Chapitre 2

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Ça fait maintenant deux semaines que le mystère est au lycée. Deux semaines que les rumeurs durent, qu'elles s'amplifient et se propagent comme un feu dévorant une traînée de poudre.

Ses blessures n'avaient échappées à personne et même si des gens se battent de temps en temps, ça a attiré l'attention sur lui. Voilà le problème. Il est au lycée un jour sur deux, et encore. Il sèche la plupart des cours que j'ai en commun avec lui et j'entends pas mal d'autres terminales commenter ses absences régulières. Du coup, les rumeurs d'un père violent sont relancées, mélangées à celles où il aurait une mère malade. Sauf que ce n'est pas cohérent avec ce que Williams a dit, à savoir que ses parents sont six pieds sous terre.

Mais Williams est plus stupide que les copines d'Eleanore, alors je ne lui accorde pas trop de crédit. Il a du entendre ça de la bouche d'Edward alors que ce dernier cherchait seulement à s'attirer la gloire de la création de rumeurs ou il tenait simplement à faire chier le nouveau. Lui aussi dans le genre emmerdes et blagues il est pas mal.

Ce type m'intrigue. Autant que la maison.

Chaque matin je passe en bus devant cette maison. Et presque chaque soir je rentre de l'entraînement en repassant par cette même route, devant cette même vieille demeure. Parfois les lumières sont allumées, parfois elles sont éteintes.

Je me demande toujours ce que le nouveau foutait là-bas. Plus j'y pense, plus je me dis qu'il y habite, mais d'un autre côté elle n'est pas vraiment en état, qui pourrait y vivre ? Et quel genre d'adolescent vit tout seul ?

Un adolescent qui n'a pas de parents et qui a été mis dehors par son oncle. C'est ce que je me répète toute la semaine. C'est morbide.

Zayn a demandé à sa mère, apparemment les proprios sont toujours les mêmes, à savoir un couple que personne n'a jamais vu et qui ont laissé cette maison dépérir. Elle ne connaît pas leur nom. Elle a juste dit qu'il y a une dizaine d'années, des gens y venaient pour les vacances, en été. C'est tout. Mais depuis, ils ont arrêté, l'abandonnant aux ravages du temps et de la moisissure.

Aujourd'hui il est là. Je le vois à midi à la cafétéria, il mange seul. Il est sur son téléphone, il joue peut-être, ou il lit. Il ne fait attention à personne, il s'est isolé, coupé du monde. Certains parlent de lui, il s'en fout. Quelqu'un lui a adressé la parole pour lui sortir une vanne, il lui a simplement retourné un regard noir. Ça ne va pas l'aider à s'intégrer.

Tout me pousse à m'éloigner de lui, à l'ignorer, à l'éviter, mais j'ai envie de lui demander ce qu'il faisait cette nuit là. Ça me hante tellement que j'y pense avant de dormir. Je me demande ce qu'il a fait ensuite, comment il s'en est sortit, si il a dormit après ou pas, si quelqu'un l'a soigné ou si il a du se débrouiller seul. Mais j'imagine que personne ne l'a attendu pour jouer les parfaites infirmières. Il est peut-être aller à l'hôpital. Non, je me reprends, c'est pas le genre.

J'ai envie de lui demander pourquoi il parle à personne, pourquoi il sèche les cours, si ses parents sont vraiment morts. J'aime pas les mystères. Il en est un.

Mais bon je peux pas trop bouger là, j'ai Eleanore sur les genoux qui m'embrasse dans le cou. On s'est disputé lundi. Je suis aller m'excuser mercredi. Jeudi soir elle me reparlait. Comme d'habitude. Quoiqu'elle dise, elle ne peut pas se passer de notre couple, ou de notre image de couple. En fait je ne sais pas quelle solution est la pire.

Sortir avec un footballer c'est la classe, même si il couche pas, alors j'imagine qu'elle s'en contente. En tout cas je sais qu'elle va retenter une approche très bientôt et que ça va encore aboutir à une nouvelle crise. Puis on va encore se réconcilier. C'est un cercle sans fin.

Discover (fiction Larry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant