartement, pour qu'elle puisse admirer ses magnifiques couleurs arc-en-ciel qu'elle avait toujours voulu voir... Car oui, même s'il ne lui avait jamais dit, se contentant de hausser les épaules dès qu'elle en parlait, elle savait très bien que c'était lui qui avait fait ça. 

Petit à petit, une chose s'était imposée dans son esprit : elle n'imaginait pas un monde sans lui. Elle ne parvenait pas à s'imaginait vivre sans lui à ses côtés, sans son sourire, son rire et son air un peu idiot parfois. Elle ne s'imaginait pas une vie où il ne serait pas là pour l'embêter et vider son frigo à vitesse grand V. Elle ne s'imaginait pas une vie où elle n'achèterait pas deux fois plus pour qu'il puisse toujours trouver de quoi manger chez elle et lui sourire, la bouche pleine quand elle ferait semblant de s'énerver contre lui. Elle n'imaginait pas un monde où il ne ferait plus irruption dans son appartement alors qu'elle venait de sortir de la douche. Elle n'imaginait pas non plus un monde où elle ne s'énerverait pas contre lui en lui disant que c'est un pervers mal élevé. Oui, elle ne s'imaginait pas un monde sans tout cela.

Elle le voulait près d'elle et pour ainsi dire, que pour elle. Elle s'était fait des tas de scénarios dans lesquels il décidait de se mettre en couple avec différente femme et, elle devait bien l'avouer, elle avait du mal à l'accepter. Au début, elle prit peur d'elle-même, pensant être devenue terriblement possessive envers son ami, puis, elle avait soufflé un coup et s'était calmée. Non, elle n'était pas possessive envers lui puisque cela ne la déranger pas du tout qu'il ait d'autres amis et qu'il passe beaucoup de temps avec eux. Ce qui la gênait davantage, c'était le fait qu'il puisse avoir des sentiments amoureux envers... Une autre personne qu'elle. Elle se sentait presque blessée à vif rien que d'y penser. Alors, après s'être retournée une énième fois dans ses draps, elle était parvenue à la conclusion suivante : elle aimait son coéquipier.