Notre Amour Était Inattendu | Spin-off | [ EN COURS ]

Chapitre 5

On se fait un 1 contre 1 ?
Camila

Je remonte la fermeture de ma veste sans manches, range mon téléphone dans ma poche et avance jusqu'au portail. Pendant quelques secondes, j'observe le quartier encore bien calme, alors que le Queens se réveille doucement avec le lever du soleil.

J'amorce un premier pas vers une destination inconnue. Ce matin, je pars en repérage pour mes prochains footings. Même si je ne pratique pas de sport de combat, je ne peux me résoudre à rester inactive. C'est impensable. C'est vital pour moi.

J'arpente les rues, les unes après les autres. Elles se ressemblent toutes, c'est incroyable. Je me félicite d'avoir mon smartphone, au moins si je me perds, il m'aidera à retrouver mon chemin. Je regarde autour de moi, croise des familles qui commencent leur journée, des adolescents, des gens qui promènent leur chien, et même quelques sportifs. L'endroit où mon meilleur ami s'est installé semble paisible et calme, bien loin de l'image que mon père se fait du Queens.

Le soleil éclaire chaleureusement le paysage urbain, le bruit des moteurs gronde de plus en plus, mais ce n'est pas ce qui capte mon attention. Au loin, j'entends comme un rebond incessant, un son familier... Intriguée, je tends l'oreille et emprunte la direction de ce bruit. Très vite, une autre mélodie agréable me parvient. Une étrange excitation s'empare de moi, j'accélère ma cadence, tout en gardant l'œil ouvert, puis je repère enfin la source de ma curiosité.

À quelques mètres de moi, une femme joue seule au basket sur un terrain de rue en très bon état. Je l'observe, un sourire nostalgique étire mes lèvres. Une foule de souvenirs se réveille dans mon esprit, mes doigts fourmillent, au point que je peux sentir le cuir texturé du ballon sous ma peau.

La femme laisse son compagnon rebondir et filer afin de rattacher ses longues tresses noires et boire. Puis, elle le récupère, dribble à plusieurs reprises, envahit l'espace comme si elle jouait contre une équipe entière. Ses mouvements sont fluides, rapides et elle finit par marquer un panier comme s'il lui assurait une belle victoire. Inconsciemment, je l'applaudis. Aussitôt, elle se tourne vers moi, me lance un regard sombre et je réalise alors mon geste. Quelle imbécile ! Pour la discrétion, on repassera.

— Salut ! m'exclamé-je, en levant la main comme une empotée.

Elle arque son sourcil, avant de les froncer dans une moue d'incompréhension.

Deuxième boulette, je viens de la saluer en français. Je retente ma chance en anglais, cette fois. Je lui explique que je suis française et que je suis nouvelle dans le Queens. Elle me fixe en silence, le malaise s'empare de moi, je devrais m'en aller et la laisser tranquille. Je me détourne alors et elle m'interpelle.

— Tu sais jouer ?

Je pivote, mes lèvres s'étirent et je lui réponds que je me débrouille.

— Tu es partante pour une partie ?