10 Raisons De Te Détester.

Chapitre 5 : Les règles d'or d'un faux couple parfait

Inaya Murphy

10 Septembre 2023

23H35

Les paparazzis sont entassés devant le restaurant. Les flashs de leur appareil m'aveuglent.
Une main en visière, l'autre dans la main de Reign. Il me tire, se frayant difficilement un chemin à travers la foule.

Ils se battent pour quelques clichés. Ils hurlent des questions osées et provocatrices. Essayant à tout prix d'obtenir une réaction de notre part.

Je me sens comme une bête de foire. Je réalise petit à petit l'étendue de la notoriété d'Henderson. Pour moi, ce n'était qu'une star de pacotille.

Je ne sais même pas comment il fait pour rester neutre, distant. Alors que cette masse d'humains nous scrute. Je n'ose même pas croiser un de leurs regards, de peur qu'ils lisent dans mon âme et découvrent que ce couple n'est qu'une mascarade.

La large main de Reign m'attire dans le restaurant. Accueillis chaleureusement par le personnel, nous sommes ensuite escortés par une serveuse vers une salle à l'abri des regards indiscrets. Il semble être un habitué.

L'ambiance tamisée et intimiste me met soudain mal à l'aise.

Clark nous a ordonné de faire plus ample connaissance pour que ce faux couple est une once de crédibilité. Sans savoir que nous nous connaissons déjà.

Je ne réalisais pas encore bien les enjeux de ce contrat. Étant enfermé depuis mon arrive dans ma chambre, les yeux rivés sur mon écran. Mon cerveau n'a pas assimilé qu'il faut je sois proche de Reign, voir très proche. Et je n'en ai aucune envie.

Assise sur cette chaise aux coussins en velours vert canard, l'on se retrouve à être en tête à tête, en face à face.

Toutefois, il ne me regarde pas. Son attention est portée sur le menu qu'il tient d'une main, me laissant la possibilité de contempler certains de ses tatouages. Je distingue une croix finement dessinée, un ange endormi, un air paisible couvre son visage puis le nombre 7, en chiffres romains. 

Est-ce son nombre porte bonheur ?

— T'as fini de me mater ?

Sa voix rauque me sort de mes pensées. Je détourne le regard, puis lève les yeux aux ciels sur sa remarque.

C'est vrai que je l'observai mais je ne le matais pas. Le mater voudrait dire qu'il m'attire et ce n'est pas le cas, plus maintenant du moins.

Je décide de découvrir la carte. Je ne me suis encore jamais rendu dans un restaurant aussi luxueux.
Mes yeux s'écarquillent en voyant les prix, le plat le moins cher s'élève à 50$, pour une salade césar. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi ce plat figure sur le menu, c'est censé être un resto japonais.

Mais je sens ses yeux me fixer. Son regard qui a l'horrible capacité de m'intimider.

— Tu me mates toi aussi ? Je marmonne les yeux rivés le menu.

— Ta beauté ne m'a jamais laissé indifférent, trésor.

Je le reconnais aussitôt, ce Reign joueur et séducteur. J'ai l'impression d'avoir fait un bon dans le passé, huit ans en arrière. Quand ce genre de phrase faisait mon battre mon cœur a une allure folle. La gamine écervelée fond pour ce genre de chose, mais la femme accomplie que je suis devenue, ne se laisse plus berner.

Ce même sourire narquois, cette malice dans son regard, n'ont pas changé. Cette flamme ardente dans ses yeux.

Un fruit défendu, voilà ce qu'il est pour moi.