☠Chapitre 4 ☠Nightmare or Reality?☠

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Incapable de comprendre le sens de sa phrase, je me lève de façon précipitée et la suis jusqu'aux escaliers qu'elle descend. Je lui attrape le poignet pour qu'elle s'arrête et qu'elle se retourne.

— Maman nous a appelés, le dîner est prêt ! lance-t-elle en tentant de m'échapper.

— Attends, je ne comprends pas ce que vous faites avec papa... avoué-je.

— Je te l'ai expliqué, s'énerve-t-elle.

Elle ne me laisse pas le temps de répliquer qu'elle me file entre les doigts. Elle vient de se braquer et de partir en courant à la cuisine. Je soupire et me dirige à mon tour en bas pour rejoindre la table à manger. Le repas est déjà servi dans nos assiettes et en m'installant je croise le regard noir de mon père.

Je déglutis avec difficulté et commence à souper lorsque je me rends compte que ma mère ne touche pas à son plat. En réalité, je pense savoir pourquoi, seulement, je n'ai pas le courage de lui faire remarquer, au risque qu'une dispute explose. Cependant, ça ne loupe pas aux yeux de mon père.

— Qu'est-ce qui t'arrive encore, Kamyla ? Lâche-t-il. Tu commences ton régime ? Tu veux perdre quoi ? Un os ?

— Écoute, Tarek, je n'étais déjà pas d'accord que tu aies entraîné notre fils dans ton lieu de débauche, mais qu'ils se pointent chez nous et le force à certaines choses contre son gré, c'est dégueulasse ! Il en est hors de question ! Alors, je te préviens, c'est la dernière fois qu'ils mettent un pied dans notre maison et qu'ils approchent Aaron, tu m'entends ?! aboie-t-elle.

— À qui crois-tu parler, au juste ? dit-il en déposant ses couverts de façon bien trop délicate.

— Ce n'est pas grave, maman. Laisse tomber, murmuré-je.

— Arrête de le voir comme un gamin ! On a déjà eu cette conversation, on ne l'aura pas une deuxième fois ! gronde-t-il.

Il se remet à manger alors que je sens ma mère bouillonner dans son coin. Elle se pince la lèvre, tourne la tête pour ne pas que sa colère éclate. Les coudes posés sur la table et les doigts entrelacés, elle cache ses lèvres tremblantes. Subitement, elle se lève et attrape la vaisselle qu'elle jette dans l'évier. J'entends le grognement de mon père, cependant, quand elle attrape la sienne pour la lui retirer, il empoigne son bras.

— Ne m'oblige pas à te détendre, Kamyla, crache-t-il, les iris ténébreux.

— Merde ! explose-t-elle. Que tu détruises ma vie est une chose et je l'accepte, je t'ai épousé ! Mais ne fait pas de la leur un calvaire ! Je te l'interdis et je t'en empêcherai, Tarek !

Je sursaute, suivi de ma petite sœur, lorsqu'il abat ses paumes sur la table. L'assiette bondit, son verre se renverse, colorant la nappe de rouge. La chaise grince au moment où il se met debout, dominant ma mère de toute sa hauteur, la toisant avec dédain. Il agrippe son menton et rapproche leurs visages, écrasant son souffle sur elle.

— Es-tu bien sûre de vouloir me menacer ?! tonne-t-il, les doigts crispés sur sa mâchoire, la marquant de façon immédiate.

Ils scellent leurs pupilles, rendant l'atmosphère de la pièce électrique. Ma gorge se noue de savoir qu'elle est en train de s'attirer ses foudres pour me protéger. Je me sens totalement démuni, ne parvenant pas à trouver un moyen de l'aider. Alors, ne voulant pas qu'Inaya voit ça, je lui ordonne d'aller dans ma chambre. Au début, elle semble contre, mais voyant que j'insiste et que le ton de mon père est aussi violent qu'un orage, elle quitte la table en courant.

— Ne va pas foutre mon travail en l'air, Kamyla, je te préviens !

Sa prise se fait de plus en plus forte et je pourrais parier qu'il est à la limite de lui péter l'os .Je bondis de ma chaise et les contourne lorsque le couinement de ma mère résonne en moi comme un écho sourd. J'attrape son poignet et le supplie à nouveau de la lâcher, ses sanglots ne semblant pas l'atteindre. Il rejette mon toucher une première fois, mais je réitère, sachant pertinemment que je l'énerve plus qu'autre chose. Il me pousse encore, de manière plus forte, faisant heurter mon dos contre le plan de travail et m'arrachant un cri de douleur. Je prends sur moi et je l'implore de la libérer alors qu'il la domine de sa hargne en la mettant à genou.

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