Chapitre 11 : 58 rue des Volcans aux Écureuils

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J'optempère sans rien répondre en retour, l'expression neutre.

-Bien, commence-t-il en tassant un dossier entre ses mains. Vous venez pour devenir officiellement une habitante de Wattpad, c'est bien ça ?

J'acquiesce en silence, écoutant attentivement les paroles du vieil homme.

-Alors... J'ai ici ton nom, ton prénom... Alors dis moi. Tu viens ici pour lire, écrire, ou les deux ?

Interloquée, je suis surprise par la question. Une réponse doit-elle forcément être donnée ?

-Euh... les deux, je présume ? je réponds, hésitante.

Il prend alors note sur le dossier, concentré.

-Du coup, quels sont tes genres préférés ? Dis moi en au moins trois... comme ça tu auras directement accès à des lectures qui pourraient te plaire.

Je cligne plusieurs fois des yeux avant de répondre :

-Je dirais... Fantasy, Science-fiction et romance.

Il a un sourire :

-Ah, la romance... si appréciée, si appréciée !

Je ne réponds pas ; ce vieil homme me donne la chair de poule. Quelque chose chez lui ne tourne pas rond...

-Bien ! Alors voici le logement que je t'ai attribué. N°58 rue des Volcans aux Écureuils.

Il me tend un dossier que je feuillète rapidement ; il y a là quelques photos de l'habitation, ainsi que quelques contrats de logement et de responsabilité.

-Ensuite, voici un livret comprenant toutes les informations sur les différents lieux de notre ville, ainsi que sur les activités proposées. Tu y retrouveras également de l'aide pour ton début dans le milieu du travail.

Il me le tend et je range le tout dans mon sac, étonnée que l'entretien s'arrête déja là.

-Et voilà, vous êtes désormais des nôtres, Anora Ellhor !

Il affiche un grand sourire avant de se lever. Je l'imite, un peu perdue, et il me serre chaleureusement la main.

Enthousiaste, il me raccompagne jusqu'à la porte. Je quitte le bureau, perplexe, et il me lance avant de claquer la porte :

-Bonne chance, vous allez en avoir besoin !

Je m'arrête subitement, et un frisson me parcours.

-Attendez, qu'est-ce que vous entendez par "bonne chance" ?? je crie, effarée.

Seulement seul le silence d'une porte brune me répond. L'étiquette "bureau" me nargue de là où elle se tient.

Je fais alors marche arrière et prend l'ascenseur, de plus en plus perdue. Pourquoi cet entretien m'a semblé si superficiel ? Comme une phrase répétée encore et encore, apprise par coeur ?
Je lâche un soupire, abandonnant cette réflexion pour l'instant ; après tout, peut-être suis-je seulement inquiète de ce déménagement soudain.

***

Je gare ma voiture devant le numéro 58 de la rue des Volcans aux Écureuils, mi-excitée d'arriver dans nouveau logement, mi-stressée d'être tombée dans un trou à rats.

Or, la charmante maisonnette qui se dresse sur l'abondante pelouse verte m'affiche un sourire à l'instant où je pose mes yeux sur elle.

Je sors Flocon de la banquette arrière pour l'entraîner avec moi sur le seuil de ma nouvelle chaumière, les yeux levés vers ses élégantes fenêtres carrées aux volets bleus, ses murs d'un jaune cassé et son toit triangulaire aux tuiles orangées.

Je tourne la clef dans la serrure, pousse la porte peinte en bleu et proprement vernie. À l'intérieur, on débouche sur un vestibule plutôt petit, qui poursuit sa course vers un couloir au parquet de bois clair, comme de bouleau. Les murs au papier peint feuillus me rappelent mon ancien logis à Wathsapp, ses abondantes couleurs vertes que je retrouve légèrement ici. Sur la gauche du couloir monte un escalier blanc aux marches tapissées de velours verts clairs, une étrange couleur qui se marie pourtant bien avec la rampe en spirale immaculée, bien vernie.

Je poursuis ma visite en prenant l'entrée ouverte à droite, arrivant dans une grande pièce qui doit être le salon (sans les meubles, il est plus difficile de se repérer). La pièce s'allonge vers la gauche, où j'imagine installer la salle à manger. Le mur qui me fait face est couvert de baies vitrées qui donnent sur un jardin fleuri. Encore à gauche, un passe-plat sépare de la cuisine, dont on a accès gràce à une coupure du mur tout à gauche. Le carrelage immaculé s'accorde bien avec les murs, eux aussi carrelés de vert et de blanc. On y trouve déja des plans de travails, une gazinière et un frigo.

Je fais marche arrière jusqu'aux escaliers, que je grimpe lentement ; j'arrive sur un nouveau couloir plus sombre, au parquet de bois foncé. Il y a là trois portes ; à deux à droite et une à gauche. Je commence par cette dernière, et ouvre sur une grande pièce au bas plafond, où j'imagine déja placer mon bureau. Je retourne dans le couloir et découvre la première des deux portes, qui donne sur une large pièce carrée à l'agréable moquette verte claire. Surprise, je vois une nouvelle porte à gauche et comprends que la pièce où je me trouve doit être la chambre, reliée à la salle de bain dont on a deux accès.

Je redescends calmement, prenant le temps de passer ma main sur le velours de la rambarde.

Je retourne à l'extérieur et fait face à ma nouvelle demeure. Flocon pousse un miaulement impatient tandis que je place mes mains sur mes hanches, le sourire aux lèvres. J'ai hâte de tout déballer pour tout installer, pour meubler le nouvel endroit où je vis désormais.

Wattpad -tome 1- / Terminée /Où les histoires vivent. Découvrez maintenant