L'unique (En cours) En correction.

Chapitre 64 : Waiting

Point de vue Marc :

Je m'arrêtai brusquement en pleine rue, figé devant le spectacle nocturne de la Lune illuminant le ciel sombre. Mon regard était empreint d'une profonde mélancolie, comme si je contemplais quelque chose de bien plus vaste que ce que nos yeux pouvaient percevoir. Un soupire accablé s'échappa de mes lèvres, témoignant de l'ampleur de mes pensées qui m'habitaient.

Pendant un bref instant, je scrutai avec attention Melinda, captivé par cette aura de tristesse qui l'entourait. Elle était une femme solitaire entourée de monde, ayant enduré des épreuves et des souffrances incommensurables. Elle avait vécu des moments qui auraient brisé n'importe qui, pourtant, malgré tout cela, il subsistait encore cette lueur d'espoir envers autrui, une confiance en leur capacité à changer, à s'élever au-dessus de leurs faiblesses, m'éblouissant.

Et c'est cette confiance, cette foi en les autres, qui me faisait mal. J'avais vu les trahisons, les déceptions, les mensonges qui jalonnaient notre chemin. J'avais été témoin de la noirceur de l'âme humaine, des démons qui sommeillaient en chacun de nous. Melinda continuait à croire en la possibilité d'un changement, en la bonté qui résidait en chacun. Cette contradiction entre sa souffrance personnelle et sa foi inébranlable en autrui me frappait de plein fouet, me rappelant mes propres doutes et mes propres cicatrices. C'était une douleur subtile, une tristesse silencieuse qui me rongeait, car je savais qu'elle risquait de se bruler les ailes en continuant à s'accrocher trop près de cet espoir.

Par moment, quand elle me parlait, ou quand elle agissait sans même regarder derrière elle, je la voyais en elle. Ma mère. Par le passé, elle était un vampire qui avait toujours cette lueur d'innocence en elle à croire que tout était possible. Il lui avait fallu des années de souffrance et de torture pour être violemment frappé par la réalité et la cruauté de la vie. Il lui avait fallu des centaines de mots, et faire preuve d'une brutalité sans mot, faire endurer de lourdes cicatrices à son corps pour qu'elle comprenne qui elle était.

Pour Melinda, cela avait été différent. Son innocence avait été écrasée trop tôt, trop violemment. Elle n'avait pas eu la chance de se reconstruire et de trouver sa place dans ce monde complexe. Elle était devenue un reflet brisé de ce qu'elle aurait pu être. J'avais cette impression que Kais avait remplacé sa sœur par un sosie à qui on aurait tout pris, ou du moins, rien laissé.

Point de vue Melinda :

Alors que je pensai qu'il allait simplement ignorer ma demande, continuer son chemin sans me daigner répondre, il finit tout de même par me laisser entrevoir son visage, une dernière fois. Une larme. Il me laissait entrevoir toute son âme brisée, il me laisse voir ce qu'on avait fait de lui, et ce qu'il était avant. Enfin, il disparut dans la nuit sombre sans un bruit, sans un seul mot.

« Recouvre mon corps de cicatrices, ainsi, je garderais ton empreinte gravée en moi. Pour toujours. »

— Aujourd'hui est un grand jour les amis ! Aujourd'hui est le jour où nous allons prouver à Sera et surtout Masson qu'être chasseur est donner à tout le monde. Ce n'est pas parce qu'ils ont attrapé deux pauvres lapins dans leurs vies qu'ils sont supérieurs à nous tous.

Je ne pouvais réfuter une grimace suite aux paroles sordides de mon frère, sentant à plein nez un mélange de narcissisme et de supériorité. Masson et Sera avaient osé toucher à son égo fragile d'homme vampire, ou plutôt, osait respecter leurs rangs de chasseurs et donc, nous approvisionner chaque semaine de différentes viandes. Lors de notre dernier repas tous ensemble, nous avions fait l'erreur de féliciter nos chasseurs pour leur belle prise, mangeant un repas fort goulu, une nouvelle fois, tous ces compliments qui n'étaient pas destinés à mon frère, le contrariant très sincèrement.