Prologue

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Olympe

Marius et Savannah Davis ont divorcés il y a sept ans. Avant de se séparer, ils ont donné naissance à trois merveilleux enfants ; Olympe, Hélios et Ariane. C'était l'amour fou, le genre de romance à l'eau  de rose qui fout le cafard. Le genre de complicité qui faisait sourire les inconnus dans le métro. Le genre d'amour qui fait vibrer le cœur plus fort qu'un moteur de Formule 1. Alors pourquoi s'être séparé?

Marius ne gérait pas sa colère. Il s'est mit à frapper sa femme et ses trois enfants après 3 ans de mariage.  Chaque prétexte était bon. Savannah avait, jusqu'ici, toujours été une femme très engagée qui n'avait pas froid aux yeux et qui savait s'imposer. Malgré ça, devant son mari violent, ses trois enfants de treize, quinze et dix-sept ans tétanisés par la violence, dépassée par la situation et son cœur qui vibrait et qui vibrera toujours pour cet homme, les mots lui manquaient et la peur la paralysait. Olympe, sa cadette fut celle qui prit courageusement les choses en main. Elle se trouva obligée de forcer son père à signer des papiers de divorce sans qu'il ne s'en aperçoive, un soir où il avait bien trop bu pour s'en apercevoir, puis d'aller porter plainte, seule, comme elle le fut pendant les douze longs mois de la procédure judiciaire.
Et le pire dans tout ça, c'est que à peine un mois après qu'elle ai réussi à mettre fin au cauchemar qui rongeait leur famille, que Marius ai déménagé et que tout commence à aller mieux, un soir alors qu'elle allait rendre visite à son père, elle l'a trouvé. Dans le salon. Le visage pâle. Vous me direz, un cadavre, ça n'a jamais eu l'air chaleureux. Il avait les yeux ouverts, comme pour la regarder une dernière fois alors qu'elle tombait, deux genoux à terre et qu'elle hurlait plus fort qu'elle n'avait jamais hurler et qu'elle n'hurlera jamais.

Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.

Et même après autant de temps, la douleur reste si vive qu'elle me brûle encore comme si la braise ne voulait pas s'éteindre. Mais si elle ne s'éteint pas, la fumée me fera-t-elle repérée?

Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.

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Mattia

Lorsque son père s'est mit à boire, Mattia n'avait que cinq ans. Pour un enfant de cet âge, la situation n'était qu'un vaste brouillard. À part quand sa mère insistait pour qu'il aille dormir chez sa sœur qu'elle déteste et que cette dernière, Tata Julia, lui ouvrait la porte les yeux larmoyants, il ne se posait pas de questions.
Cependant, le soir où il rentra de l'école, à 7 ans que les ambulanciers étaient devant chez lui avec deux grands lits pliables, que sa tante Julia l'attendait déjà devant chez lui alors qu'elle ne se déplaçait jamais, et que ses yeux larmoyants coulaient à flots, ce soir là, les questions l'ont envahit, l'ont rongé, elles l'ont torturé.

Alors, pour comprendre pourquoi son père et sa mère n'avait pas su s'arrêter ce soir là, penser à lui et simplement tomber en sanglots dans les bras l'un de l'autre pour tout régler sans avoir à mourir, Mattia a bu. Ce soir là, à 7 ans à peine révolus, Mattia a bu. Et il a rapidement réalisé que peu importe à quel point il essaierait, il ne comprendrait jamais comment son père a pu tout sacrifier jusqu'à sa famille et la femme qu'il aimait tant. Tous les soirs depuis celui ci, sa tante Julia prie. Elle n'a jamais été bonne chrétienne ni très croyante, mais depuis ce soir là elle prie. Elle pense que je ne le sais pas, mais je sais qu'elle prie pour moi. Elle finit toujours par une phrase bizarre.
Merci pour les roses, merci pour les épines.

Sept ans
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.

Quand je cueillais une rose, enfant, je me plantais toujours une ou deux épines dans la main, c'est maman qui me les enlevait. Mais si elle n'est plus là, comment je retire les nouvelles épines?

Sept ans
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.
Sept ans.

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