Chapitre 1

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Mes yeux s'ouvrirent brusquement, je tremblais et ma respiration était saccadée, comme si je venais de sortir d'un cauchemar.

Je tentais de reprendre mes esprits, ainsi qu'un souffle plus régulier pour soulager mes poumons qui me semblaient brûlés.

Une salive acide m'emplit l'entièreté de la bouche et, par réflexe, je me mis à quatre patte pour ne pas me vomir dessus si ça venait à arriver. Je fis bien, car seulement une vingtaine de secondes plus tard, je ressortis le peu de choses que j'avais dans mon estomac.

Je m'essuyais le coin de la bouche d'un revers de manche et passais ma main dans mes cheveux pour les remettre en place. Mes vêtements et mes cheveux étaient humides, comme si je m'étais jetée dans la mer, puis m'étais tout simplement laissée commencer à sécher.

Ce ne fut qu'à ce moment-là, que je me rendis compte d'une chose qui me perturba fortement : je ne me souvenais de rien. Rien.

J'avais beau me concentrer, me creuser la tête jusqu'au plus profond de mon crâne, rien n'y faisait, j'avais totalement perdu la mémoire.

Je m'assis en tailleur, contre le sol froid. Fermant les yeux, priant pour que ce ne soit qu'un mauvais rêve. Ça ne pouvait pas être réel.

À court de patience, je laissais mes peurs et mes questions de côté et regardais dans quel environnement je me trouvais.

J'étais dans une petite pièce d'environ quatre mètres carrés. Après quelques secondes d'observation, je remarquais que ce n'était pas une pièce ordinaire. Les murs, le plafond, ainsi que le sol étaient faits d'une sorte de grillage. Comme dans une cage. Une petite lumière rouge clignotait toutes les deux-trois secondes environ, me permettant de voir ce qui m'entourait : il y avait plusieurs caisses en bois et en plastique, des sortes de sacs en tissu et, un mouvement attira mon attention, je m'approchais, prudemment. Je fus soulagée en voyant qu'il ne s'agissait que de quatre petites poules.

Je m'assis à nouveau, mais cette fois contre la paroi murale, les genoux repliés contre ma poitrine, essayant de calmer l'anxiété et le stress qui voulaient prendre les commandes de mon esprit.

Un mot résonna dans l'entièreté de mon corps. Un simple petit mot, qui signifiait déjà tant pour moi : Anna.

Il y avait déjà du progrès ! Je me souvenais de mon prénom, c'était un bon début.

Alors que j'avais enfin réussi à me calmer et garder le contrôle sur mes émotions, la cage dans laquelle j'étais, commença à monter. D'abord doucement, puis de plus en plus vite. Je me mis à genoux, pour rester en équilibre et ne pas tomber. La sorte d'ascenseur prenait de la vitesse, beaucoup de vitesse.

La panique prit une nouvelle fois le contrôle, et je me retrouvais à frapper sur le grillage à l'aide de mes mains, de toute mes forces, ce qui ne servait à rien à part de gaspiller le peu d'énergie que j'avais.

- Au secours ! Aidez-moi !! criais-je dans l'espoir que quelqu'un puisse m'entendre.

L'ascenseur avait bien une fin, non ? Puisque si l'appareil continuait à accélérer comme il était en train de faire, j'allais me prendre un mur. Pas super comme mort ça... Écrasée contre un mur, génial !

J'aperçus enfin le plafond, mais au lieu de ralentir, l'ascenseur accélérait. Il s'arrêta brusquement juste avant de s'écraser contre une porte qui bloquait son passage.

Je tombais brutalement au sol sur le dos, me coupant le souffle pendant quelques secondes. Je relevais doucement la tête, encore sonnée par le choc.

Un liquide chaud et poisseux coula le long de ma tempe. J'y apportais mes mains, mais celles-ci me brûlaient, je m'étais blessé les paumes, tout ça pour frapper dans un grillage qui n'allait sûrement pas céder avec de pauvre petite mains comme les miennes. Elles devinrent soudainement humide. Voilà que je saignais ! Il ne manquait plus que je fasse une hémorragie en perdant trop de sang. Je soupirais et m'adossais encore une fois contre un mur, la tête rejetée en arrière.

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