10. Sorry not sorry

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LEAVING TONIGHT - THE NEIGHBOURHOOD
PYRAMIDS - FRANK OCEAN


Je me suis enfin dépêtrée de tout ce monde. Après la victoire, la totalité des gradins a envahi le terrain et il était impossible de faire un pas sans bousculer quelqu'un. Horrible.
J'ai atterri dans un parking désert je ne sais où. Il va me falloir vingt ans pour trouver un arrêt de bus.

Je sors mon téléphone pour prévenir tout le monde que je rentre. Un raclement de gorge me fait lever les yeux de l'écran et je vois un joueur de l'équipe adverse me fixer.
Il me faut un moment pour le remettre et puis ça fait tilt dans ma tête. C'est le gars qui a fracassé Ethan ! Et aussi le gars que j'ai insulté. Merde merde merde.

Je fais celle qui n'a pas entendu et baisse les yeux en continuant de marcher.
Manque de bol, ça marche pas. Bah oui conasse, quand on insulte quelqu'un, ça te retombe dessus à chaque fois.

- Et toi !

Je m'arrête et me pointe du doigt.

- Moi ?

Bah oui toi ! Qui d'autre est assez con pour s'en prendre à un mur de muscle comme ça ?

- T'es la fille qui m'a hurlé dessus tout à l'heure ?

Grillée.

- Ouais... À propos de ça... Écoute, c'est logique. T'avais fait tomber mon pote juste parce que t'avais le seum qu'il ait marqué. J'étais énervée et voilà. On peut passer à autre chose ?

Il se rapproche dangereusement de moi et je recule vivement jusqu'à ce que mon dos heurte la portière d'une voiture.

- Tu vas pas t'excuser ?

Nan mais le culot par contre !

- Heu... Nan ? Je pense que c'est toi qui est en tort là.

Pas forcément la meilleure réponse quand on est en position d'infériorité Théa.

Il se rapproche encore. Trop proche. Beaucoup trop proche.
Je commence à suffoquer, regardant désespérément autour de moi en quête d'aide. Le parking est vide. Merde merde merde.

- T'as du culot pour une fille seule comme ça.

Je suis coincée entre lui et la voiture. Trop proche. Il m'oppresse.

- Est-ce que tu pourrais reculer s'il te plaît ? Tu me fais mal.

- Mais tu vois ma jolie, le soucis c'est que tu m'as humilié devant tous mes potes.
Il élude.

- Je voulais pas... J'étais juste énervée... Ça arrive.

Les larmes affluent à mes yeux mais je serre les paupières très fort pour ne pas les laisser couler.

Il attrape mes bras et enfonce ses ongles dans ma peau. J'aurais sûrement des marques. Quand papa me faisait ça, j'avais des bleus pendant des jours entiers.

- Mon cœur ?

Mes yeux s'ouvrent d'un coup au son de cette voix devenue familière et la pression sur mes bras se relâche.

- Gray.... Grayson.

Mon regard rencontre le sien pour quelques instants avant qu'il le braque sur l'autre qui s'est, Dieu merci, reculé de plusieurs pas.

- Alexis. Tu fais quoi avec ma copine ?

Mon hoquet de surprise et heureusement couvert par la voix du soit-disant Alexis. Il raconte quoi la ?

Blank SpaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant