10

875 41 0
                                    

C'était devenu un rituel depuis 4 jours,  elle marchait un peu avec Bepo, faisant quelques petits étirements dans l'infirmerie,  elle se lavait à l'aide d'un bassin d'eau tiède, l'ours l'avait aidé un jour à se laver les cheveux avec ce fameux bassin, cela avait failli finir en catastrophe aqueuse quand l'ours avait renversé une partie de l'eau sur le sol sous les rires de la jeune femme.

Trafalgar venait ensuite à 13h tapante, jamais 1 minute trop tôt ou trop tard.
Même si son second lui répétait à chaque fois qu'il pouvait s'en occuper, le capitaine grognait quelque chose du genre "Je veux vérifier si il n'y a pas une déhiscence" ou bien "je veux m'assurer qu'elle parte au plus vite."
Toujours aussi charmant.

13h

La porte s'ouvre laissant passer le fameux capitaine.

"Bonjour." Lança la jeune femme en s'installant sur la table remontant son t-shirt.
Par chance Jean-Bart lui avait prit un sac qu'elle tenait toujours prêt au cas où elle devait quitter son bateau rapidement, son sac contenait quelques outils et vêtements ainsi que ses minuscules économies.

"Tu as mal ?"

Elle avait l'habitude maintenant du peu de politesse et de tact que montrait le pirate.

"Non."

Il s'installa sur sa chaise et déballa  le pansement de son abdomen.

"Dans 6 jours on pourra retirer les sutures."

"Je pourrais partir alors ?"

Il toucha légèrement les bords de la suture faisant grimacer la jeune femme.

"Il faudra que tu restes encore un peu pour être certain que tu n'ai pas une complication, si ta cicatrice se relâche alors que tu es seule sur une île, cela risque d'être dangereux pour toi."

"Je ne pensais pas que tu t'inquiètais pour moi."

Il releva son regard vers elle, froncant les sourcils, il semblait presque énervé.

"Je m'inquiète seulement pour mon travail de médecin. "

Elle posa sa main sur la joue de Law faisant passer son pouce sous son œil cerné.

Il était surpris par le geste soudain de la jeune et croisa son regard un court instant, comme si tout s'arrêtait, le sous-marin,  le monde voir même le temps.

"Tu as une sale gueule, tu devrais te reposer."
Fini-t-elle par dire avec un grand sourire.

Il se recula brusquement en lui tapant doucement la main.
Comment pouvait-il réagir comme ça pour un simple geste idiot venant de cette femme idiote.

"Tu es un bon capitaine, Bepo me raconte comment tu de donnes à fond pour eux au point de ne pas prendre soin de toi. Fais attention à ne pas craquer au moment où ils auront le plus besoin de toi."

"Qu'est-ce que ça peut te faire ?"

"Pas grand chose je suppose... mais tu m'as aidé donc je m'inquiète."

"Tournes toi que je fasse le reste."

Il termina les soins sans un mot, elle se disait qu'elle l'avait sûrement vexé et n'osait pas aggraver les choses, c'était déjà assez compliqué pour elle de se retrouver dans un endroit inconnu, pas besoin de se mettre le maître de maison à dos.

"Tu mangeras dans le réfectoire ce soir." Dit-il en jetant les crasses qu'il avait fait.

"Q-quoi ?"

"Mon équipage n'est pas à l'aise de te savoir ici, ils ne font que parler de ça et je vais devenir malade à force."

"Et alors ?"

"Tu vas venir et leurs parler. Montrer que tu n'es pas une "démonne " comme ils disent."

"Je ne me sens pas à l'aise de venir, je connais personne..."
Elle se tenait le bras en le frottant de son autre main mal à l'aise.
On aurait presque eu l'impression qu'un enfant timide avait prit sa place.

"Tu es chez moi, tu viens, point."

Sur ce il partit sans trop lui laisser le choix.

18h30.
Bepo était avec elle alors qu'elle venait d'enfiler un pull noir ainsi qu'un jeans de la même couleur.
Tout le monde était déjà au courant des cheveux de feu que la femme tentait de cacher, cela ne servait à rien d'enfiler son manteau à capuche.
Elle sortit son masque émeraude de son sac et le frotta un peu, le fixant.

"Tu vas le mettre ?" Demanda l'ours qui l'attendait devant la porte

"Hm." Elle semblait perdue dans ses pensées.

Elle finit par le placer sur son visage et venir près de son nouvel ami.

"Je dois avouer que je préfère quand tu ne le portes pas, je me sens mal à l'aise maintenant" il tentait un léger sourire en se grattant le crâne.

"Pardon... Allons-y,  j'ai pas envie que ton capitaine m'engueule."

Les deux se mirent alors en route, elle n'était jamais sortie de l'infirmerie sachant qu'elle avait tout ce dont elle avait besoin sur place.
Elle devait avouer commencer à devenir claustrophobe à force de rester dans ce 15m² depuis 4 jours.
Les couloirs étaient illuminé par des néons, on pouvait entendre le métal légèrement craquer sous la pression de l'eau.

"Le couloir là bas c'est nos chambres,  elles ne sont pas très grandes mais ça suffit et là-bas c'est nos douches, vu qu'on est que des garçons c'est pas dérangeant que ce soit commun. Seul Law a une petite douche privative."

Lyanne écoutait Bepo expliquer l'organisation du sous-marin,  curieuse de savoir comment un équipage de 10 hommes cohabitaient sous mer.

"Plus loin c'est la chambre et le bureau de captain, j'essaie parfois de dormir là-bas quand je fais un cauchemar mais il m'engueule souvent, il fini toujours par me laisser dormir dans son lit car il travaille toute la nuit à son bureau."

Elle craquait devant sa mine adorable puis sourit pensant au "vilain" Law laisser dormir son ami pour le rassurer.

"Voilà c'est ici le réfectoire."

On pouvait entendre un brouhaha derrière la grande porte, des rires et des cris de joies.
L'équipage avait réellement l'air joyeux mais le cœur de Lyanne accélérait, n'ayant pas l'habitude d'être entouré d'autant de monde.

Bepo entra laissant la porte ouverte pour qu'elle le suive.

Elle resta derrière lui, se cachant presque derrière ce mur de poiles.

Un silence de mort s'installa, tous les regards se tournèrent vers elle alors que Bepo la poussa doucement devant lui.

"Présentes toi" dit-il à voix basse.

"B-bonjour... je suis... eum... Lyanne Ken-kento."
Elle se pencha vers eux pour les saluer.

La salle resta silencieuse malgré sa présentation laissant un malaise apparent.

"Bouges ton putain de masque."

Lyanne se releva instantanément pour voir le propriétaire de la voix grave qu'elle connaissait bien.

Law semblait réellement en colère assit en bout de table les bras croisés sur son torse d'un air supérieur.

L'inventrice masquée - Trafalgar LawOù les histoires vivent. Découvrez maintenant