C'est ainsi que nous nous retrouvons devant le métro, dont les portes réfléchissantes s'ouvrent et laissent passer un flot tiède et aviné de fêtard•es. Nous entrons, je m'accroche à une barre et Léna à mon bras. Je la regarde, étonnée.
« Avec toute mon assurance affichée, j'ai besoin d'être rassurée. De réaliser. Et puis, c'est mignon, un couple de meufs qui se tiennent par le bras comme des ladies.
– J'avoue, lui souris-je avec chaleur. »
Elle me caresse le dos de la main avec le pouce très doucement.
« Oh un truc que je t'ai pas dit sur moi, pour le coup, c'est que je suis bassiste. »
Elle remue ses doigts en l'air et mon ventre remue en écho.
« Eh bah moi euh, j'ai fait du clavier, petite !
– C'est bien ! s'exclame-t-elle avec le ton trop encourageant des parents et je roule des yeux. »C'est dans la cage d'ascenseur, sous nos clones refletiques que nous craquons. J'aperçois du coin de l'œil Léna s'approcher de mon visage avec une inspiration. S'arrête juste à la lisière de mon nez. Sa chaleur corporelle me caresse. Elle commence à subvocaliser et c'en est trop pour l'orage dans mon ventre, je place ma main maladroitement derrière sa tête et l'embrasse enfin, enfin ses lèvres et mes yeux fermés parce qu'inutiles quand tout le reste de mon corps s'embrase et participe au baiser, ses mains cherchent mes joues et je pense à ce que, derrière les miroirs, toutes font de même, dans une fusion d'infini.
Je prends à peine le temps d'admirer son appartement meublé avec goût dans un style Bauhaus avec finalement assez peu de miroirs mais de nombreuses fenêtres – envie de me baigner dans une lueur chaude de fin de journée, main dans la main avec elle. Boire du thé avec la ville aux réfractions brisées et toujours à la limite de l'implosion en contrebas. À place, nous fonçons dans sa chambre, jetons nos vêtements et elle me saute dessus, dévore mon corps de baisers et suçons (qui seront cachés par mes fringues), s'accroche à toutes mes lèvres et mes gémissements rebondissent sur les murs nus.
Entre ses bras, la saison de l'éclat passe et laisse sa place à la saison des flaques, puis de la glace et enfin des étincelances. Nous nettoyons alors nos vitres et nos miroirs ensemble. Nous sommes si bien habituées à la présence de l'autre à ce point que nous n'avons plus besoin de nous voir. Un regard jeté dans le vide atteindra toujours les yeux de l'autre, et cela suffit.
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Cerita PendekCe n'est pas parce que je ne peux pas te voir que je ne peux pas t'aimer.