T1 | LES CONTRÉES SYLVAINES - Dans La Gueule Du Loup

Chapitre 1 - Rêves de Chatons

Aplatit contre le sol, la fourrure du ventre caressant le sol craquelé et sec, le matou, les pupilles réduites à deux fentes, les oreilles pointées en avant, fixait sa proie. Peu discrète, elle passait de buissons en buissons dans un bruissement fortement audible. Le félin s'approcha encore un peu, sa patte tâtonnant le sol pour ne pas faire le moindre bruit. Puis quand il se jugea à bonne distance, il se jeta en feulant sur le pauvre animal qui lâcha un cri de surprise.

- Trouvé !

Clama le matou en posant sa patte sur le cou de sa "proie", triomphant. Cette dernière se dégagea dans un grognement avant de s'ébrouer.

- C'est pas juste, je fais toujours la proie Petit Azalée.

- Mais tu veux jamais faire le chasseur !

Protesta le chaton, énervé par cette remarque. Les deux se défièrent du regard avant de sauter l'un sur l'autre. On ne vit que deux chatons rouler dans la poussière et feuler, jusqu'à ce que leur mère attrape l'un d'entre eux. Le petit chaton noir et blanc se vit donc soulever dans les airs, avant que la marâtre ne le reposé à côté de son flanc.

- Arrêtez de vous chamailler vous deux.

Miaula t'elle agacée par leur boucan. Elle donna un coup de langue sur la tête de son chaton. Petit Azalée vint lui aussi se mettre à côté de sa mère, penaud.

Pendant ce temps dans le centre du camp deux novices faisaient leur toilette, et l'un clamait haut et fort son exploit du jour : il avait réussi à attraper un lapin qui faisait deux fois la longueur de sa queue.
Le chaton gris, tâché de roux tigré, regarda, envieux, ces deux apprentis. Il tourna sa tête vers sa mère qui terminait la toilette de son frère.

- Maman ? Je serais quand novice ?

Demanda t'il, les yeux pleins d'espoir. Il avait l'impression que cela faisait des milliards de lunes qu'il était chaton, et attendait son baptême avec impatiente.

- Bientôt, mon cœur, bientôt.

Répondit la femelle en l'attrapant par la peau du cou pour le tirer vers elle. Ainsi, elle put lui faire sa toilette. Quant elle eut finit, la marâtre enroula sa queue rousse autour des deux chatons et leur sourit.
Une autre marâtre entra dans la pouponnière avec ses trois chatons qui l'a suivaient en gambadant mais l'air tristounet.

- Bonsoir, Plume Rousse !

Salua t'elle la mère de Petite Pie et Petit Azalée, semblant bien la connaître et contente de la voir.

- Oh ! Bonsoir Rose Champêtre. Comment vas-tu toi et tes chatons ?

- Oh très bien, merci.. mais Petit Cœur ne cesse d'essayer de sortir du camp... elle me donne tellement de fil à retordre.

Soupira la marâtre excédée aux trois couleurs en venant s'asseoir à côté de Plume Rousse. Elle se mit à lécher sa fourrure mi épaisse, noire, rousse et grise tigrée. Elle semblait épuisée.

- Oh tu te plains tu te plains, mais tu faisais la même chose lorsque l'on était chatons.

- Je me souviens... Maman nous criait toujours dessus... mais on a quand même faillit le regretter un jour !

Les deux sœurs commencèrent à raconter leur enfance et les cinq chatons se regardaient intensément. Les histoires d'enfance de leur mère les ennuyaient. D'un simple mouvement de queue fait par l'un d'entre eux suffit pour que tous s'élancent en dehors de la tanière. Le plus téméraire qui se trouvait être Petit Cœur, une femelle qui possédait les mêmes couleurs que sa mère, se dirigea vers le repère des patriarches. La femelle aux airs de mini meneuse, guida les autres petits.