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mon corps ne me porte plus.

je suis un effondrement.
je suis l'éboulement de pierres la nuit derrière la maison tout qui craque tout qui saute et moi en boule recroquevillé-e sur le parquet froid sur le parquet vide le parquet en bois de ma chambre d'enfant je chiale comme un gosse parce que les fenêtres explosent et je ne peux plus me réfugier sous mon lit trop haut ou dans les draps trop grands, mon corps de pantin - corps de branquignole - a tout anéanti je ne reverrai plus ma chambre d'enfant.

je n'ai plus le droit de mourir dans ma tête j'ai déjà tué l'enfant que j'étais même si je ne sais pas s'il a un jour déjà existé, quelque part entre l'alcool le sang et les cris je ne sais pas s'il y a survécu.

je n'ai plus le droit de mourir alors c'est mon corps qui troue le parquet
(froid)
mon corps dégringole, mon corps se cristallise il n'existe plus que pressé dans du pétrole quelque part sur la platine il ondule dans les enceintes et dans les conduites d'air.

mon corps ne me porte plus.
il ne sait plus le faire.

aujourd'hui comme tous les jours je vais mourir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant