Chapitre 7

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Adam

J'attrape mon téléphone sur la table de nuit et constate qu'il est à peine six heures. Je tourne légèrement la tête vers ma droite où dort la conquête du jour, totalement nue. Sans faire le moindre bruit, j'enfile à la hâte mon jean gisant au sol, et ma chemise. Il faut que je me tire le plus vite possible d'ici, avant qu'elle ne m'invite à prendre le petit-déjeuner. Ouais, c'est un truc que je fais souvent. Me barrer au petit matin, afin d'être certain qu'aucune nana ne s'attache trop à moi.

Mon portable dans la main droite, mes chaussures dans l'autre, je m'empresse de me diriger vers la porte d'entrée. Une fois la main posée sur la poignée, je l'entends m'appeler au loin. Merde. Je ne perds pas une seconde de plus et m'engouffre dans le couloir. Je devrais peut-être arrêter de ramasser des greluches dans les bars. À presque trente balais, il serait temps de se poser sérieusement. Je m'amuse à cette pensée, évidemment que non. Adam Jones, se poser ? Sérieusement, ça n'arrivera jamais. Du moins, plus jamais.

Une fois à mon appartement, je regarde aussitôt ce qu'il y a dans mon réfrigérateur. Dieu merci, j'ai eu la bonne idée de prendre une femme de ménage, sans quoi je n'aurais jamais rien à manger. J'avale rapidement le contenu du bol ramen qu'elle m'a préparé, et file sous la douche avant de me rendre au bureau. Putain, je suis fracassé ! Mais je n'ai clairement pas le temps d'aller dormir. Eh ouais, mon vieux. C'est ça de passer ses nuits à baiser, au lieu de rentrer sagement chez toi !

Une heure plus tard, j'arrive à vive allure devant la barrière de sécurité du parking de nos bureaux. J'attrape mon badge, le fais biper afin que cette dernière s'ouvre de manière simultanée. Je repars à grande vitesse et me dirige vers ma place, où est déjà stationnée la voiture de ma mère. Mais qu'est-ce que... Un sifflement me fait tourner la tête en direction de l'ascenseur, et mes yeux se posent sur celle qui m'adresse un joli doigt d'honneur. P'tit papillon. Ouais, cette garce d'Adeline fait glisser son majeur sur sa bouche, comme si elle appliquait du rouge à lèvres. Putain, pourquoi ma mère lui a filer sa caisse ? Elle mériterait de venir ici à pied ! Je remarque sa tenue, bien plus élégante que ses fringues de gamine prépubère qu'elle portait jusqu'ici. Pas mal... Sa bouche est ourlée d'un très beau rouge carmin et me gratifie d'un large sourire hypocrite. Quelle sale gamine... Bien roulée, mais gamine quand même. Malgré la colère que son insolence me procure, je lui renvoie son sarcasme par un air faussement jovial. Elle veut la guerre ? Elle va l'avoir.

Alors que les portes de la cage d'acier se referment, je mets en place ma petite vengeance personnelle. Je ne prends même pas la peine de me garer ailleurs, et colle ma portière passagère le plus près possible de son parechoc arrière, afin de la bloquer, sans pour autant gêner l'accès aux autres employés. Ma beauté, si tu veux rentrer chez toi, il va falloir me supplier. J'ai hâte de voir cette bouche insolente en action, prête à m'implorer. Avant de sortir de ma voiture, j'ouvre la boîte à gants. Dedans se trouvent un stylo, et une pile de Post-its. Impeccable ! Après avoir griffonné quelques mots dessus, je quitte l'habitacle, et tends mon bras afin de pouvoir bloquer le morceau de papier sous l'essuie-glace de son parebrise arrière. N'ayant pas la patience d'attendre que l'ascenseur redescende, je prends les escaliers, le cardio n'est pas vraiment un problème pour moi. La salle de sport du rez-de-chaussée en est grandement responsable. Arrivé au dixième étage, finalement essoufflé, j'entends l'élévateur lors de son ascension, à travers le mur présent sur ma gauche. La cage d'escalier étant à part des bureaux, je pousse le battant qui m'en sépare, histoire de monter à bord pour rejoindre le dernier étage. Avec un peu de chance, Adeline est encore à l'intérieur. Si c'est le cas, je vais pouvoir la faire chier un peu. Je reprends encore mon souffle en l'attendant. Environ dix secondes plus tard, un tintement m'annonce que je vais enfin pouvoir me glisser entre les portes, quand elles s'ouvrent justement sur la femme que j'escomptais croiser de nouveau. En compagnie de cet abruti de Thomas. Lui, je ne l'aime pas. Il est le genre de type à toujours arriver en avance. Ce lèche-cul espère sûrement pouvoir obtenir des parts dans la société. Quel con ! Jamais James ne cèdera quoi que ce soit à un avocat aussi minable, mais je dois admettre que sa présence aujourd'hui m'arrange. Je vais pouvoir m'en amuser encore plus.

Fucking Perfect Enemy (SOUS CONTRAT D'EDITION CHEZ SPICY EDITION) ~ Où les histoires vivent. Découvrez maintenant