La sonnerie stridente déchira le silence du couloir et Nanaka se leva.
Elle avait les jambes ankylosées à force de rester à genoux sur les tatamis de sa cellule. Si au moins elle avait le droit d'appuyer le dos au mur, mais c'était interdit. Comme de parler, de s'allonger ou même de faire du sport dans sa cellule.
Debout, elle attendit que la porte s'ouvre à la suite de toutes les autres.
Une fois dans le couloir, Nanaka se plaça en silence dans la file des détenues. Là, il fallait tendre le bras et le poser sur l'épaule de la fille qui vous précédait. Les déplacements se faisaient toujours ainsi en prison. À distance réglementaire, au pas et en silence.
Le réfectoire où elles arrivèrent était une vaste salle carrée avec des tables alignées d'un bout à l'autre, bordées de tabourets. Là aussi, il fallait se tenir derrière sa place attitrée et attendre une sonnerie pour s'asseoir et manger.
Tout était chronométré ici. Les repas duraient treize minutes. Pas une de plus. Quand retentissait le signal de fin, il fallait saluer, se lever et ranger son tabouret sous la table. Interdiction de prendre une bouchée supplémentaire et encore moins de mettre de la nourriture dans ses poches pour plus tard.
Mais ça n'était pas le pire. Les passages aux douches, comme aux toilettes étaient eux aussi scrupuleusement minutés et même la position dans laquelle vous dormiez était codifiée, toujours sur le dos, le visage visible.
Nanaka s'étonnait de voir à quelle vitesse son corps s'était adapté à ce rythme. En quelques jours, elle commençait à ne ressentir le besoin de passer aux toilettes qu'aux heures prescrites par le règlement et si, les premiers temps, un gardien avait dû tambouriner aux barreaux de sa cellule parce qu'elle avait roulé sur le côté en dormant, elle finissait maintenant par dormir toute la nuit sur le dos sans bouger.
Officiellement, les détenus avaient droit à trente minutes d'exercice par jour, mais dans les faits ils les passaient généralement dans une petite cour grillagée à peine assez large pour se dégourdir les jambes avec, comme seule vue, un coin de ciel au-dessus de leurs têtes.
L'avantage de la prison, c'est qu'elle laissait du temps pour penser. Et penser, Nanaka ne s'en privait pas.
Après l'audience, dans le bureau où Konemori l'avait rejointe, elle avait fouillé dans ses souvenirs à la recherche du moindre détail qui pourrait aider l'avocat à l'innocenter. Tout en lui racontant ce qui lui revenait, elle avait commencé à revoir plus distinctement l'incident de la ruelle, comme si le mettre en mots éclaircissait sa mémoire.
L'homme était arrivé vers elle en courant et, s'il ne l'avait pas vue, c'est parce qu'il regardait par-dessus son épaule avec effroi.
Il était poursuivi et moi je l'ai à moitié assommé... Quelle imbécile je fais ! Son assassin a dû bien me remercier !
– Je ne pense pas que ça suffira à trouver le vrai coupable, avait-elle conclu après avoir raconté tout ce dont elle se souvenait à l'avocat. Si au moins je me rappelais qui j'ai pu voir en sortant de la ruelle...
Elle s'était rassise, la tête dans les mains pour réfléchir, mais il n'y avait rien à faire. C'était le trou noir.
– Ne vous occupez plus de ça, lui avait-il dit. On prend le relais maintenant.
Nanaka avait relevé les yeux.
– Que comptez-vous faire ? Avait-elle demandé.
Konemori était en train de ranger son bloc-notes dans sa mallette.
– Je vais faire quelques recherches sur la victime, avait-il dit. S'il avait des liens avec les yakuzas, je devrais en trouver des traces. Le reste, je laisse Kisaki s'en occuper, c'est sa partie.
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🔥Top of Manji !🔥[Mikey x OC]
Fanfiction[Terminée] ➤ Prochainement sur Ao3 - Pouick_Pouick 𝗟𝗮 𝗷𝗲𝘂𝗻𝗲 𝗷𝗼𝘂𝗿𝗻𝗮𝗹𝗶𝘀𝘁𝗲 𝗻𝗲 𝘀'𝗮𝘁𝘁𝗲𝗻𝗱𝗮𝗶𝘁 𝗽𝗮𝘀 à 𝘀𝗲 𝗿𝗲𝘁𝗿𝗼𝘂𝘃𝗲𝗿 𝗳𝗮𝗰𝗲 à 𝗹𝘂𝗶. 𝗘𝗹𝗹𝗲 𝘃𝗮 𝗽𝗼𝘂𝗿𝘁𝗮𝗻𝘁 𝗯𝗶𝗲𝗻 𝗱𝗲𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝘀𝗼𝗻 𝘁𝗿𝗮𝘃�...