Une journée comme les autres commence dans la famille Etjmebarre. Mamita Chula étend le linge au doux soleil tandis que Papito Chulo nous scie une petite table de jardin en bois d'acacia. Une légère brise règne sur la belle ville de Medellín. Je passe ma tête par la fenêtre et ressens le vent chatouiller mes cheveux de jais. L'automne arrive à grands pas et se fait reconnaître par la teinte orangée qu'elle donne aux feuilles. Je m'en souviens comme si c'était hier.
C'était l'automne 93.
- « Puta de la madré » se fait entendre une voix de loin.
Cette exclamation me coupe court dans mon application de mon mascara Lancôme. Cela ne peut que m'énerver. Malgré tout, j'ai reconnu cette voix grave et rauque comme celle de Papa, et je ne veux pas encore finir dans un cercueil. Précipitée, je descends les escaliers en bois qu'avait conçu Connor Taylor Fuerte en juin 1977, à Tijuana, México.
Arrivée dans la cuisine, je vois Papa, Mamita et Papito tous réunis. Cela me fait directement frissonner, car ça veut obligatoirement dire qu'on a à faire à une situation des plus sérieuses.
Mais ce qui me fait le plus peur, c'est le regard de papa. Oh! mon cher papa. Le grand et le fameux Pablo Emilio Etjmebarre Gaviria. Il se tient là entre une pile de livres de cuisine orientale et du linge sale- surement les culottes de Mamita vu la taille des spécimens. Il affiche une expression comme je ne l'ai jamais vu auparavant. La dernière fois qu'il paraissait si énervé, c'était lorsqu'on avait volé son tout dernier stock de farina, et dieu sait qu'on ne touche jamais, au grand jamais à la farina du grand Pablo. A travers ses yeux, je peux apercevoir le combat qu'il mène depuis si jeune avec ses démons.
- "On a encore reçu una puta menace de mort", lâche mi papa, en mordant son index.
Je suis choquée par cette nouvelle et laisse sortir un petit bruit de lapin albinos. Ce n'est pas la première fois que l'on reçoit des menaces de muerte, mais celle ci me donne la piel de pollo.
- "Qu'est-ce qu'ils nous disent, ces fumiers? demande Mamìta Chula avec un haussement du haut du sourcil droit digne de Dwayne Johnson.
- Je vais vous saigner comme un mouton à Eid Mubarak." répond Papa d'une voix qui ferait trembler toute la Namibie.
C'est définitivement la menace la plus choquante que j'ai entendue depuis ma naissance le 9 juillet 1973 à 14:47 à Medellin.
Plus tard dans la journée...
Après la découverte de cette menace de mort digne des plus grands narcotrafiquants que l'histoire n'ait jamais connue, l'ambiance à la maison est aussi froide qu'en Antarctique.
- "MARIAAAANITAAA, descends vite", crie papa d'une voix coléreuse.
Il veut sûrement encore que je passe de HDMI1 à HDMI2. Je lui demande alors ce qu'est le problème et c'est par son air sérieux que je remarque à quel point nous faisions face à une crise. Je m'imagine le pire: et si quelqu'un de la famille était mort? Ou pire encore, est ce qu'il y avait des ruptures de stock chez YSL?
- "Carino, après toutes ces menaces de mort très menaçantes, nous nous sommes assis autour d'un verre de coca whisky - ou non..même plusieurs verres- et nous en sommes venu à une conclusion concluante. Mon petit churros, le monde de dehors est un monde rempli de loups, d'elfes, d'ours polaires et de mâles alpha et tous les jours la vie nous le rappelle. C'est pourquoi papito, mamita et moi avons décidé d'engager un garde du corps qui pourra s'occuper de toi aussi bien que nous, mija.", déclare papa d'une traite.
Je le regarde d'un air ahuri, comme si j'avais vu une mouche conduire une Ferrari SF90 Stradale.
- Pardon? je réponds, abasourdie par cette nouvelle abominable a m'en glacer le sang à au moins -8000.
- Je sais que tu n'es pas contente mija, mais nous sommes obligés, avec la escuela qui reprend tu sais... on a peur pour toi.
- QUOI, je m'écris, faisant trembler les murs de Jéricho.
- Feur, fait Papito le petit filou.
- Et ma libertad alors dans tout ça? Non mais ça va pas la tête? Je suis majeure je vous le rappelle!
- C'est pour ton bien carino, crois moi. Et je ne crois pas t'avoir posé de question, tu acceptes un point c'est tout."
Après une fentique réflexion, je me dis au final que je l'accepterai bien s'il a des tablettes de chocolat lindt fondant.
En parlant de chocolat, cette monstrueuse conversation m'a complètement coupé mon appétit d'ogresse. Je décide alors de monter dans ma chambre et de me remettre en question sur mon futur et ma vie. Après 4 min et 37 secondes je n'en peux déjà plus et je repars regarder les pyjamasques.
Tout ça me fait bien rire...Comme si j'avais besoin de garde du corps. Bien sur que non, je suis une femme indépendante, moderne et je n'ai pas besoin d'homme qui me suive partout.
Soudainement, une idée me vint à l'esprit.
-"EUREKA" je m'écris, enjouée.
Papa veut engager un garde du corps? Pas de soucis. Mais ce qui est sûr, c'est que je ne vais pas lui rendre la tâche facile...
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Hola Chicos!
Voici le premier chapitre qui clouera le bec au monde entier. Nous venons de déposes un chef d'oeuf, une bombe atomique, un bouleversement.
C'est avec humilité que nous vous partageons le meilleur livre jamais écrit dans l'histoire de l'écriture, qui dépasse les novices de Molière, Corneille et Bernie.
A bientôt pour de nouveaux chapitres, qui seront, spoiler, bien mieux que celui là.
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The Bodyguard
RomancePedro Fiscal se fait engager en tant que garde du corps (guarda espalda/bodyguard) par Pablo Etjmebarre car sa fille et lui ont reçu des menaces de mort. Ce dernier doit s'occuper de Maria, la fille chérie du plus grand narcotrafiquant du monde. Il...