Chapitre 19

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Plus les jours passaient et plus tu te renfermais sur toi-même. Tu n'avais plus goût à rien et avait perdu ton sourire. Tu passais tes journées sur le canapé de Yoni, regardant des tas et des tas de dramas en pleurant comme une madeleine, pendant que tu te goinfrais. Yoni soupçonnait une dépression et malgré que tu lui disais plusieurs fois par jour que tout allait bien, toi aussi tu commençais à douter sur ton état.

Plus rien n'était pareil depuis que tu étais arrivé ici et malgré tout les efforts de ta meilleure amie pour te refaire sourire, rien ne marchait. Elle travaillait toute la journée, ce qui te laissait beaucoup de temps pour te remplir la tête des pensées les plus noires. Il y avait des moments où tu avais envie de te ressaisir et de reprendre une vie normale, mais à chaque fois quelque chose te faisait penser à eux.

Eux... Ton cœur se serrait toujours même si tu t'interdisais de prononcer un seul de leurs prénoms. Tu avais envie de rire. Pourquoi t'attendais-tu à ce qu'ils viennent te chercher, alors qu'ils ne savaient même pas où Yoni habitait? Tu leur avais dit de ne pas te contacter et ils auraient eu du mal à le faire, étant donné qu'ils avaient ton téléphone. Pourtant depuis deux semaines, tu espérais à tout moment que l'on toque à la porte et qu'ils soient là pour toi. Deux semaines déjà...le temps passait vite et lentement à la fois.

Tu sursautes en entendant Yoni entrer dans la maison, la voyant s'approcher de toi. Elle pose ses mains sur ses hanches et te fixe sévèrement.

" Quoi? ", tu lèves un sourcil après avoir rempli ta bouche de céréales.

" Tu me demandes vraiment ' quoi '? Sérieusement, T/P? Tu comptes rester toute ta vie sur ce canapé et vider mes armoires? Il faut que tu te ressaisisse et que tu te bouges, je sais pas moi, sors faire un tour ou va prendre l'air dans le jardin. ", tu baisses les yeux sur ton bol et sens de nouveau les larmes arriver.

" Désolé... ", elle s'assoit en face de toi sur la table basse et pose une main sur ton genoux.

" Arrête de tout le temps t'excuser, je ne t'en veux pas. Je n'aime juste pas te voir dans cet état juste pour eux. Tu devrais relever la tête et leur faire voir que tu peux très bien te débrouiller sans eux, non? Je sais que tu en es capable, T/P, et je serais là pour t'aider, je te le promets. Alors maintenant, va t'habiller, on va faire un tour en ville, et ça ne se discute pas...Baby Girl. ", tu lui frappe gentiment la main et elle se lève en criant presque dans toute la maison, fière de t'avoir fait presque sourire.

*

" Je peux te poser une question? ", tu la regardes jeter quelques bouts de pains aux pigeons.

" Bien sûr. ", elle se tourne vers toi et sourit doucement.

" Pourquoi tu ne m'as jamais rien dit? Trois ans, c'est pas rien. ", tu baisses les yeux et joue avec tes doigts.

" Je ne me voyais pas te dire que je vivais avec trois garçons... J'avais peur que tu réagisses mal mais ça aurait été normal, hein! Moi aussi à ta place, j'aurais été choqué. ", elle sourit encore plus et se met à rire légèrement.

" Si j'aurais su un jour que tu te soumettrais pas à un mais à trois garçons! J'aurais bien voulu t'y voir, tiens... ", tu lèves les yeux au ciel et sens malgré tout ton coeur se serrer.

" Arrête ça, si quelqu'un nous enten- J'y crois pas... ", tu regardes la dernière personne que tu aurais voulu voir dans ce monde.

" Qui est-ce que tu regardes comme ça? Oh non, ne me dit pas que l'un d'eux est là, parce que je n'hésiterais pas à leur faire regretter de t'avoir fait mal! ", tu secoues la tête en la voyant scruter le parc.

" Non, non, ce n'est pas eux. Juste cette femme dont je t'avais parlé... ", tu lui montre du doigt la dite personne.

Elle était assise sur un des bancs de l'autre côté du parc, accompagnée d'un homme très bien vêtu. Tu avais un goût amer dans la bouche. Tu ne supportais pas de la voir heureuse alors que toi, tu étais au fond du trou. Elle ne cessait de sourire et de rigoler à tout ce que disait cet homme, le touchant le plus possible. Était-ce sa façon à elle de se les mettre dans la poche? Tu l'as trouvée écoeurante.

" Alors c'est elle? Regarde la, en train de se pavaner avec ce mec. À croire qu'elle voulait juste t'éloigner des garçons par satisfaction, quelle garce... ", Yoni se lève et tu attrapes son bras.

" Yoni, qu'est-ce que tu fais? ", elle te sourit et regarde vers Hayun.

" Toi, tu n'es peut-être pas méchante parce que ce n'est pas dans tes gênes, mais moi si! Elle va être déçue de repartir toute seule, crois-moi. ", tu la lâches et la laisse partir, sachant que ça ne servirait à rien de la retenir.

Tu la vois se diriger vers eux d'un pas déterminé et ne peux t'empêcher de sourire légèrement. Malgré que tout ça ne la regardait pas, elle prenait ta défense...elle. Tu soupirs et te mord la lèvre. Ne cesserais-tu jamais de penser à eux? Ils te manquaient, ça tu en étais sûr et tu ne voulais pas craquer en allant les voir, mais n'arriverais-tu pas à les oublier rien qu'une journée? Tu sors de tes pensées quand tu vois Yoni faire de grands gestes vers Hayun, cette dernière se levant pour lui faire face. L'homme essaye d'intervenir et tu te demande bien ce que ta meilleure amie à bien pu lui dire pour qu'il fuit comme ça.

Tu retiens ta respiration en voyant Hayun pousser Yoni, sachant qu'elle n'aurait jamais dû faire ça. Yoni se met à lui sourire et tes yeux s'écarquillent quand elle l'a gifle de toutes ses forces. Elle n'avait pas été jusque là, quand même? Si...? Malgré son geste que tu trouves un peu excessif, tu ne peux t'empêcher de jubiler. Elle l'avait humilié à son tour et tu étais extrêmement heureuse qu'elle l'ai fait. Hayun part en courant du parc avec une main sur sa joue et tu vois Yoni revenir avec un énorme sourire sur le visage.

" Tu n'étais pas obligé d'aller jusqu'à la gifler, tu sais... ", elle hausse des épaules et te fait signe de te lever, voulant rentrer.

" Elle l'a mérité et tu le sais autant que moi. En fait, elle est encore pire que ce que j'imaginais, une vraie pétasse en durci...J'espère au moins que je t'ai un peu remonté le moral! ", tu lui souris sincèrement et la vois en faire de même, soulagé de te voir reprendre un peu vie.

" Mais...qu'est-ce que tu lui dis à cet homme pour qu'il s'en va comme ça? ", elle éclate de rire.

" Pas grand chose. Je lui ai juste fait croire qu'elle était avec mon père et que ce n'était pas la première fois qu'elle ruinait des mariages. C'était peut-être un peu fou, mais ça a marché! Je pense qu'il ne voulait pas de problème et a préféré fuir, avant que ça ne dégénère vraiment. Quand je pense à la réputation qu'elle va avoir s'il en parle! ", tu secoues la tête, pas du tout étonné qu'elle est pu faire ça, et sourit en continuant de marcher.

Heureusement qu'elle était là...  

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