Je suis con.
De la haine. De la colère. De la rage. Je ne connais même pas la différence, pourtant je sais que c'est ce que j'ai vu dans les yeux de ce garçon ivre mort près de la maison la plus flippante de la ville. J'y ai pensé toute la semaine. C'est comme un souvenir angoissant qui vous hante. Je revois ces blessures à chaque fois que je ferme les yeux.
Je me suis posé un million de questions sur ce type. Qui c'est ? Qu'est ce qu'il faisait là ? Pourquoi il était bourré à cette heure-là ? Pourquoi il avait l'air de s'être fait tabasser ? C'était le cas ? Pourquoi me regarder aussi méchamment ? Est ce que je le connais ? Est ce que lui me connaît ?
Cette scène me suis chaque jour de cette semaine. Même si elle n'a duré que quelques secondes, je ressens encore ma peur, ma confusion et sa douleur comme des marques sur mon corps chauffées à blanc. Il souffrait. Peut-être qu'il est mort maintenant ? J'aurais du l'aider. Je suis un idiot. Non-assistance à personne en danger. Je peux aller en taule. Je m'en veux, j'aurais du l'aider, ravaler ma salive et prendre mon courage à deux mains. Dans cet état, j'aurais voulu qu'on m'aide, pourtant je ne l'ai pas fais. Peut-être que c'est pour ça qu'il m'a mal regardé, parce que je ne faisais rien pour lui porter secours. En même temps il l'avait bien cherché, quelle idée de boire à cette heure-ci et de marcher au bord de la route. D'ailleurs, il faisait quoi près de cette maison ? Il n'habite certainement pas là, elle a encore besoin de rénovations.
Trop de questions. Trop de stress. Pas assez de réponses.
C'est comme ça toute la semaine.
-Tomlinson, pourriez-vous cesser de perturber la classe avec votre bavarde intempestif ?
Intem quoi ? Ça veut dire quoi ça ?
Comme toujours, je ne comprends rien à ce que le prof de maths me dit, mais j'en déduis que je dois me la fermer. Encore une fois. Ce n'est pas de ma faute si les maths me donnent envie de me jeter par la fenêtre du bâtiment, malheureusement c'est trop haut pour que je puisse m'enfuir. Et puis je comprends rien à ce cours, c'est comme essayer d'apprendre une langue étrangère sans connaître le vocabulaire de base. Alors je m'ennuie. Et comme je m'ennuie, je parle avec Zayn. Je parle beaucoup.
-Au fait, tu savais qu'il y avait quelqu'un qui vivait dans la maison près de la route ?
Cette fois, je chuchote pour éviter de me faire virer de cours.
-Celle abandonnée ?
-Oui, je confirme.
-Mais non, il n'y a personne. C'est le but du mot « abandonnée ».
Je lève les yeux au ciel et ce débile sourit.
-Merci je suis pas con mais j'ai vu de la lumière lundi en passant devant. Les jours suivants y'en avait plus, mais ce matin c'était à nouveau éclairé.
-La maison ?
-Oui Sherlock.
-Ben je sais pas, répond Zayn en fronçant les sourcils. Je vais demander à ma mère. Peut-être que les proprios ont engagés quelqu'un pour la remettre en état. Ou t'as rêvé.
Peut-être que j'ai rêvé oui. Je vrais y retourner. Mais j'ai peur de tomber sur un autre type bourré qui veuille me faire la peau. Parce que je suis presque sûr qu'il m'aurait frappé si il avait pu lever ne serait-ce que le petit doigt.
Comme Zayn se concentre sur un exercice de maths, oui ça lui arrive, je joue avec mon stylo et j'observe la classe silencieuse. Tout le monde bosse, sauf ceux qui ne savent pas ce qu'ils foutent là. Un peu comme moi. Il y a ceux qui dorment, ceux qui regardent par la fenêtre, ceux qui discutent. En fait ils ne discutent pas, ils parlent tous entre eux en jetant des coups d'œil régulier vers quelqu'un. Ce quelqu'un semble être le centre de cette conversation. Curieux, je tourne la tête pour voir de qui il s'agit et je vois un type aux cheveux bouclés, assit au fond près de la fenêtre, qui a les yeux rivés sur sa feuille de cours en train d'écrire avec attention. Il n'a pas l'air de s'apercevoir que tout le fond de la classe parle de lui. Ou il s'en fout.
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Discover (fiction Larry)
ФанфикJe suis Louis. J'avais une vie parfait. Ce que j'imaginais être la perfection. Il est arrivé. Il est mystérieux. Il a tout changé.