l'Après

un visiteurs inattendu

La nuit est courte.
Je me lève avec l'impression d'être encore plus fatiguée qu'avant.
Quand je descends, Mikaël est déjà debout, un café et son téléphone à la main.
Ha donc Monsieur ne sait pas cuisiner mais se faire un café dans MA cuisine, ça il sais.
J'entre dans la cuisine, d'une humeur massacrante.
Lune ne lève même pas le nez de son écran.
Rah !
Ce qu'il peut m'énerver quand il s'y met !
J'ai envie de lui balancer un verre d'eau glacée au visage pour qu'il éteigne se foutu portable.
À la place, je me contente de tirer brusquement la chaise sur laquelle il s'appuyait.
Je l'observe s'écrouler au sol et renverser tout son café en ricanant.
Quand il me jette un regard noir, je détourne la tête, comme si de rien n'était.
Bien fait !
Je demande un chocolat chaud quand un poids lourd me projette au sol.
Je me retrouve écrasée par Mikaël.
Putain mais il pèse une tonne !
Il est si fin pourtant !
J'essaie tant bien que mal de me relever, sans succès.
Le chocolat, lui, apparaît tranquillement sur la table.
Le rire de Lune résonne juste à côté de mon oreille.
Putain Lune, s'il te plaît.
Par pitié ne parle pas.
Son souffle vient effleuré mon oreille.

- Vengeance...

Et voilà !
Les souvenirs affluent.
Il se mets à me chatouiller sans remarquer que les larmes qui dévalent mes joues ne sont pas dû à ce qu'il me fait subir.
Je me recroqueville sous lui du mieux que je peux.
Lorsqu'il s'éloigne enfin de moi, je cache ma tête entre mes genoux, toujours en larmes.
Quand il prend conscience de mon état, il prend une expression horrifié.

- Oh putain Ange ! C'est de ma faute ?
Pardon mon ange ! Je n'ai pas fait exprès ! Pardonne-moi...

Il passe ses bras autour de mon corps.
Je me crispe inconsciemment à son contact.

- Oh Ange, pardonne-moi...

Tout d'un coup, il attrape mon menton pour que je le regarde.
Il plonge son regard bleu dans le mien.
Les larmes continue de dévaler mes joues.

- Ange, reprends toi.  Tu es forte ! Prouve le moi.

Non...
Je ne suis pas forte...
Je ne suis bonne à rien.
Leurs paroles tourbillonnent dans ma tête.

- Salope !

- Tu ne fera jamais rien de ta vie !

- Espèce de lâche.

- Tu me deçois beaucoup.

La voix de Lune me ramène à la réalité.

- Si Ange, tu es forte.

J'ai dû parler à voix haute...
Je ne sais pas si mes pleurs redoublent mais Lune resserre son étreinte.
Il place ma tête contre son torse.
Une goutte me tombe sur le front.
Je relève la tête.
Pincez moi, je rêve !
Non, ce n'est pas possible !
Mikaël pleure !
Mikaël pleure en me serrant contre lui !
Une deuxième goutte me confirme que c'est bien vrai.

Pdv : Mikaël

J'ai envie de mourir.
J'ai envie de mourir pour ce que je lui ai fait subir.
Je ne mérite pas de pouvoir la tenir dans mes bras.
Mon cœur se déchire quand je la voie pleurer.
Non, il ne peut pas me faire mal...
Il faudrait que j'en ai un pour ça.
Les monstres n'ont pas de coeur.
Et j'en suis un.
Sans prévenir, une larme coule sur ma joue.
Elle atterri sur le front d'Ange qui se retourne pour me regarder avec étonnement.
Une deuxième vient la rejoindre.
Puis une troisième.
Ça y est, je pleure.
Ça fesait longtemps que quelqu'un ne m'avait plus fait pleurer.
Les pleurs d'Ange, eux, se calme.
Moi, un torrent incontrôlable dévale mes joues.
J'en ai mare de la faire souffrir.
Mare de cet Après de fou.
Mare d'être celui que je suis.

