« - Je suis contente que tu es décidé de rester la nuit Yu'. Le sourire de ma mère embaumait la pièce d'une aura bienveillante tandis qu'elle me tendit les draps pour la nuit.
- J'avais envie de rester un peu plus avec toi. Je mentis tout en lui offrant un rictus. »
Son petit rire entoura mon cœur me faisant légèrement culpabiliser que mon compliment ne soit pas complètement vrai. J'étais heureux d'être avec ma mère, mais bien plus heureux d'être tout simplement loin de l'étranger.
Ses questions continuaient d'embrumer mon esprit, mais en adéquation avec toutes les histoires et ragots que me racontait ma mère cela avait le même effet qu'un aspirateur éloignant le brouillard petit à petit.
« - Ton père partira tôt demain alors désolée si il te réveille. Ma mere s'approcha de l'interrupteur afin de me laisser me reposer tandis que je m'assois lentement sur le matelas.
- Dis maman ? Ses yeux se redressent vers moi avant d'éteindre les lumières. Tu as toujours travaillé au lavomatique? »
C'était plus fort que moi. Je voulais savoir si cet inconnu disait vrai ou si juste son bluff marchait tout simplement sur moi. Peut-être qu'il voulait simplement me perdre pour mieux profiter de moi plus tard.
Je plaquais mon regard vers ma mère restant silencieuse contre l'embrasement de la porte. Ses iris semblaient chercher une réponse dans la poussière du sol ou peut-être juste qu'elle se demande d'où pouvait bien provenir une telle question.
« Yunho ? La voix de mon paternel emplit l'habitacle tandis que ma mère s'en alla laissant place à la silhouette de son mari. Demain. Je savais déjà qu'il allait me demander un service, que j'allais forcément accepter pour faire plaisir à sa femme. Va chercher un colis chez mon ancien ami. »
Je n'eut même pas le temps de répliquer quoi que ce soit que ma porte fut claquer. Une grande respiration était nécessaire pour ne pas que je m'emporte contre lui, je préférerais juste me glisser sous les couvertures pour regarder le plafond.
Je n'avais même pas eu de réponse finalement. Je n'avais reçu aucune aide pour retirer cet épais brouillard d'incompréhension qui embaumait mon esprit. Tout était flou, j'avais beau chercher encore et encore rien ne semblait m'aider a me rappeler de quoi que ce soit.
J'avais l'impression de n'être qu'un petit garçon dont la vie n'avait pas pris soin de lui offrir une enfance. On m'avait juste foutu dans un corps d'adulte sans même m'offrir la joie d'être un bambin.
J'avais beau tourné encore et encore dans mes draps. Rien n'y faisait, le sommeil s'était barré en courant me laissant encore plus seul dans cette chambre, qui était anciennement la mienne. Tout les posters et cadre avaient été retirés, tout comme une partie du papier peint d'ailleurs. Mes meubles avaient pris une claque, en tout cas pour ceux qui n'avaient pas été démontés. A en juger par mes yeux qui grattaient et le nez qui ne cessait de couleur, la poussière n'avait pas non plus était faite depuis longtemps. Je n'avais pas vécu ici, je n'étais que de passage. Même si mes parents m'aimaient ou en tout cas essayaient de me le montrer, cette chambre semblait montrer que je ne faisait plus partie de cette maison, je ne faisais plus partir d'eux. Ils avaient un fils, mais l'avait-il toujours maintenant ?
Je savais même pourquoi je pensais a ce moment-là. Ma mère m'avait toujours aimé et m'aimait encore actuellement. Alors pourquoi de simples questions pouvaient me faire douter de l'amour que me portaient mes parents ?
N'arrivant toujours pas à trouver le sommeil, je sorti du lit décidant de vagabonder dans la maison. J'arpentais les couloirs tout en regardant les photos de famille. Mes parents entouraient par leurs belles-familles respectives, ma mère enlaçait par mon paternel dans sa robe de mariée, mes grands parents attablés autour d'un bon repas. Ça me rendrait presque nostalgique, si je pouvais réellement me souvenir de mes grands-parents. Plus j'avançais, plus les photos se faisaient récentes. Ma mère enceinte, mon père près d'un berceau et enfin moi dans ce même berceau, tenant le doigt d'une personne que je devinais être mon père. Je ne pouvais pas savoir si c'était lui, étant donné que le corps de la personne était coupé de la photo, juste sa main restait. Enfin, on retrouve l'éternel photo de nous trois, qui ressortait souvent lorsque ma mère voulait parler de l'ancien temps. Je devais avoir 5 ans sur la photographie, mes deux parents s'enlaçaient et je faisais de même entre eux. Nous avions l'air si heureux, ma mère possédait toujours le même sourire mais je ne me rappelait pas avoir vu mon père aussi joyeux depuis.
Je continuais mon avancée jusque dans la cuisine où je me servis un verre d'eau. Je m'asseyais contre le plan de travail, profitant du calme de la maison berçait par le clair de lune. Tout semblait apaisé. Je n'entendais rien, supposant que mes parents devaient dormir à point fermé. Je me tourna vers la fenêtre appréciant les flocons qui virevoltaient ou encore les petits oiseaux qui semblaient s'amuser en tournoyant autour des arbres. Quelques voitures passaient mais celles-cl ne troublaient pas le calme environnant.
Je finissais par déposer mon verre dans le lavabo avant d'avancer dans le salon, cherchant la télécommande. Je ne voulais pas allumer la lumière, je risquais de les réveiller sans le vouloir. A l'aveuglette, je me mis à tâtonner pour trouver de quoi allumer la télé. Je fis tomber quelque chose de lourd, créant un bruit sourd dans la pièce. J'arrêta tout moment par peur d'avoir fait émerger mon père de son sommeil.
Après quelques secondes, rien ne se passa. Je ramassa alors rapidement ce qui était tombé, mais lorsque ma main effleura l'objet je sentis une très légère coupure. J'essayais de faire de mon mieux pour ne pas me blesser tout en retirant les bout de verre du cadre répandus sur le sol.
Une fois tout les débris ramassés, je l'ai mirent à la poubelle, en essayant de ne pas créer de vacarme supplémentaire. Je ramassa également la photo étalée sur le sol, puis je la pris dans la cuisine pour la regarder elle aussi. C'était encore une photo de famille, avec quasiment le même schéma que les autres. Mes parents semblant amourachés l'un de l'autre tandis que je suis sur les épaules de mon père. J'esquissai un léger sourire tout en observant l'image mais quelque chose semblait clocher.
La maison derrière nous n'était pas celle-ci, je ne connaissais pas cette habitation. Ma mère semblait être beaucoup mieux habillée que sur les autres photographies et mon père également. Je portais ce genre d'uniforme que portait les grandes écoles de Séoul, mais j'étais presque sur de ne pas en avoir d'aussi bonne qualité. C'était comme si cette photo avait été prise dans un moment beaucoup plus glorieux que celui dans lequel nous vivions.
Un détail me troubla beaucoup plus que tout le luxe présent sur nous à ce moment-là. Outre le fait de savoir d'où venait cette soudaine aisance, je voulais savoir qui était la personne tenant la main de ma mère. Qui était l'enfant qui avait l'air coupé de cette photo ?
Je pensais que restait avec ma famille allait dissiper ce brouillard, mais plus j'avançais et plus il semblait s'épaissir.
