Le 23 Pluviôse 922

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Je m'appelle Coton. Enfin, je m'appelais autrement, avant, mais je ne me souviens plus. On, enfin, Lumeria, m'a conseillé de commencer ce carnet comme je sais mieux écrire maintenant même si ce n'est pas parfait. Grâce à elle, j'ai appris à lire et à écrire et bien d'autres choses encore. Je lui dois beaucoup et je dois beaucoup aussi à Arminus, mon dernier maître.

Alors, je vais commencer par ce dont je me souviens de quand j'étais vraiment jeune. Je vivais dans une maison en bois et en pierre, au bord de la mer. La famille dans laquelle j'étais esclave n'avait pas d'autres enfants et je, je crois qu'ils m'ont traité comme si j'étais leur enfant. Parfois quand, quand je faisais des bêtises, ils étaient de mauvaise et me grondaient et parfois j'ai reçu des, des coups sur la joue ou, voilà, mais c'était rien comparé, à chez, on va l'appeler M mais c'est très dur encore de l'écrire, alors je vais continuer ce que j'étais en train de raconter.

Dans cette maison, j'aidais le monsieur à pêcher ou à vendre ses poissons et la madame, je l'aidais à fabriquer du tissu dans le grand atelier du port où elle travaillait. Quand je faisais les choses bien, ils me souriaient et me disaient que j'avais fait du bon travail. On se levait même avant le soleil, souvent, mais ça ne me dérangeait pas. J'allais me baigner pour prendre des forces, j'aimais beaucoup ça !

Quand il était fier de moi, le monsieur, dont le nom commençait par un B, mais je ne me souviens plus du reste, juste qu'il était grand, mais moins qu'Arminus, et qu'il avait une barbe et une moustache. Donc, quand il était fier de ce que je faisais, il me passait sa main dans les cheveux et me complimentait et j'étais très heureux à ces moments-là. Et puis on mangeait bien le soir, tous les trois ensemble, et j'aidais souvent la dame à faire le repas, parce que ça me faisait plaisir de l'aider.

Aussi, je dormais dans le grenier, sur un petit matelas que la dame m'avait fabriqué. J'avais mon coin à moi, avec mes petits trésors. J'avais installé le matelas près du tuyau de la cheminée. J'avais aussi une couverture, qui était rugueuse pour les humains, mais toute douce pour moi. Souvent, j'ai fabriqué ou réparé mes vêtements, avec la dame.

Je crois que, qu'ils s'aimaient, même si c'était différent d'entre moi et Hazem, ils ne se faisaient pas beaucoup de bisous, ou de câlins, mais ils faisaient très attention l'un à l'autre, même s'ils râlaient aussi beaucoup l'un contre l'autre et contre moi, aussi...

Tout a changé après, mais pour le moment je vais aller aider Lumeria au bar et la remercier pour son idée, j'ai vraiment l'impression que ça m'aide. Et puis, j'irai montrer mon carnet à Hazem, aussi.


Journal de CotonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant