"Nos Cailloux Magiques" est une série d'histoires, de poèmes etc. dont les personnages sont inventés à partir des pierres qu'on utilise dans notre pratique de la lithothérapie.
Cette série permet à chaque membre de la Joyeuse Troupe de pouvoir écrir...
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Nom : Umbra, la Pierre de Lave de l'Etna
Membre de la JT à qui elle appartient : Jins
MBTI : ISTP
Relations : Grande sœur de Fiammetta
Salutation au Soleil
Derrière les flancs de la montagne noire, se terrait une femme à la peau sombre et à a la chevelure de feu. De ses pupilles fendues elle observait le monde, cachée, à travers une fissure en trou de serrure. Sa langue, bifide, goutait le gaz cendré qui emplissait l'espace. Et ses crochets, mordant sa lèvre inférieure, désiraient davantage. Enfermée dans son armure, Umbra se rongeait au sang. Elle doutait, car elle avait été caillassée par une pluie de comètes qu'elle n'avait pas vu venir.
Elle jalousait sa petite sœur, Fiammetta, d'être aussi flamboyante. Elle enviait sa beauté, et ses formes, sa spontanéité et son charme. Parfois elle se trouvait seulement trop laide. D'autres jours elle se sentait trop plate. Elle explorait alors, solitaire, les grottes et les cavernes. Elle avait appris la forge toute seule, dans les tréfonds du globe. Frapper du marteau sur un fer rouge lui permettait d'extérioriser sa rancœur. Elle s'était coupée du monde.
Mais, au sein des doutes et du labeur, quelque chose brûlait encore. C'était une braise infime, discrète et presque tiède. Serpentant dans ses robustes mains, ses bras épais, ses larges épaules et dans sa cage thoracique, un sang chaud bouillonnait d'envie. Tel un bourgeon prêt à éclore, son cœur magmatique voulait quitter cet âtre volcanique.
*
Là-bas, au-delà des flammes et de la mer, il y avait le ciel et le soleil d'été. La chaleur y était différente, invisible, et pure. Passant son index dans la fente qui lui servait de fenêtre, Umbra frémit de tout son être. Elle sécha des larmes rouges d'un revers de poignet. Elle n'osait pas sortir. Serait-elle aimée, elle, l'être sombre et presque muet ? Elle frappa un mur qui s'écroula.
Puis, elle descendit à son enclume, dans les entrailles de la Terre. Elle ne savait pas comment ressentir tout ça. Elle avait commencé sa vie seule, et la terminerait sûrement seule aussi. Elle s'était battue pour vivre, chassant ses propres démons sans aide, sans amis, et sans famille. Fiammetta avait jaillit en un éclair et avait disparu sans même la voir. Umbra cogna le fer.
Elle ne sortirait pas de son trou. Les météores de joie l'avaient trop amochée. Elle préférait vivre au fond d'une montagne qu'au sommet d'un volcan. C'était moins dangereux. Elle pouvait parler à son reflet noirâtre sur la paroi éclairée. Lui ne riait pas. Lui ne la blessait pas. Il ne la regardait même pas, puisque dépourvu d'yeux. Il était son Yin le plus pur. Et il était d'ailleurs... bien plus plat qu'elle. Ça la réconfortait, de parler à son double. Il la rendait belle. Il la rendait plus « entière ».
