2 mois plus tard :
Je pénètre les portes de l’université, en observant ce qui m'entoure et en regardant toutes les personnes parler et rigoler entre elles. Je fixe chaque détail du bâtiment dans lequel je viens d’entrer, je m'imagine étudier durant les trois prochaines années ici, entrer dans les salles de cette université chaque jour, chaque semaine... Je me sens à la fois heureuse et effrayée, énergique et paralysée. Je fixe un moment le vide, avant de revenir à la réalité par un rire près de moi qui me surprend. Puis, je me rends compte que beaucoup des personnes présentes dans le bâtiment ont l’air de se connaître, et certains groupes semblent exister depuis le lycée. Moi, je suis nouvelle. Je ne connais personne puisque je viens d’emménager dans cette ville seule et j'habitais loin d’ici, dans un autre pays. Une seule personne en dehors de moi est seule, assise sur un banc avec ses écouteurs, et fixant son téléphone avec les larmes aux yeux. J'aimerais m’approcher d’elle, lui demander si tout va bien, mais je reste paralysée, et avant que je ne puisse y aller, elle se lève et se dirige vers l’amphithéâtre où elle doit se rendre. Je commence à regretter, mais me résonne en me disant que je pourrais la recroiser à nouveau. Je décide de me diriger à mon tour vers l’amphithéâtre et d’aller m'y installer, en me plaçant au milieu, afin d’être à l’aise.
Je regarde un groupe d’amies déjà assises, et remarque que ces dernières se moquent de la jeune fille que j'ai rencontré sur le banc tout à l’heure. Je ne parle pas correctement le Français, mais je parviens à le comprendre et j'entends la conversation des jeunes filles, traitant Manon, la fille seule, de dégénérée et de contre-nature. « Manon, quel joli prénom. » me dis-je alors, avant de me demander en quoi cette personne pourrait être contre-nature.
La journée passe à une vitesse folle, je rentre à mon appartement dans la résidence étudiante, dépose mon sac sur ma chaise et m'allonge dans mon lit. Je prends mon téléphone et compose le numéro de téléphone de ma mère. Après seulement trois secondes d’attente, cette dernière décroche et ne peut se contenir de s’exprimer :
- Ma puce, comment s’est passée ta rentrée, est-ce que l’université est accueillante ? Et des amies, est-ce que tu t’es fait des amies ?
- Bonjour maman, moi aussi je vais bien merci. Dis-je en ricanant.
- Oh ma chérie, je suis désolée, je n’ai pas arrêté de me faire du souci pendant toute la journée et j’ai toujours gardé mon téléphone à côté de moi en attendant ton appel. Alors, comment s’est passé ta journée ma chérie ?
- Elle s’est bien passée. L’université est superbe, les personnes enseignantes ont l’air accueillantes et je me suis facilement repérée pour rentrer.
- C’est super que tu aies pu passer une agréable journée.
- En revanche, je ne me suis pas encore fait d’amies. Tu sais, je suis nouvelle ici et je ne connais personne. Pourtant, tout le monde a l’air de se connaître et d’avoir déjà parcouru un moment de leur scolarité ensemble. En revanche, il y a cette fille que j’ai vue de loin...
- Et ? As-tu pu lui parler ?
- Non, maman, je n’ai pas encore osé adresser la parole à quelqu’un de l’université. Mais j’ai entendu des personnes se moquer d’elle et cela me révolte, je veux pouvoir l’aider.
- Si tu ne peux pas encore lui parler mais que tu as envie de l’aider, tu peux commencer par lui sourire si tu la croises. Un sourire est toujours le bienvenu, cela pourrait lui faire plaisir et peut-être même qu’elle viendra te parler par elle-même !
- Tu as raison maman, j’essaierai cela. Et dis-moi, comment vont papa et Mary ?
- Ton père est toujours au travail, mais il m’a envoyé des messages dans la journée pour savoir si j’avais eu des nouvelles de ta part. Il va être content de savoir que tout va bien pour toi.
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Juste une dernière fois
Любовные романыJessica est une adolescente qui ressent le besoin de partir étudier dans un pays différent du sien, afin d'apprendre à vivre par elle-même. Manon est une adolescente timide, qui se sent rejetée à cause des personnes qui la harcèlent. Ces jeunes femm...