Les flocons continuaient de flotter dans l'air avant de se déposer sur n'importe quelle surface disponible. Cela contrastait bien avec la vapeur s'évaporant de mes ramyeons tout juste servis. L'odeur d'épice ainsi que d'herbes s'en dégageaient me donnant faim malgré les kilos de nourritures engloutis chez ma mère.
Mes yeux divaguèrent de mon repas jusqu'au rosé positionnait à ma droite, sur un tabouret de bar qui dégustait le même repas que moi, ayant simplement rajouté plus de piment. Ses orbes presque noirs semblaient être hypnotisé par le plat s'offrant à lui.
« - Pourquoi tu m'as amené ici ? Je demanda tout en enfournant la premiere bouchée de nourriture dans ma bouche.
- Pourquoi pas. »
Ses épaules se haussèrent alors que le silence s'installa de nouveau, uniquement interrompu par les nombreux bruits de bouche de l'étranger.
« - Pourquoi tu m'as suivi ? »
Je remonta jusqu'à son visage qui m'observait, les joues pleines de bouillon. Ce qui donnait un air assez mignon à son visage d'homme prêt à vous tabasser au moindre regard de travers.
Moi-même je ne savais pas pourquoi je l'avais suivi jusqu'à ce stand de ramyeon tenu par une vieille dame aux cheveux gris remontés en chignons. Je préférais sûrement ça que de laisser un inconnu me ramener chez moi, ou chez lui, ou peut-être même pire si il était totalement détraqué. Il avait beau avoir un joli visage, cela ne fait pas de lui un homme obligatoirement bon. Autant se méfiez.
« - J'avais faim. »
Je n'avais pas de raison, alors autant jouer la carte de la simplicité. Ses épaules se ramenèrent une nouvelle fois vers le haut avant de finir d'une traite son bouillon et de lâcher un soupir d'aise.
Je suivis le mouvement en essayant tant bien que mal de finir mon repas, qui semblait se remplir à chaque nouvelles gorgées. Je soupira en engloutissant la fin du liquide avant de laisser échapper l'air retenue dans mes poumons.
« - D'où tu me connais ? »
J'essayais d'être le plus direct possible, je voulais savoir qui il était et ce qu'il me
voulait surtout. Peu d'inconnus surgissent dans la rue, devant vous en connaissant votre prénom et votre adresse.
« - Je te connais ? »
Son sourire narquois me donnait plus une envie de le gifler dans la seconde, que quoi que ce soit d'autre. Il se mit sur le côté du tabouret afin de se retrouver face à moi. Je fis de même, tout en restant en trois quart tout de même. Peut-être allait-il me poignarder avec ses couverts ?
« D'accord, pourquoi crois-tu que je te connais ? »
Il se foutais de ma gueule hein ? Il pensait que j'étais né de la dernière pluie ? Ou que j'ai été bercé trop près du mur ?
« Tu connais mon nom et mon adresse ? Je lâcha en soupirant. Tu connais ça souvent des inconnus que tu rencontres dans la rue ? »
Mingi se mit à rire doucement avant de déposer quelques billets sur le bar en bois du minuscule restaurant et de commencer à s'en aller.
Je déposa également quelques billets pour payer la dame et je le suivi s'en me poser réellement de question. Après tout, c'est lui qui avait commencé à me suivre en soit? Je pouvais bien le faire aussi pour quelques informations qui me concernent, qui plus est.
« Réponds-moi ! Je cria ne le faisant même pas broncher. Mingi. J'agrippa son épaule provoquant son arrêt dans sa course. »
L'air semblait me frapper tellement fort le visage que j'en ressentait les picotements de brûlure.
« - Tu connais mon nom aussi, non? Je regardais son visage qui ne laissait plus rien paraître, pas un rire, ni son petit sourire moqueur de tout à l'heure, juste un homme neutre et sérieux.
- Tu me l'as dit... Dis-je avec la confiance restante au fond de moi.
- Toi aussi tu me l'as dit, tu as peut-être tout simplement oublié que l'on se connaissait. »
Ses dernières paroles semblaient n'être que des murmures, mais assez fortes pour qu'elles parviennent à mes oreilles.
« - Je ne te connais pas ? C'est pas compliqué à comprendre tout de même. Les nerfs ainsi que le froid commençaient à pousser en moi, ne laissant qu'une petite fleur de colère fleurir. Je me souviens quand même de mes fréquentations meme ici. »
Son nez se retroussa légèrement, je ne savais pas si c'était à cause du froid ou bien à cause de la colère qui pouvait naître également en lui.
« - Comment s'appelait tes meilleurs amis du collège ? »
Son air de monsieur je sais tout revint sur son visage, tandis que je restais bouche bée devant sa question totalement tordue. Quelle genre de question c'est ça ?
« - Mes amis du collège ? Je regarda en l'air pour m'aider à réfléchir. »
Mes amis du collège... Si je sais, t'avais ce garçon là.. ou peut-être une fille ?
« - C'est une question piège, personne ne se souvient d'aussi loin. Je rétorqua en le regardant dans les yeux.
- Quel métier faisait ta mere avant de rejoindre ton père dans le lavomatique ?
- Mais comment tu connais ma... »
Je m'arrêta net lorsque je me rendais compte que je ne savais même pas que ma mère est pu faire quoi que ce soit d'autre qu'être gérante du lavomatique avec mon paternel. Sa question devait être un piège aussi, elle n'a fait que ca durant toute sa vie j'en suis certain.
« - Pourquoi tu as quitté brusquement ton collège en première année ? »
Sa voix se fait de plus en plus forte, au fur et à mesure qu'il se rapprochait de moi. Un seul pas nous séparait désormais, alors que ses orbes brunes étaient plongés dans les miennes et qu'il semble être en train d'attendre une réponse bien précise.
Mais ai-je vraiment quitter le collège ? J'étais restée au sein du même collège toute ma vie, le même petit établissement en bas de mon village. Celui qui avait des.. Des briques rouges ? Ou bleues ? Je ne sais plus trop.
« - T'en as pas marre de toutes tes questions ? Je recula de quelques pas le poussant par la même occasion. Je ne te dois rien et encore moins des réponses à tes stupides questions. »
Je me retourna et pris le chemin du retour jusqu'à chez moi. Je préférais encore rester chez mes parents que de me retrouver en face de lui ne serait-ce que quelques secondes.
J'avançais le plus vite que je pouvais alors que mon cerveau s'était embrumée d'incompréhension. Tout semblait flou. Il avait l'air de plus me connaître que je ne me connais moi-même.
Mes nerfs était à leurs éclosions finales, mais je savais très bien que ce n'était pas à cause de lui. Mais à cause de moi.
Je ne supportais pas de ne pas pouvoir répondre à toute ses questions.
Comme si il avait lancé plusieurs balles rebondissantes dans mon cerveau, et que maintenant elles se frappaient les unes contre les autres.
Il a fait rebondir tellement de question, que je ne sais même pas si j'y aurais pensé un jour.