Pdv : Chris

Mes pleurs se tarissent alors que seux de Lune redoublent.
C'est a n'y rien comprendre.
Pourquoi Lune pleure-t-il ?
C'est...
C'est de ma faute ?
Rah !
Maintenant je m'en veux de le faire pleurer !
Je me redresse alors que Lune se recroqueville.
Je passe mes bras autour de lui et l'attire à moi.
Je plasse sa tête dans le creux de mon cou.
Je sens ses larmes couler sur ma peau.

Pdv : Mikaël

Elle m'attire doucement à elle.
Sa main se pose sur ma tête pour venir me positionner dans son cou.
Elle me caresse lentement les cheveux
Mon dieu !
Elle sent si bon !
Un mélange de fruits fraits si sucrés
Je ne mérite pas ça...
Je ne suis rien comparé à elle.
Je laisse mes larmes exprimer ma peine.

- Lune, calme toi. Si c'est de ma faute, pardonne moi. Je vais faire des efforts pour métriser mes crises.

Sa voix est douce et calme.

- Lune, s'il te plaît, arrête de pleurer. Je n'aime pas te voir pleurer.

Mes pleurs se calment enfin .
Cette fille a un pouvoir anesthésiant sur moi.
Je reste un long moment le nez dans son cou.
Quand je me redresse, je remarque que nous avons tous les deux les yeux rouges d'avoir pleuré.

Pdv : Chris

Lune se redresse enfin.
Moi je suis crevée.
Je lâche un énorme bâillement qui le fait éclater de rire.
Je suis tellement heureuse de retrouver le Mikaël que je connais que j'éclate de rire à mon tour.
Nous avons l'air de deux idiots assis sur le sol de ma cuisine.

- Houla, vous allez bien tout les deux ?

Je lève la tête et croise le regard vert de Thania.
Mais qu'est-ce qu'elle fou là elle ?!

- Comment t'es entrée ?

- La porte était pas verrouillée. Je voulais te faire une petite surprise mais apparemment, tu es en charmante compagnie. Je vous laisse.

- Non, ne part pas ! Je suis super heureuse de te voir.

Elle appuie les mains sur ses hanches et me regarde droit dans les yeux.

- Bon. Vous feriez mieux de filer à la douche les tourtereaux. . Je vous attends au salon.

Alors là !
Je suis tellement choquée que je n'arrive plus à bouger.
Les quoi ?!
J'ai beau adorer Thania, parfois je la déteste.
Enfin... comme on peu adorer une personne à qui on n'a parlé que trois fois.
Mikaël doit me tirer jusqu'à la salle de bain.
Le chauffe-eau et super lent alors je fais déjà couler l'eau.
Je passe une main sous le jet.
Brrr...
Elle est glacial.
Je me retourne vers Lune qui m'observe depuis un petit moment déjà.

- Il va falloir attendre un peu que l'eau se réchauffe. Je...

- Pourquoi faire ?

Il me pousse sous le jet d'eau froide.
Et me voilà trempée encore entièrement habillée.
Je l'entends ricaner devant moi.
Sans attendre, je l'attrape par le col et le tire sous la douche.
Il grimace quand l'eau froide le touche puis plonge son regard dans le mien.
Il est plus beau que jamais, les cheveux dégoulinant plaqués sur le front.
Je dégage une de ses mèches qui lui arrive dans les yeux puis prends vraiment le temps de l'observer.
Ses yeux bleus comme le ciel, reflète un grand savoir.
Les quelques tâches de rousseur sur son nez lui donne un air enfantin.
Son t-shirt qui est collé par l'eau laisse apercevoir des muscles bien dessinés.
Je remarque que mon propre t-shirt trempé dévoile mes formes.
Quand je reviens au visage de Mikaël, celui-ci m'observe intensément.
Je sens mes joues me brûler.
Merde.
Nous sommes collé l'un contre l'autre dans l'étroite cabine.
L'eau commence à se réchauffer.

- Mikaël, tu veux bien sortir ? J'aimerais prendre ma douche.

Sans un mot, il part.
Enfin seul, je remarque que se rapprochement ne m'a pas tant dérangé.
Je deviens folle.