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☠Chapitre 1 ☠☠ House of Abuse☠

Sapientdream - Past lives

Sicile,

12 décembre 2014,

Accoudé à mon canapé, j'attends les invités que mon père veut nous présenter. Mon menton repose dans mes paumes et je soupire d'ennui. Ma petite sœur, assise sur le sofa, balance sa tête sur le dossier pour me fixer et me tire la langue lorsque mon attention se pose sur elle. Elle m'arrache quelques sourires tant je la trouve mignonne et enfantine malgré ses trois ans de moins. Elle a onze ans et pourtant, je la vois encore comme mon petit bébé de six ans.

— Ils arrivent bientôt ? demandé-je, lassé.

— Ne commence pas, Aaron ! grogne mon paternel. Je te préviens, tu as intérêt à bien te comporter !

— Ouais ouais, c'est bon... râlé-je, en levant les yeux au ciel.

Il me toise et la seconde d'après, des bruits de moteur l'interrompent. Il me menace du doigt alors qu'il se dresse pour se diriger vers la porte. Je souffle et, rapidement, je croise ma mère, nerveuse, dans le fauteuil. Elle se triture les ongles, se mord la lèvre, tandis que sa respiration s'accélère lorsque des voix s'élèvent.

Quand ils franchissent le seuil de chez nous, je ne peux m'empêcher de les dévisager. Des traits sévères marquent la face de ces quatre hommes. Des tatouages visibles colorent leur peau, bien qu'ils soient vêtus de costume. Je continue de lorgner ces types, mais je sens les foudres de mon paternel sur moi et, d'un signe de tête, il m'ordonne d'aller m'asseoir. Je m'exécute pour ne pas risquer de l'énerver et il incite les nouveaux occupants à faire de même.

— Voilà ma famille, reprend Tarek. Ma femme et mes deux enfants. Je vous présente mon patron, Kenneth Selim, dit-il en nous désignant le monsieur en tête de ligne.

— Comment s'appelle-t-elle ? s'enquierte ce dernier.

— Ma compagne se nomme Kamyla. annonce mon père, qui s'installe à côté des hommes.

— Non, je parle de la petite beauté qui fait sa timide...

— Oh, c'est Inaya.

— J'aime beaucoup son prénom ! Tu veux bien venir me voir, princesse ? l'enjoint-t-il.

Mon sang pulse avec violence dans mes veines, puis bouillonne lorsqu'il s'adresse à ma sœur. Le regard rempli d'intentions malsaines, qu'il pose sur elle me fait vriller. Avec crainte, elle s'apprête à se mettre debout, toutefois, je l'en empêche. Ma main empoigne son épaule et la force à ne pas bouger.

— Vous ne l'approcherez pas ! grogné-je.

Un sourire étire ses lèvres qu'il humidifie alors qu'il repose ses iris sombres vers moi. Je sais que cet affront ne sera pas impuni, cependant, il est hors de question que ces charognes la touchent. Mon père n'a jamais été capable de trouver un vrai boulot. Il travaille dans un club de proxénétisme, je crois que ce n'est pas très sain. Ma mère déteste son job. Elle dit que c'est une société de dépravés, qu'ils sont tous corrompus. Elle m'a interdit d'y mettre les pieds. Je ne comprends même pas pourquoi il veut nous présenter ces ordures.

Je veux que son boss garde ses distances et qu'il reste loin d'Inaya. Je ne permettrai plus qu'il lui arrive quelque chose ou qu'elle se retrouve dans leurs histoires. Je protégerai ma petite sœur, coûte que coûte.

— Aaron, c'est ça ? m'interroge Selim. Sais-tu au moins à qui tu as à faire ?

— Je m'en fous de qui tu es, je ne te laisse pas approcher Inaya !

— Putain, Aaron ! gronde mon père, qui se retient de ne pas m'en coller une.

— Non, c'est bon, laisse. J'aime bien. Il a du caractère, c'est ce qu'il nous faut !