Le 24 Pluviôse 922 - 1

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J'ai de nouveau un peu de temps pour écrire, et je crois que j'ai dit tout ce dont je me souviens de quand j'étais enfant... alors je pense que je vais parler de comment je suis arrivé ici et de comment je vis maintenant.

Pour commencer, je suis arrivé avec Karil sur Zemlji. Karil, c'est celui qui m'a aidé lorsqu'on était ensemble dans le bateau. A l'époque, j'étais tellement terrifié que je ne savais même pas ce qu'on avait fait de moi, où j'allais. J'étais toujours roulé en boule, je pense que c'était pour me protéger du reste du monde. Je ne parlais pas, je ne bougeais pas. J'attendais juste qu'on me donne des ordres.

A ce moment-là, Karil a commencé à me parler dans le bateau. Mais même si on m'avait réappris à parler, je ne voulais plus parler. J'étais bien, en silence. Mais il continuait toujours de me parler, et pour me dire des choses gentilles, des choses que je n'avais pas entendues depuis longtemps à ce moment-là. Alors, un jour, je lui ai répondu en lui sifflant une chanson assez connue. Et il m'a répondu comme ça, et de fil en aiguille on a juste sifflé les parties de ces airs connus qui correspondaient à des mots, et on a créé un langage chanté comme ça. Je ne lui ai pas raconté ce qui m'était arrivé, mais c'est devenu un très bon ami.

On a beaucoup discuté, tous les deux. Il m'a appris qu'il était prêtre et qu'il flottait, comme les nuages quand ils étaient heureux. On a de plus parlé et il a essayé de me faire comprendre que j'étais quelqu'un avec des pensées et des émotions, mais à ce moment-là je n'arrivais pas à comprendre.

Et puis quand on est arrivé, on a été mis dans une fosse. Karil en est sorti avant moi, alors je n'avais plus personne à qui faire confiance et à qui parler dans la fosse, même si j'ai parlé avec une ou deux personnes, mais c'était pas pareil. Et puis il est revenu me voir de temps en temps. J'étais heureux qu'il le fasse et qu'il ait trouvé un bon maître... Mais de mon côté j'avais peur de retomber sur une personne comme mon ancien maître... Alors je me suis réfugié dans mon nuage parce que je pouvais de nouveau le faire, jusqu'au soir où les gardes m'ont emmené pour la vente.

Pour la vente, j'avais si peur de devenir l'esclave d'une personne comme M et puis il m'avait tellement fait de mal quand je faisais les choses de la mauvaise manière, que même si après des gens avaient tenté de nous réapprendre à, à être de nouveau nous, je pense, ça restait plus fort que moi, je faisais comme lui m'avais appris.

Bon, je dois aller aider Lumeria, puis je vais en profiter pour lui montrer mon carnet et à Hazem, aussi. Je pense qu'il sera content de pouvoir le lire.

Journal de CotonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant