Chapitre 7 : Déménagement

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Je claque la portière de ma voiture d'un geste sec, presque furieux. Je ne lâche pas un regard vers ce foutu tableau publicitaire de WhatSapp, que je découperai en petit morceau si j'en avais les trippes ; à l'inverse je me dirige droit vers mon portail, que j'ouvre avec un air plus énergique.

Si la séparation et la soudaine prise de conscience de ce que je fais m'avait fait fondre en larmes, à présent c'est la détermination qui guide mes gestes. J'allais enfin pouvoir quitter cette ville misérable. La seule pensée que j'avais toujours eu cette opportunité, avec seulement l'inconscience qui m'en séparait me pousse davantage à plier bagages.

Je pousse ma porte d'entrée doucement, sachant pertinemment que Flocon se tient juste sur le tapis, ses yeux verts grands ouverts pour scruter le mouvement de la poignée, synonyme de mon retour à la maison. En effet il se dresse là sagement, et son petit miaulement heureux me fait fondre : je l'attrape délicatement et le caressse tendrement, soudain rassurée par ses doux ronronnements.

-Tu vas voir Flocon, Wattpad, ça va être génial, je lui murmure à l'oreille tout en déposant mes clefs et mes affaires sur la commode du vestibule.

Je me glisse dans mon salon, balaye la pièce du regard avant de déposer Flocon au sol.

-Alors... je soupire, les mains sur la taille. Il me semble avoir en réserve mes vieux cartons de démenagement...

Je quitte la pièce de vie au pas de course, attrape le trousseau de clefs dans l'entrée et vire à l'entrée de ma cave. Je tourne la clef dans la serrure, dévale les frêles marches poussièreuses dans l'obscurité, plus lentement cette fois pour prévenir d'une chute.

Arrivée en bas, je tire la cordelette de métal qui active les lumières, et je suis un instant éblouie par la lumière soudaine.
Je repère les cartons rapidement : entassés au fond de la pièce aux murs défraîchis, il semblent comme m'attendre bien sagement. J'attrape le dernier de la pile par en dessous, et tout en lâchant un grognement je les soulève, une grimace au visage.

Je remonte les marches, le coeur battant d'une éventuelle chute vers l'arrière : l'image de mon crâne brisé en bas me fait tirer d'une traite les dernières marches.

Flocon m'attend sur le canapé, ses yeux écarquillés luisant d'un éclat intrigué ; je dépose les cartons, essoufflée, et me relève avec affichée au visage une grimace douloureuse.
J'étire mon dos en compote, puis, bien décidée à terminer tous mes bagages avant ce soir, m'attaque à dévaliser les pièces pour les caser dans ces cartons poussiéreux.

Wattpad -tome 1- / Terminée /Où les histoires vivent. Découvrez maintenant