☯︎ TENJIKU ☯︎ [Izana x OC x Kakucho]

14 - Frayeur

Trois semaines plus tard, Izana eut une mission importante à lui confier.

– Tu comprends Nao chan, lui dit-il, je ne peux pas aller là-bas moi-même. Alors que toi tu peux facilement y aller dimanche. Tu prends le train le matin et tu seras de retour dans la journée.

Autour d'eux, les frères Haitani et Shion les regardaient en silence.

Nao se tordit les mains. Izana voulait qu'elle se rende à Tokyo, dans le quartier de Kabukichō, pour remettre des documents à un de ses clients.

C'était beaucoup plus loin qu'elle n'avait jamais été, sans compter que Kabukichō était connu pour être un coin mal famé.

– Très bien Izana, dit-elle enfin. J'irai.

Le dimanche matin, Nao se prépara à l'aube et elle quitta le foyer sans dire un mot à personne. Tout ce qu'elle voulait, c'était en avoir fini le plus vite possible.

Au coin de la rue, elle vit Ran qui l'attendait.

Elle s'approcha et il agita l'enveloppe qu'il avait apportée.

– Voilà les papiers petite princesse, dit-il.

Il avait ce sourire en coin qui la mettait toujours mal à l'aise et Nao se contenta de prendre les documents en silence.

– Tu as la trouille ? Lui demanda-t-il.

Il se pencha vers elle et Nao recula.

– Non, dit-elle. J'ai dit que je m'en occupais.

– Si tu veux, je peux venir avec toi...

La lueur d'espoir qui brilla fugacement dans le regard de Nao ne lui échappa pas et le sourire de Ran s'élargit.

Elle se mordit la langue, fourra l'enveloppe dans son sac et détourna la tête.

Si Ran Haitani avait pu y aller lui-même, il l'aurait fait. Il ne disait cela que pour lui donner de faux espoirs. C'était bien son genre ça, de s'amuser à ses dépens.

Elle commença à s'éloigner, mais il la rattrapa.

– Attends, dit-il, ne pars pas si vite !

Elle s'immobilisa et il lui tendit autre chose.

– Tiens, lui dit-il, ton billet de train. Izana est toujours sympa avec les serviteurs qui sont efficaces.

Nao le prit. Elle l'examina une seconde, puis inspira, le rangea dans son sac avec l'enveloppe. Elle tourna les talons en marmonnant un bref merci.

Est-ce que c'est ça que je suis ? Se demanda-t-elle en chemin pour la gare. Juste une servante ?

Elle savait que Kakucho parlait toujours de lui comme du serviteur de Izana et que cela ne semblait pas le gêner.

Mais moi je n'aime pas ça, je trouve ça bizarre...

Pour le moment néanmoins, Nao était incapable d'y réfléchir sereinement. La seule chose qui occupait son esprit, c'était l'enveloppe qui se trouvait dans son sac et qui paraissait peser un peu plus lourd à chaque pas.

Une chose est sûre... Se dit-elle. Je voudrais être plus que sa servante.