BLAKEWOOD

1 | Irene

Il aime la mort, elle aimait la vie.

Il vit pour elle, elle est morte pour lui.

— Qui étais-tu avant que tout bascule ?

— J'imagine que j'étais encore la petite Irene insouciante et rayonnante aux yeux des gens. Voilà ce que j'étais. Jusqu'au jour d'aujourd'hui...

3 mois plus tôt

｡ ｡ ｡

5 Mai.

11H00 — Résidence d'Irene — Naples

— Irene ?

— ...

Je ne répondis pas. J'entendais des voix résonner bruyamment dans ma tête, un écho assourdissant et confus prenait place dans mon esprit, dans mes pensées, dans mes songes, de sorte à ce que je ne puisse dissocier le rêve du réel.

— Irene ?!

— Mmh...

Je laissais alors échapper de mes lèvres ce simple son et ne pris pas la peine de répondre, ce n'était pas important, pas plus important que le moment présent que je vivais pleinement. Je me sentait étrangement bien, tellement épanouie et bien trop occupée à rêver dans mon lit douillet.

Le soleil levant baignait ma chambre d'une douce lueur et m'appelait à quitter le royaume des mille et une nuits. J'ouvre lentement les yeux tout en laissant échapper un bâillement étouffé. Pourtant, une étrange sensation d'appréhension persistait, comme si quelque chose d'inhabituel allait se produire en cette journée. Je m'étirai, chassant ce pressentiment désagréable de mon esprit, je ne voulais pas commencer la journée du mauvais pied.

J'entendis la porte de ma chambre grincer et reconnu alors la silhouette de ma soeur près de son encadrement tout en m'efforçant à lever les yeux lentement en sa direction.

Elle me fit un léger sourire que je lui rendis et me salua légèrement de la main avant quitter la pièce et fermer ma porte — qu'elle rouvrit sans plus attendre les quelques secondes qui suivirent.

— Irene, est-ce tu vas bien ?

Elle a l'air inquiète

— Tu as l'air..., reprît-elle.

— Comment ça ? répondis-je à mon tour sans pour autant être stupéfaite de sa réaction, j'ai des cernes, c'est ça ?

Elle se contenta d'acquiescer sans prononcer le moindre mot.

Elle le savait. Tout comme moi je le savais.

— Fausse alerte, je n'ai pas fait de cauchemars aujourd'hui, je lui fit un faible sourire, tu peux avoir la conscience tranquille ma petite fée clochette.

Toi qui aime si bien faire, ajoutais-je sarcastiquement.

Elle me scruta fixement pendant au moins une longue minute.

— On va éviter d'en parler pour l'instant, repris-je après ce long silence, et toi ça va Chloé ?

— Ne t'inquiète pas pour moi, je vais très bien ! Et juste au cas où tu l'aurais oublié, je ne suis plus une gamine pour que tu m'appelles comme ça !